Des bombardiers frappés en plein cœur de la russie : la surprenante opération ukrainienne "toile d'araignée" | tf1 info

* L'Ukraine a mené dimanche une attaque d'une ampleur rare, visant des aérodromes situés à des milliers de kilomètres de ses frontières, des frappes confirmées par Moscou. * Au

total, 41 appareils russes ont été endommagés, parfois jusqu'en Sibérie orientale, selon une source au sein des services de sécurité ukrainiens. * D'après elle, Kiev a fait passer

clandestinement en Russie des drones et de petites constructions en bois, ensuite nichées sur des camions, avant de libérer les appareils à distance. Suivez la couverture complète Ukraine :

4ᵉ année de guerre À la veille de nouveaux pourparlers prévus lundi à Istanbul, Kiev a voulu frapper fort. L'Ukraine a mené ce dimanche 1er juin une opération "d'ampleur"

contre l'aviation militaire (nouvelle fenêtre) en Russie, disant avoir détruit environ 40 avions et frappé jusqu'à des milliers de kilomètres de ses frontières, a indiqué une

source au sein des services de sécurités ukrainiens (SBU). L'Ukraine envoie régulièrement des drones en Russie, en réponse aux attaques aériennes russes quasi-quotidiennes contre son

territoire, mais il est rare qu'elle parvienne à frapper à une telle distance. Une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU) a indiqué qu'il s'agissait

d'une "opération spéciale d'ampleur", préparée de longue date et visant quatre aérodromes militaires à travers la Russie. Baptisée "Toile d'araignée", elle

aurait été réalisée depuis le sol russe, reposant sur un ingénieux dispositif appuyé sur des camions et des drones dissimulés jusqu'à la dernière minute.  DES FRAPPES PAR DIZAINES À

DES MILLIERS DE KILOMÈTRES DE L'UKRAINE Cette source a affirmé que 41 appareils russes avaient été endommagés, citant notamment des bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-22 et des

appareils radar A-50, assurant qu'ils étaient utilisés pour frapper des villes ukrainiennes. Parmi les sites visés selon elle, l'aérodrome d'Olenia, situé dans la région de

Mourmansk, dans l'Arctique russe, à près de 1.900 kilomètres de l'Ukraine. Mais aussi l'aérodrome de Belaïa, dans la région d'Irkoutsk en Sibérie orientale (nouvelle

fenêtre), à environ 4.300 kilomètres des frontières ukrainiennes. Il s'agirait de la première attaque aussi loin du front. La source a joint une vidéo censée montrer cette base, dans

laquelle on peut voir plusieurs appareils en flammes, des panaches de fumée noire s'en élevant.  > Ukrainian SBU security service sources tell @FT the agency is > conducting 

"a large-scale special operation to destroy enemy bomber > aircraft" deep inside Russia. "SBU drones are targeting aircraft > that bomb Ukrainian cities every night. At 

this point, more than 40 > aircraft have… pic.twitter.com/a3YwQB8ZC5 — Christopher Miller > (@ChristopherJM) June 1, 2025 Russie : les images de l'attaque de drone sur des avions

militairesSource : TF1 Info Dans les heures qui ont suivi, le ministère russe de la Défense a confirmé sur Telegram que plusieurs de ses avions militaires avaient "pris feu",

"dans les régions de Mourmansk et d'Irkoutsk", à cause du "lancement de drones FPV depuis un territoire situé à proximité immédiate des aérodromes". Il a ajouté que

ces attaques n'avaient pas fait de victimes et que des "participants" avaient été arrêtés. Des autorités locales russes avaient aussi évoqué une offensive, comme le gouverneur

de la région d'Irkoutsk, qui avait signalé une "attaque de drones" contre le village de Sredniï, juste à côté de la base de Belaïa, sans toutefois mentionner ce site.

"C'est la première attaque de ce type en Sibérie", avait-il noté. L'opération ukrainienne a par ailleurs visé d'autres aérodromes dans les régions d'Ivanovo, de

Riazan et de l'Amour, soit aux confins de la Chine dans l'Extrême-Orient russe, mais ces attaques ont été repoussées, selon le ministère russe. Le SBU a en tout cas revendiqué des

dégâts à hauteur de sept milliards de dollars, affirmant sur Telegram avoir touché 34% des appareils transportant des missiles de croisières stratégiques (nouvelle fenêtre). Des

affirmations non vérifiées dans l'immédiat.  DES DRONES DISSIMULÉS... PUIS LIBÉRÉS DEPUIS DES CAMIONS Quant au mode opératoire, les forces de sécurité ukrainiennes sont parvenues à

faire entrer clandestinement en Russie des drones à vue subjective, (nouvelle fenêtre) dotés de caméras et armés d'explosifs. Ces drones FPV ("First person view" en anglais)

permettent à leurs pilotes de voir les images du terrain en direct comme s'ils étaient à bord. Les appareils avaient été dissimulés à l'intérieur de petites constructions en bois

