Musk et trump : la fin de la lune de miel?

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Depuis l’élection de Trump, Musk était à la tête d’un nouveau département de « _l’efficacité gouvernementale_ ». L’homme le plus riche de la planète, qui a arrosé la campagne du républicain


ultra-réactionnaire à coup de plusieurs millions de dollars, devait se charger d’une purge à grande échelle dans la fonction publique. Résultat : bien qu’il n’ait pas réalisé son objectif de


2000 milliards de dollars d’économie, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été licenciés, des ministères impactés par des coupes budgétaires drastiques, des agences telles que


l’USAID quasi-liquidées... Tout en se félicitant qu’une grande partie de ce « _travail crucial_ » était accompli, Musk a annoncé ce mardi lors d’une audioconférence vouloir s’éloigner de


l’administration de la Maison Blanche à partir de mai pour se consacrer à son groupe Tesla, en difficulté sur le marché de l’automobile : « _Probablement à partir du mois de mai prochain, le


temps que je vais allouer à Doge va baisser de manière très importante_ ». Depuis les révélations de _Politico_ du 2 avril dernier, les rumeurs sur le départ du milliardaire pro-afrikaner


du gouvernement Trump se renforçaient au fil des semaines. Des rumeurs balayées dans un premier temps par Musk lui-même, dénonçant une « _fake news_ », puis par la Maison Blanche qui


déclarait que le patron de Tesla « _quittera la fonction publique lorsque son travail au DOGE serait terminé_ ». Le DOGE devait à l’origine perdurer jusqu’au 4 juillet 2026, date du 250e


anniversaire de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis. L’annonce de son futur départ intervient quelques jours après les tensions et divergences exprimées sur _X_ par le milliardaire


au sujet des taxes douanières décidées par Trump. Le mardi 8 avril dernier, Musk s’en prenait ainsi au conseiller principal en matière de commerce auprès de la Maison Blanche, Peter Navarro


– considéré comme le cerveau derrière la guerre commerciale de Trump – en le qualifiant de « _crétin (…), bête comme ses pieds_ ». Alors que Musk comptait parmi les plus fervents partisans


de Trump, des lignes de fractures se dévoilent dans la bromance entre le géant de la tech et le locataire de la Maison Blanche, dont la guerre commerciale qu’il mène contre la Chine semble


mettre à mal les intérêts des patrons de la Silicon Valley. QUAND LE PROTECTIONNISME DE TRUMP MET À MAL LES PROFITS DE TESLA Depuis l’annonce le mercredi 9 avril de l’augmentation des taxes


douanières, la fortune de Musk a fondu de 35 milliards de dollars. Le 2 avril dernier, le groupe déclarait que sur les trois premiers mois de 2025, seuls 337 000 véhicules avaient été


vendus, soit un recul de 13% par rapport au premier trimestre 2024. Le bénéfice net du constructeur automobile a chuté de 71% par rapport à l’année précédente, et au cours des quatre


derniers mois, son action a baissé de moitié. Certains analystes imputent la plus forte baisse des ventes de Tesla depuis sa création à sa politique controversée au sein du DOGE. L’opération


de purge menée dans la fonction publique, bien qu’elle ait pu séduire certaines franges de la classe politique et de l’électorat états-unien, a en effet participé à détériorer l’image du


multi-milliardaire auprès d’une partie de la population. Depuis l’entrée de Musk à la tête de ce nouveau département, les attaques visant son entreprise Tesla se sont multipliées : des


manifestations contre Tesla aux Etats-Unis et en Europe, des appels au boycott… La hausse de 4% des actions de Tesla après l’annonce de Musk quant à son retrait du Doge viendrait confirmer


ces analyses. Mais cela n’explique pas tout : les difficultés du géant de l’automobile sont aussi à saisir sous l’effet de la concurrence chinoise et du virage protectionniste de Trump.


Avant même l’application de la hausse des tarifs douaniers, Musk dénonçait ainsi dès fin mars les conséquences de la guerre commerciale initiée par Trump pour ses affaires. La plus grande


usine de Tesla se situe à Shangaï et les deux sites de production Tesla aux Etats-Unis (localisés au Texas et en Californie) ont massivement recours à des pièces importées de l’étranger,


dont les coûts ont considérablement augmenté sous l’effet de la hausse douanière. Les annonces de Trump avaient entrainé un vent de panique du côté d’autres géants états-uniens de


l’automobile parmi lesquels General Motors, Ford et Stellantis, qui avaient alors fait pression sur la Maison Blanche dès les premiers jours de la guerre commerciale pour que le secteur


automobile soit exempté de la hausse douanière. Le libertarien à la tête de Tesla et de SpaceX s’est opposé au protectionnisme de Trump dès les premières annonces autour du _Libération Day_.


