Génocide en cours à gaza, de joseph daher

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DANS SON DERNIER OUVRAGE, _GAZA : UN GÉNOCIDE EN COURS_, JOSEPH DAHER PRÉSENTE UNE REMARQUABLE SYNTHÈSE DE LA SITUATION AU PROCHE ET MOYEN-ORIENT ET LA FAÇON DONT IL EST ABSOLUMENT


NÉCESSAIRE DE PENSER LA LIBÉRATION DE LA PALESTINE D’UN POINT DE VUE INTERNATIONALISTE. Dans _Gaza : un génocide en cours. Palestine, Proche-Orient et internationalisme_ que vient de publier


_Syllepse_, Joseph Daher, spécialiste marxiste de la région revient sur la dynamique en cours alors que la situation n’a jamais été aussi dramatique à Gaza. NOMMER LES CHOSES PAR LEURS


NOMS. LE GÉNOCIDE : CONCLUSION LOGIQUE DU SIONISME Né d’une « _conception de l’antisémitisme comme réalité perpétuelle des sociétés non juives, qui ne peut être dépassée que si le peuple


juif devient un peuple avec sa propre nation_ [1] » , le sionisme, projet politique défendu à la fin du XIXème par une extrême minorité au sein de la diaspora juive, entendait construire en


Palestine un État-nation à part entière. Pour ce faire, « _les dirigeants du mouvement sioniste, particulièrement sa composante travailliste, ont tout mis en œuvre pour exclure le plus vite


possible la population palestinienne de leur vie courante. Ils s’opposaient en effet au modèle imaginé par le sionisme bourgeois, inspiré de la colonisation française de l’Algérie, avec une


minorité de colons possédant la plupart des terres et exploitant une majorité de la population indigène pour produire des biens de consommation bon marché destinés à l’exportation vers


l’Europe. […] Ils considéraient en effet la construction d’une économie dépendant du travail indigène comme une menace pour leur projet, car elle pouvait réduire le salaire des colons et


comportait par ailleurs des risques politiques. Les travailleurs indigènes pouvaient retirer leur force de travail et saper la colonie de peuplement_ [2] » . Parce que l’État israélien est


une colonie de peuplement, un État-nation avec sa propre structure de classes et ses propres exploités, les dirigeants israéliens ne voient dans le peuple palestinien qu’un obstacle à faire


disparaître sur le chemin de la colonisation. Faisant un parallèle avec les colonies britanniques en Amérique du Nord et en Océanie, Daher cite une réflexion particulièrement intéressante du


sociologue marxiste Erik Olin Wright : « _Le génocide est ainsi toujours une stratégie potentielle dans le cadre d’oppressions économiques non fondées sur l’exploitation. À l’inverse, cette


option est inenvisageable dans une situation d’exploitation économique car les exploiteurs ont besoin du travail de l’exploité pour accroître leur bien-être matériel. Le contraste entre le


traitement des peuples indigènes en Afrique du Sud et en Amérique du Nord reflète cette différence de façon saisissante : en Amérique du Nord, où les peuples indigènes étaient opprimés mais


non exploités, le génocide a été un élément fondamental de la politique de contrôle social face à la résistance ; en Afrique du Sud, où les colons européens dépendaient très fortement du


travail africain pour leur propre prospérité, le génocide ne pouvait constituer une solution possible_ [3] » . Le sionisme portait en lui cette catastrophe, comme le note Daher citant Léon


Trotsky dans l’un de ses textes de 1937 : la contradiction entre l’existence d’une « _nation juive_ », au sens culturel, et le fait que « _les nations ne peuvent exister normalement sans


territoire commun_ », ne peut « _être résolue dans le cadre du capitalisme pourrissant et sous le contrôle de l’impérialisme britannique_ ». En effet, dans ce cadre, elle ne peut qu’aboutir


à un « _piège sanglant_ [4] » : celui de la colonisation et du « _conflit entre Juifs et Arabes en Palestine_ », qui « _prend_ [déjà à l’époque] _un caractère toujours plus tragique et


menaçant_ [5] » . Ce serait seulement dans le cadre du socialisme international, où « _la topographie nationale fera partie de l’économie planifiée_ », que l’implantation d’une communauté


sur une terre ne donnerait pas naissance, selon Trotsky, à des formes atroces de colonisation et à une logique d’extermination. Ce piège sanglant, le sionisme lui a effectivement donné forme


 : « _L’État israélien a dû procéder à un nettoyage ethnique des Palestiniens de leurs terres, de leurs maisons et de leurs emplois_ », pour « _créer un État juif_ », « _composé, autant que


possible, seulement de Juives et de Juifs_ » : plus de 700 000 Palestiniens sont expulsés lors de la _Nakba_, entre novembre 1947 et janvier 1949, et plus de 300 000 Palestiniens lors de la