hissées sur des camions, selon plusieurs médias. Baptisée "Toile d'araignée", cette opération très délicate était planifiée depuis un an et demi, et avait été supervisée par

le président Volodymyr Zelensky lui-même, a précisé la source ukrainienne à l'AFP.  Lire aussi 3 ans après le début de l'invasion russe, comment les Ukrainiens sont devenus les as

des drones Le SBU a "d'abord transporté des drones à vue subjective en Russie, puis des caisses mobiles en bois. Sur le territoire russe, les drones étaient dissimulés sous le toit

de ces caisses, montées sur des camions. Au moment prévu, les toits se sont ouverts à distance et les drones ont décollé pour frapper les bombardiers russes", a détaillé une source au

journal en ligne Ukrayinska Pravda (nouvelle fenêtre). Les services de sécurité de Kiev ont partagé des images censées montrer ces drones cachés dans une structure en bois, placés en rangée

sous des tôles métalliques.  > Here are videos from Russian telegram channel Mash purported to show > the Ukrainian SBU drones flying out of a truck where they’d been > hidden and 

heading for a Russian airfield. Second video shows > Russian men apparently trying to knock down the drones with stones. > pic.twitter.com/LOpfmkUNCJ — Christopher Miller 

(@ChristopherJM) > June 1, 2025 Sur les réseaux sociaux, des images diffusées notamment par la chaîne Telegram russe Mash ont ainsi montré un drone s'élever du toit d'un camion

avant de prendre de l'altitude. Le gouverneur de la région d'Irkoutsk a confirmé que la "source" des drones qui ont mené une attaque était "un camion", selon le

journal ukrainien The Kyiv Independent (nouvelle fenêtre).  > ❗️A historic photo from the SBU: The historic significance of > the moment is off the charts! This photo is charged for a

 new wave > of “super-bavovna” in Russia. SBU chief Maliuk during the > “Web” special operation pic.twitter.com/VIT9F1VKJR — KyivPost > (@KyivPost) June 1, 2025 Une photo montrant

le chef du SBU Vassyl Maliouk penché sur une carte précise des sites visés a aussi circulé en ligne. D'après la source citée par le Kyiv Independent, les responsables de

l'opération "sont en Ukraine depuis longtemps", laissant entendre que les autorités russes ne pourraient pas remettre la main sur les commanditaires, et que toute arrestation

serait une "mise en scène pour le public national".  UN "COUP STRATÉGIQUE" POUR KIEV Pour l'ancien aviateur militaire Xavier Tytelman, il est "incroyable"

que les Ukrainiens soient ainsi parvenus à cibler "en même temps toutes les bases sans se faire attraper", réussissant ainsi un "coup stratégique". "Ces camions ont

largué les drones, et en plus, eux-mêmes, certainement, [...] captaient le réseau téléphonique terrestre russe sur la zone. Avec cela, les Ukrainiens, à distance, étaient capables de les

piloter, simplement par Internet", a-t-il expliqué sur LCI, dans la vidéo ci-dessous. "Il y a des Ukrainiens, en Ukraine, qui sont en train de piloter des drones qui

s'écrasent sur les infrastructures vitales russes."  L'aviation russe attaquée sur son territoire : un "coup stratégique" pour l'Ukraine, selon Xavier

TytelmanSource : TF1 Info Jusqu'alors, les autorités russes parvenaient à intercepter "75%" des drones envoyés par l'Ukraine vers la Russie depuis son propre sol

(nouvelle fenêtre), mais cette opération marque les capacités ukrainiennes en matière "d'infiltration", a noté également l'expert. En conséquence, la Russie va devoir

muscler la protection de ses bases : "une partie du matériel déployé en Ukraine" par Moscou "va être détourné du front ukrainien pour être mis sur les arrières, ça aussi,

c'est un succès", a-t-il estimé.  Plusieurs responsables ukrainiens ont d'ores et déjà célébré leur réussite. "Aucune cible n’est trop loin lorsque vous défendez votre

patrie", a lancé sur X le président du Parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk, saluant une "opération brillante". "C'est exactement ce dont nous avons besoin pour

gagner la guerre, qui est un conflit asymétrique : une créativité militaire de ce genre", a abondé Oleksandr Merezhko, président de la commission des affaires étrangères, cité par le

Financial Times (nouvelle fenêtre). De leur côté, des blogueurs militaires russes ont déploré à l'inverse un "jour noir pour l'aviation" de leur pays. Ces attaques se

produisent alors que des délégations russe et ukrainienne sont attendues à Istanbul lundi pour un nouveau cycle de négociations, proposées par Moscou, plus de trois ans après le début de

l'invasion russe. Après avoir laissé planer le doute sur la participation ukrainienne, Volodymyr Zelensky a finalement annoncé dimanche qu'une délégation ukrainienne s'y

rendrait.  ------------------------- Maëlane LOAËC avec AFP