Le samedi 5 avril, au cours d’une visioconférence au Congrès du parti d’extrême-droite italien _La Ligue_ à Florence, Musk défendait la mise en place d’une « _zone de libre-échange_ » entre


les Etats-Unis et l’Europe, préservée de tout droit de douane. Mais c’est ce même jour que la plupart des produits entrant aux Etats-Unis se voyaient imposer un droit de douane plancher de


10% en plus des taxes douanières déjà existantes, avant l’arrivée quatre jours plus tard des nouveaux droits de douane dits « _réciproques_ ». LES AFFAIRES DES GÉANTS DE LA TECH EN PROIE À


LA GUERRE COMMERCIALE DE TRUMP Mais Musk n’est pas le seul à voir son business pâtir de la politique protectionniste de Trump. Jeff Bezos (Amazon) et Tim Cook (Apple), invités de premier


rang lors de l’investiture de Trump et premiers soutiens financiers pendant sa campagne présidentielle, et plus largement l’ensemble des « _Magnificent Seven_ » - désignant les 7


multinationales états-uniennes qui dominent le marché de la tech (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft, Nvidia & Tesla) –voient leurs actions dégringoler à Wall Street depuis la guerre


commerciale enclenchée par Trump. Après les nouvelles hausses douanières, mais aussi à la suite de l’annonce de Trump d’abolir la clause « _de minimis_ » qui autorisait l’importation de


millions de colis de moins de 800 dollars (en provenance, pour la plupart, d’usines chinoises) sans droit de douane, l’action d’Amazon a chuté de 9%. Nvidia n’échappe pas à la tourmente.


Déjà affaibli par la concurrence de Deepseek, le groupe importe l’essentiel de ses semi-conducteurs de Taïwan. L’île, jusque-là relativement préservée des attaques de Trump, pourrait se voir


infliger une hausse conséquente des droits de douane sur les puces électronique. Tim Cook, comme les autres géants de la tech, n’a pas non plus été épargné par la Maison Blanche. Apple


avait pourtant obtenu, lors du premier mandat de Trump, une exemption des 15% de taxes sur les produits chinois. Trump avait de même brièvement épargné les iPhones de la hausse douanière


début avril, avant de revenir quelques jours plus tard sur sa décision. L’action d’Apple a subi l’une des plus importantes baisses parmi les _Mag7_. 90% des iPhones sont produits dans les


usines chinoises de Foxconn. Comme le souligne _Libération_, « _ par prudence en raison des tensions croissantes entre Washington et Pékin, Apple avait commencé à déplacer la production en


Inde, au prix de cinq ans d’investissement et de formation du personnel, et confié au Vietnam ses nouvelles usines de MacBook et d’iPad_ ». Par cette opération, Apple entendait contourner


les droits de douane états-unien imposés à la Chine qui s’élevaient alors à 125%, contre 26% en Inde avant la trêve des 90 jours. Les intérêts des patrons de la Silicon Valley se heurtent


ainsi à la politique protectionniste de Trump déployée sous la bannière de l’_America First_, visant à terme à réindustrialiser les Etats-Unis et à découpler les deux plus grandes économies


mondiales pour réduire sa dépendance commerciale à l’égard de Pékin. Trump semble déterminé à réaliser ses objectifs, au prix de froisser les géants de la tech qui lui prêtaient jusque-là


allégeance pour sécuriser leurs profits. La dégradation des relations entre Trump, Musk et les géants de la Silicon Valley vient renforcer les éléments de crise au sein du camp trumpiste


dans un moment de déclin hégémonique historique des Etats-Unis. Les lignes de fracture qui s’étaient déjà exprimées parmi les soutiens de Trump autour des visas H-1B, s’exacerbent sur la


question de la guerre commerciale entre les partisans du protectionnisme (auquel se sont ralliés Sean O’Brien, président des Teamsters et Shawn Fain de l’UAW), et les magnats de la tech,


fervent défenseurs du libertarianisme. Alors que la côte de popularité de Trump – chutant à 43% et affectée par l’affaire du _Signalgate_ - n’a jamais été aussi basse, ces éléments de crise


d’un gouvernement affaibli tant sur le plan intérieur qu’extérieur peuvent offrir des opportunités sur le terrain de la lutte de classes. Face à la crise et à la marche vers la guerre, ni la


voie du protectionnisme de Trump ni la voie libertarienne des magnats de la tech n’ont à offrir de perspectives aux travailleurs pour se libérer de l’exploitation et des oppressions.


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