Quelles perspectives pour le covid-19 dans l’union européenne en ce début d’automne 2021 ? | terra nova
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On commence à parler de rebond de l’épidémie de Covid-19 en France. On est passé d’un taux de reproduction de 0.77 début septembre à 1 le 20 octobre[1]. La France a pourtant bien passé
l’été, probablement grâce à un niveau élevé de vaccination, que le passe sanitaire a favorisé. Les autorités sont restées prudentes pour la rentrée. Après avoir été pionnier pour offrir aux
personnes immunodéprimées l’accès à une troisième dose de vaccin et aux anticorps monoclonaux, le pays figure parmi les premiers à avoir proposé une dose de rappel vaccinal aux personnes de
plus de 65 ans et aux soignants, et le maintien du passe sanitaire comme une mesure potentielle jusqu’à l’été 2022 est en cours d’examen au Parlement. Les statistiques d’incidence des
derniers jours conduisent toutefois à s’interroger sur les mesures à prendre, entre relâchement et renforcement. Le Covid-19 nous a plusieurs fois surpris et alors que commence le deuxième
automne de la pandémie, il est utile de regarder au-delà de nos frontières pour mieux évaluer les risques et les stratégies pertinentes. La vaccination s’est révélée jusqu’à maintenant un
rempart efficace contre l’épidémie, notamment contre les formes sévères de l’infection, mais face à la contagiosité du variant delta, elle ne suffit pas. Cet été, à taux de vaccination
comparables et en présence de mesures de contrôle aux frontières, les Etats-Unis et l’Angleterre/Royaume-Uni ont connu une incidence et une mortalité dû au COVID-19 plus élevées que les pays
de l’Union européenne. L’explication réside probablement dans le fait qu’un grand nombre de pays européens ont maintenu des mesures sanitaires plus strictes : passe sanitaire, port du
masque dans les espaces publics clos, télétravail (voir graphique 4). Ces divergences s’amplifient. Depuis un mois, le Royaume-Uni et, en son sein, spécifiquement l’Angleterre, connaissent
un rebond de l’épidémie qui pourrait évoluer en quatrième vague. La hausse du nombre de cas détectés chaque jour, qui n’est pas descendue en-dessous de 20.000 depuis le 1er juillet et tourne
désormais plus près de 40.000, s’accompagne d’une hausse réelle des hospitalisations et des décès. Même si ces taux croissent à un rythme moins soutenu que lors des vagues épidémiques
antérieures, grâce bien sûr à la couverture vaccinale, ce rythme met déjà la NHS sous tension. La plus grande vulnérabilité du pays face au virus ne serait toutefois pas seulement liée aux
mesures sanitaires, allégées depuis le 19 juillet, avec notamment un protocole particulièrement léger à l’école pour la rentrée. Du côté de la campagne vaccinale, on incrimine également
plusieurs caractéristiques : le refus, jusqu’à tout récemment, de vacciner les adolescents ; la précocité de la campagne vaccinale, qui implique que le pays est entrée plus tôt que les
autres dans une période de déclin de l’immunité dans sa population vaccinée en l’absence de rappels ; un phénomène qui se trouve être plus net encore dans une population vaccinée par le
vaccin Astra Zeneca, dont l’efficacité baisserait plus rapidement que les vaccins à ARN-m et serait en outre moindre face au risque d’infection. A ce stade, en dépit des évolutions
préoccupantes, le gouvernement britannique n’a pas suivi les conseils scientifiques et a décidé de ne pas réintroduire des mesures sanitaires non -pharmaceutiques. Avec sa politique plus
prudente, la France pourrait se sentir plus protégée mais c’est sans compter avec les risques de réimportation du virus et d’un environnement régional favorable à de nouvelles mutations.
