Israël frappe damas et attise les tensions confessionnelles pour renforcer son emprise sur la syrie

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Ce vendredi 2 mai, à l’aube, les forces israéliennes ont bombardé les environs du palais présidentiel syrien, à Damas. Les forces israéliennes ont présenté cette nouvelle agression contre la


Syrie comme un acte de représailles après les affrontements entre des milices alliées du pouvoir et les forces druzes, dans le sud de Damas : « _C’est un message clair envoyé au régime


syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze_ », écrivent Benjamin Netanyahou et


le ministre de la Défense, Israël Katz, dans un communiqué publié dans le _Times of Israël_. Depuis lundi, la Syrie est en effet en proie à une nouvelle vague d’affrontements


interconfessionnels. Un message blasphématoire, attribué au leader druze Marwan Kiwan, a été diffusé sur les réseaux sociaux. Dans la soirée de lundi, des affrontements ont commencé dans la


banlieue sud de Damas, à Jaramana. Comme le résume Ayman Aldassouky, chercheur au centre de recherche Omran, interrogé par _L’Orient-Le Jour_ : « _Cela a provoqué des manifestations et des


confrontations entre certains manifestants druzes et sunnites, accompagnées de discours confessionnels relayés tant sur les réseaux sociaux que dans la rue. La situation a dégénéré en


affrontements armés entre groupes locaux des deux camps, poussant la Sécurité générale à intervenir pour faire cesser les violences et rétablir l’ordre_ ». D’après l’OSDH, des groupes de


miliciens de Beit Sahm et d’al-Maliha ont attaqué Jaramana, faisant 14 morts. Dans la nuit de mardi à mercredi, les combats se sont élargis à la ville de Sahnaya, à quinze kilomètres de


Damas. Mercredi, la route de Soueïda à Damas a également été le théâtre d’affrontements. Une situation qui laisse craindre une nouvelle explosion de violences, alors que les forces de


sécurité du régime ultra-réactionnaire d’al-Chaara et les reliquats de Hayat Tahrir al-Cham ont participé à de gigantesques massacres, en mars, commis contre des civils alaouites sur la


région côtière, accusés d’être des éléments loyalistes de la dictature de Bachar al-Assad. Si le bilan officiel fait état de 800 morts, le nombre de victimes se chiffre probablement en


milliers. En pleine période de transition, Ahmed al-Chaara concentre l’essentiel des pouvoirs constitutionnels. Si les forces miliciennes qui ont renversé al-Assad ont, en théorie, été


dissoutes le 28 janvier pour être intégrées aux forces de sécurité, elles conservent dans les faits leur autonomie. Des groupes comme Hurras el-Din (Les Gardiens de la Religion) ou le Parti


islamique du Turkestan (PIT), affilié à Al-Qaïda, bénéficient ainsi du soutien du régime et sont responsables de nombreux massacres commis contre des minorités religieuses. Des exactions


dont Israël tire prétexte pour justifier le renforcement de sa présence en Syrie, après le dépassement de la ligne Bravo, l’extension des positions militaires israéliennes dans le plateau du


Golan, et des frappes de plus en plus violentes contre le pouvoir syrien. Au nom de la défense de la communauté druze, Israël menace ainsi la Syrie : après une première frappe de drone,


mercredi, contre des forces probablement affiliées au régime, Israël a ainsi bombardé directement les alentours du siège du pouvoir syrien. Ce n’est pas la première fois qu’Israël


instrumentalise les tensions confessionnelles et conduit des frappes offensives au nom de la défense de la communauté druze. Fin juillet, l’armée israélienne avait assassiné Fouad Chokr,


commandant militaire du Hezbollah, après le bombardement d’un village druze dans le Golan, imputé par Israël au parti libanais. Alors qu’Ahmed al-Chaara a indiqué sa volonté de normaliser


les relations diplomatiques de la Syrie avec Israël, la pression israélienne s’inscrit également dans un conflit d’influence plus large, face à la Turquie qui, par l’intermédiaire de l’ANS,


tente d’intégrer la Syrie dans sa zone d’influence directe. Il pourrait s’agir ainsi d’une stratégie de pression maximale pour faire accepter à la dictature djihadiste l’extension de la


colonisation du Golan et de la présence militaire israélienne dans le sud de la Syrie. Ces nouveaux bombardements présagent dans tous les cas d’une aggravation considérable de la situation


en Syrie. Si Israël tente de faire de la Syrie un État failli pour mettre fin à l’influence iranienne sur le territoire, une nouvelle agression israélienne pourrait élever encore l’intensité


des affrontements confessionnels. Alors que la communauté druze syrienne rejette majoritairement l’instrumentalisation israélienne, Tel-Aviv pourrait la transformer en véritable ennemi


intérieur du pouvoir djihadiste d’al-Chaara, ouvrant la voie à de nouveaux massacres. D’autre part, l’affaiblissement du pouvoir central pourrait provoquer un éclatement de la coalition et


plonger à nouveau le pays dans une guerre civile ultra-réactionnaire. Une situation qui permettrait, à court terme, d’élargir encore la colonisation et l’occupation du territoire syrien,


mais qui, à moyen ou à long terme, pourrait se retourner contre Israël alors que, dans un pays plongé dans le chaos, des acteurs plus éloignés de ses intérêts pourraient émerger. Face à


l’extension de la colonisation israélienne, les travailleurs et les classes populaires syriens ne peuvent placer aucune confiance dans le régime ultra-réactionnaire d’al-Chaara, dont les


forces de sécurité terrorisent l’ensemble des minorités religieuses, des alaouites aux chrétiens en passant par les druzes. Ils ne peuvent pas plus faire confiance aux autres régimes


réactionnaires qui prétendent s’opposer à Israël tout en cherchant à renforcer leur emprise sur le pays, comme la Turquie ou l’Arabie saoudite. C’est seulement par leur mobilisation


indépendante, et en lien avec la mobilisation de l’ensemble des masses du Moyen-Orient, qu’ils peuvent mettre fin à ce cauchemar interminable. Le Moyen-Orient est enfermé dans une spirale


réactionnaire toujours plus violente, du génocide à Gaza qui se poursuit au risque d’une reprise de la guerre civile au Yémen, en passant par les agressions répétées d’Israël au Liban et la


situation en Syrie. Une spirale dont l’impérialisme étasunien et ses alliés occidentaux sont les premiers responsables, entretenue par la politique des régimes réactionnaires de la région.


C’est seulement par une mobilisation de masse contre l’impérialisme et leurs propres dirigeants que les classes populaires de la région peuvent éviter une nouvelle catastrophe.


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