Le temps des marques mondiales est venu
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Pour répondre à la crise de la presse, certains médias américains ont peut-être trouvé la solution : décliner mondialement leur nom sous forme de marque, en proposant sur Internet des
versions locales de leurs titres d'origine. Agnès Chauveau Publié le 29 octobre 2014 Face à la crise qui n’en finit pas, certains médias ont peut-être trouvé le bon modèle, une recette
qui n’est d’ailleurs pas si nouvelle : développer sa marque mondialement. _Politico_, par exemple, a annoncé qu’il allait lancer une édition basée à Bruxelles pour couvrir les affaires
européennes. Peu de gens connaissent _Politico_, de ce côté-ci de l’Atlantique. Il s’agit pourtant d’un modèle original. Créée de toutes pièces en 2007, cette publication est devenue une
référence, non seulement par sa couverture de l’actualité, mais aussi par sa manière innovante d’utiliser Internet et les réseaux sociaux. En moins de dix ans, _Politico_ a réussi à imprimer
sa patte sur la couverture de l’information politique. Le journal papier, distribué à 35 000 exemplaires, est gratuit. Le site d’information a 4 à 5 millions de visiteurs uniques et 43
millions de pages vues par mois. Aves ses vidéos, ses live, son magazine, et sa version payante (_Politico Pro_), cette marque s’est donc imposée comme une aventure rentable, bousculant même
le célèbre _Washington Post_. Il est d’ailleurs significatif que Fred Ryan, l’un des fondateurs de _Politico_, ait été nommé récemment directeur général et directeur de l’information du
_Washington Post_ par Jeff Bezos. C’est donc fort de son succès que _Politico_ débarque en Europe. Avec une force de frappe qui fait réfléchir : un investissement de 10 millions de dollars
et l’appui du puissant groupe allemand Axel Springer qui sera un partenaire à égalité dans la coentreprise (vo ir p. 44). Ce projet fait sens. Avec ses fonctionnaires, ses parlementaires et
ses quelque 20 000 lobbyistes, Bruxelles est souvent présenté comme l’équivalent de Washington, un écosystème favorable pour _Politico_ et ses contenus « premium » vendus cher. _Politico_
est loin d’être un cas isolé. Des marques globales existent déjà, comme le prouve le succès des sites gratuits de la BBC ou de CNN. _The Guardian_, pour sa part, a créé une édition web
gratuite spécifique aux États-Unis et à l’Australie, et veut s’imposer comme leader du journalisme d’investigation. _The Wall Street Journal_, vaisseau amiral du groupe Murdoch, bénéficie de
synergies au sein du conglomérat News Corp, présent sur quatre continents. Mais l’histoire connaît une accélération. L’an dernier, une nouvelle version en ligne de _Newsweek_, ce mythique
magazine américain, a vu le jour. Il venait d’être racheté par une jeune société, IBTmedia, regroupant des sites spécialisés dans la finance, la médecine, les technologies, dont le fleuron
_International Business Time_ est déjà un média global avec ses 10 éditions en 7 langues différentes (Chine, Italie, Corée du Sud, Japon, Allemagne, Mexique). Ce groupe de médias, fondé par
le Français Etienne Uzac, peut se targuer de 40 millions de visiteurs uniques par mois. Fort des 400 000 abonnés qu’il a récupérés et des licences de _Newsweek_ qu’il possède en Corée du
Sud, au Japon, en Amérique Latine mais aussi au Pakistan ou en Europe, ce jeune entrepreneur entend bien capitaliser sur la marque Newsweek et son passé journalistique prestigieux. Le
lancement du nouveau site, qui comprend un fil de news gratuit et un e-magazine payant, montre bien l’objectif : reconquérir l’audience américaine pour faire de _Newsweek_ un média global.
Pour cela, une nouvelle équipe de quinze journalistes a été recrutée, dont certains viennent du _New York Times_, de Condé Nast, de _The Atlantic_, et placée sous l’égide d’un nouvel
éditeur, débauché de Reuters, Jim Impoco. Reste à trouver le ton et le projet éditorial qui fera que _Newsweek_ cessera d’être cette « marque à la dérive, désincarnée, perdue depuis fin 2012
dans le cyberespace ». Mais, déjà, Etienne Uzac entend développer les licences partenaires, « recommencer le print mondialement, peut-être aux États-Unis », et « pourquoi pas en France ? ».
