Le sentiment d’insécurité et les politiques de sécurité | terra nova

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L’insécurité anime un débat passionnel en France depuis les années 1990, dont les effets politiques sont redoutables. Les controverses sont d’autant plus intenses qu’elles opposententre


elles des représentations plutôt que des faits. Mais que disent les études chiffrées ? Que peut-on tirer des données dont on dispose sur ce phénomène multiforme et les inquiétudes qui


l’entourent ? Celles-ci font ressortir deux dimensions de l’insécurité : la peur de la délinquance, d’une part, qui relève d’une expérience vécue de l’insécurité et, d’autre part, la


préoccupation sécuritaire, qui exprime une appréciation plus générale des évolutions de la société et notamment de sa lecture politique. On peut considérer que la sécurité représente une


priorité absolue sans avoir été personnellement victime de la délinquance. À l’inverse, on peut vivre dans un contexte d’insécurité tout en considérant que les enjeux économiques et sociaux,


comme le chômage et la pauvreté, sont prioritaires. On peut aussi, dans un troisième cas de figure, cumuler les deux tendances, c’est-à-dire vivre dans une insécurité multiforme, vécue et


ressentie, pour soi et pour les autres. La présente note montre en outre que deux variables supplémentaires, le lieu d’habitation et l’appartenance sociale, expliquent cette double attitude


par rapport à la question de l’insécurité. La localisation géographique et l’appartenance sociale permettent de caractériser deux attitudes différentes :l’une venant des classes populaires


traditionnelles et des petites classes moyennes, qui redoutent un recul de leur situation sociale et cherchent à se différencier des catégories plus précaires ; l’autre, des classes


populaires précarisées, qui subissent discriminations et relégation, dans une situation de vulnérabilité et d’exposition. Pour répondre à ce sentiment d’insécurité – ou plutôt, comme on l’a


dit, à cette double appréhension (insécurité personnelle et préoccupation sécuritaire) – les politiques publiques n’ont souvent guère dépassé le niveau de l’affichage. Après beaucoup de


déclarations, peu suivies d’effet, c’est pour l’essentiel un durcissement des textes, dont on espère un effet dissuasif. Pour le reste, on s’en remet à la gestion policière, qui n’a


cependant jamais considéré comme prioritaire l’élucidation de la petite délinquance acquisitive ou expressive, qui pèse pourtant particulièrement sur la vie quotidienne. En l’absence d’une


véritable police de sécurité du quotidien, le traitement policier se concentre sur la grande violence physique ou sexuelle dont la fréquence est moindre. Surtout, alors que la délinquance


ordinaire (cambriolages, violences, etc.) est peu élucidée, dominent dans l’action policière et judiciaire quatre grands types de délinquance : la délinquance routière, la distribution et


consommation de produits prohibés, l’immigration irrégulière, le contentieux suscité par les heurts entre jeunes et policiers… qui ont en commun d’être des délinquances sans victime directe.


Depuis 2014, la lutte contre le terrorisme a aussi pris les devants, qui a laissé la part belle à l’action de police administrative au détriment de l’action du juge judiciaire, dont les


garanties pour les libertés publiques sont plus fortes. Au final, sans jamais vraiment réussir à définir une politique efficace de sécurité, on a laissé la sécurité devenir un outil de


gouvernement. Au lieu de construire des choix politiques, on a laissé le débat se brouiller et s’exacerber, en comptant sur un affichage répressif, qui se durcit au fil des textes de loi.


Une politique de lutte contre l’insécurité devrait a contrario partir des données disponibles. Et notamment de l’opposition entre deux expériences de l’insécurité, qui expliquent des


tensions sociales transversales (discriminations, transports, logement, éducation, accès au travail…). 


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