La situation britannique ne fait pas exception. Certains de nos partenaires, notamment dans l’est de l’Union européenne, font également face à une nouvelle vague. Ainsi le contrôle du
virus à l’intérieur de l’Union européenne n’est pas acquis. Les pays de l’est sont confrontés à des taux d’incidence et de mortalité relativement plus élevés. Dans les pays les plus
fortement touchés, notamment la Roumanie et la Lettonie, la gravité de la situation a conduit à réintroduire des mesures de confinement en octobre. Les pays qui connaissent une nouvelle
vague sont aussi ceux qui ont un taux de vaccination très faible, avec douze pays dans lesquels le taux de vaccination actuel, mesuré en part de la population ayant reçu au moins une dose de
vaccin est inférieur à 65% (graphique 3a). La stratégie européenne de vaccination avait pour objectif d’assurer un accès généralisé aux vaccins dans l’Union européenne. Elle a dans une très
grande mesure atteint ses objectifs, car l’Union a vite rattrapé son « retard » de vaccination par rapport aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Mais cette stratégie d’achats communs
particulièrement réussie ne se traduit finalement pas par un taux de vaccination uniforme au sein de l’UE. Cette fracture vaccinale s’explique en partie par un scepticisme à l’égard des
vaccins plus élevé à l’est qu’à l’ouest (graphique 3b). Mais elle reflète aussi dans une certaine mesure des inégalités économiques. La vaccination dans les pays les plus pauvres de l’Union
s’est plus appuyée sur le vaccin d’AstraZeneca et moins sur les vaccins d’ARN messager (tableau 3c) : alors que les pays de l’ouest de l’UE ont quasiment unanimement utilisé les ARN
messagers pour plus de 80% des vaccinations, les vaccins ARN messagers dans les pays de l’est représentent en moyenne moins de 80% des vaccins administrés. En dernier lieu, confortés par les
signes rassurants de l’épidémie à l’été et confrontés à des résistances citoyennes, certains gouvernements ont levé des mesures sanitaires alors que le taux de vaccination restait bas
(graphique 4). Les vulnérabilités d’un certain nombre de pays européens relèvent de facteurs structurels, tels que le scepticisme vaccinal, auxquels il est difficile de remédier dans
l’urgence. Elles resteront donc des réalités avec lesquelles il faudra vivre dans les mois à venir. Ainsi, l’ensemble des pays de l’Union doivent rester vigilants face à ces évolutions
différenciées de l’épidémie. La mobilité intra-européenne fait partie de l’ADN de l’Union européenne et elle est une source de contagion, en dépit des mesures de contrôle aux frontières en
vigueur. Dans son évaluation récente du risque, la structure de veille épidémiologique de l’Union, l’ECDC, rappelle que les mesures de contrôle aux frontières sont un instrument efficace si
elles interviennent tôt dans l’épidémie et que l’important en phase endémique est le maintien des mesures sanitaires non-pharmaceutiques pour les résidents et les visiteurs dans chaque pays.
L’Allemagne connaît un rebond plus marqué que la France. Elle souffre d’un léger retard de vaccination. Mais peut-être est-elle également plus exposée en raison de sa position géographique
plus centrale en Europe. Le point positif est que les grands mouvements touristiques de l’été ne sont plus à l’œuvre, mais les mobilités économiques sont vitales pour les économies
européennes : d’après les statistiques les plus récentes[2], l’Union européenne comptait 3 millions de travailleurs détachés et 1,3 millions de travailleurs frontaliers en 2019. Au-delà du
risque de foyers récurrents et de transmission transfrontalière, la fracture sanitaire à l’intérieur de l’Union favorise également l’émergence de variants plus résistants et plus virulents.
A un moment où le débat national reste vif entre les tenants d’une levée des mesures considérées comme liberticides et les partisans d’une vigilance qui évite la mise en tension des
systèmes de soins et les confinements des vagues précédentes, la France doit penser sa stratégie face au rebond en tenant compte de ses voisins. ------------------------- [1] Commission
européenne (2020) : Regards sur la mobilité de la main d’œuvre au sein de l’Union européenne. Bruxelles – Novembre 2020 [2] Point épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France pour
la semaine 41, file:///Users/FRANCOIS/Downloads/COVID19-PE_20211021_signets.pdf
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