C’est l’exemple du _Huffington Post_ qui, neuf ans après sa naissance aux États-Unis, en 2005, se déploie désormais sur cinq continents. Dernier bébé en date, le _Huffington Post_ Corée,
inauguré en février dernier à Séoul. Il s’agit du onzième pays où le _Huff’Post_ apporte son approche hybride du journalisme, une rencontre entre le reportage original et une plateforme de
blogs qui accueille de nouvelles voix ou des plumes plus connues. Désormais, plus de 40 % du trafic se fait en dehors des États-Unis. Et la feuille de route prévoit encore de nombreuses
destinations : l’Inde, la Russie, le Qatar. La stratégie de déploiement est toujours identique. Dans la plupart des cas, dont la France, le _Huffington Post_ noue un partenariat
capitalistique et opérationnel avec un média numérique déjà présent sur le marché (par exemple avec les groupes L’Espresso en Italie, ou Prisa en Espagne) qui lui permet de mieux s’insérer,
en profitant d’apports logistiques et de trafic. Derrière ce déploiement, il y a une intention éditoriale : devenir un média global, capable de traiter des sujets de façon transnationale,
comme le montre l’enquête mondiale sur le chômage des jeunes, qui a été pilotée par les différentes rédactions du _Huff’_. Autre modèle : _BuzzFeed_, un site américain créé en 2006 – par un
ancien du _Huff’Post_, Jonah Peretti – qui mélange actualités, informations people et insolites (voir p. 84). Le roi de l’information LOL a lancé en 2012 sa première version étrangère,
_BuzzFeed UK_. Puis sont venus successivement des sites en français, en espagnol et en brésilien. Sans compter les éditions indiennes et australiennes. _BuzzFeed_ sait jongler entre
divertissement et information. Pour ce faire, il a débauché des journalistes venant de médias de renom, comme _The Guardian_ ou _Newsweek_. Surfant sur la vague Facebook et Twitter, la jeune
start-up new-yorkaise a connu, ces deux dernières années, une croissance vertigineuse. Et d’ailleurs, la moitié de son audience (85 millions de visiteurs uniques par mois) est déjà réalisée
en dehors des États-Unis. Pour aller plus loin, plutôt que de copier la stratégie _du Huffington Post_, _BuzzFeed_ privilégie la simple traduction de ses contenus, agrémentés de quelques
articles produits localement par des équipes de 2 à 3 journalistes. Une stratégie qui montre ses limites. Contrairement à son aîné américain, _BuzzFeed_ France pèche par sa version low cost
et ne sait faire jusqu’à présent que du divertissement. Pour un site qui repose sur le buzz, il ne compte que 7 165 abonnés Twitter et 12 850 abonnés Facebook. On pourrait prendre encore
comme exemple un autre modèle, celui suivi par _Vice Media_, le magazine vidéo, internet et papier préféré des 18-34 ans, le _bad boy_ des médias numériques. Ce n’était à sa naissance, en
1994, à Montréal, qu’un simple magazine papier gratuit, un fanzine punk, qui a très vite fait le pari du web et de la vidéo, attirant un public jeune avec sa formule _sex, drugs and
rock’n’roll_. Son site Vice.com revendique aujourd’hui 220 millions de visiteurs uniques et 500 millions de visionnages de ses vidéos par mois. Car la stratégie de _Vice Media_ est bien
mondiale. Il emploie 4 000 personnes dans 35 bureaux à travers le monde et a signé des partenariats avec YouTube, Facebook, Twitter et HBO. L’ambition de Shane Smith, son fondateur : être à
la fois le prochain MTV, le prochain ESPN et le prochain CNN. Rien que cela. Devenir une marque mondiale, cette stratégie est pour l’essentiel le fait de médias américains. Est-ce la voie du
salut pour la presse en ligne et les anciens fleurons de la presse ? En tout cas, ceux qui ne se seront pas lancés à temps ne pourront pas rattraper les premiers partis dans l’aventure.
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