_Naksa_ (« la rechute » en arabe) en 1967. Aujourd’hui, la guerre génocidaire à Gaza a entraîné le déplacement de plus de 2 000 000 de Palestiniens que le gouvernement de Netanyahu voudrait


enfermer à l’extrême sud de la bande, avant de procéder soit à leur expulsion, soit à leur extermination. UNE IDÉOLOGIE SOUTENUE PAR L’IMPÉRIALISME QUI S’ACCOMMODE DE L’ANTISÉMITISME Très


loin d’être une idéologie progressiste, le sionisme s’est accommodé de l’antisémitisme des puissances européennes. Il lui fallait en effet résoudre le « _problème matériel pour le mouvement


naissant : l’absence d’une métropole coloniale (…) qui pourrait fournir un soutien militaire et économique_ [6] » . Pour trouver « _un pays prêt à jouer ce rôle_ », le sionisme, selon la


formule de Theodor Herzl, devait « _assimiler au projet les antisémites honnêtes_ », c’est-à-dire les impérialismes européens, viscéralement traversés par l’antisémitisme [7]. L’impérialisme


britannique, qui cherchait à faire contrepoids à la présence française en Syrie et à construire « _un petit Ulster loyal dans une mer d’arabisme potentiellement hostile_ [8] », d’après la


formule de Ronald Storrs, un fonctionnaire colonial britannique, fit ainsi droit au projet. Un soutien qui faisait pourtant horreur au seul membre juif du gouvernement britannique au moment


de la déclaration Balfour, qui s’inquiétait de voir « _les sionistes travailler à un édifice_ » qu’il qualifiait de « _ghetto géant pour tous les Juifs du monde_ [9] » . Après le Royaume-Uni


et la France, ce sont les États-Unis qui ont progressivement occupé les avant-postes du soutien aux crimes génocidaires d’Israël, en raison de sa position stratégique dans une région riche


en réserves pétrolières : « _La particularité principale de la région du Proche et Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est en effet la concentration des énergies fossiles qui focalise


jusqu’à aujourd’hui l’intérêt des grandes puissances mondiales. Les monarchies pétrolières de la région détiennent 40 à 45 % de l’ensemble des réserves authentifiées de pétrole, et 20 % du


gaz mondial. Elles fournissent actuellement près de 20 % de toute la production mondiale de pétrole_ [10] ». Pour sécuriser la région, l’existence d’un État comme Israël apparaît comme un


atout stratégique pour l’impérialisme étasunien. Avec la fin du système des concessions et le rôle croissant de l’OPEP, créée en 1960, le rôle stratégique d’Israël s’est accru : face à des


États qui contrôlent le débit de la production pétrolière, il était nécessaire de positionner une force contre-révolutionnaire, en plus de la « force de déploiement rapide » des États-Unis


dans la région (un corps expéditionnaire de 40 000 hommes), pour maintenir le robinet ouvert [11]. Comme l’expliquait avec un cynisme consommé Alexander Haig, secrétaire d’État de Nixon,


Israël « _est le plus grand porte-avions américain au monde qui ne peut être coulé, qui ne transporte pas un seul soldat américain et qui est situé dans une région hautement stratégique pour


la sécurité nationale américaine_ [12] ». Dans une telle situation, comme l’écrivait de manière prémonitoire le rédacteur en chef de _Haaretz_ en 1951, « _Israël devra être une espèce de


chien de garde. Il n’y a pas lieu de craindre qu’il mette en œuvre une politique agressive contre les États arabes si celle-ci est clairement contraire aux désirs de l’Amérique et de la


Grande-Bretagne ; par contre, si les puissances occidentales choisissent, une fois, pour telle ou telle raison, de fermer un œil, on peut être certain qu’Israël sera capable de punir comme


il se doit un ou plusieurs de ses États voisins dont l’impolitesse envers l’Occident dépasserait les limites de ce qui est autorisé_ [13] ». UN SOUTIEN IDÉOLOGIQUE ET MÉDIATIQUE INDÉFECTIBLE


AU MASSACRE EN COURS Depuis le 7 octobre, ce soutien à Israël s’est traduit, en sus des livraisons d’armes à Tsahal pour des milliards de dollars, par une vaste offensive destinée à


justifier le génocide en cours. Les appareils idéologiques impérialistes se sont employés à développer une vaste propagande visant à associer le Hamas et les factions palestiniennes à Daech


ou al-Qaïda, en inventant des « _accusations sans preuves – comme des viols de masse et systématiques, des bébés décapités ou mis au four_ [14] ». Comme l’explique Daher, « _la construction


et multiplication des mensonges sur des actes effroyables qui n’ont pas eu lieu et la présentation des attaques du 7 octobre comme d’une attaque antisémite exécutée par des “hordes de


barbares” antisémites a pour objectif clairement affiché de justifier la guerre à caractère génocidaire de l’État d’Israël et le soutien apporté à ce dernier_ ». D’autre part, la rhétorique


de la guerre « contre le terrorisme » et l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme servent à criminaliser les soutiens de la cause palestinienne, notamment en Europe et aux


États-Unis. En France, le gouvernement multiplie les attaques en utilisant le délit d’« _apologie du terrorisme_ », des procédures-baillon qui visent, entre autres, Rima Hassan et Anasse


Kazib, ainsi qu’un autre militant de _Révolution Permanente_. Dans le même temps, des procédures de dissolution ont été engagées contre Urgence Palestine et Palestine Vaincra. Une


récupération crasse d’un combat juste – la lutte contre l’antisémitisme – venant de puissances, comme la France, qui ont une responsabilité écrasante dans la Shoah et qui ont soutenu une


idéologie extrémiste et minoritaire au sein de la communauté juive pour garantir leurs intérêts au Moyen-Orient, en faisant de la nouvelle nation la pointe avancée de l’impérialisme dans la


région. CONTRE LE CAMPISME, LA LIBÉRATION DE LA PALESTINE NE PEUT PASSER QUE PAR LA LIBÉRATION DU MOYEN-ORIENT Face à cette politique génocidaire et à la complicité de l’impérialisme


occidental, Joseph Daher avance des propositions stratégiques pour penser la libération palestinienne. Comme il le souligne, « _la clef pour développer la meilleure stratégie de libération


est de placer la Palestine dans son contexte régional, car la lutte nationale et de classe des Palestiniennes et Palestiniens est nécessairement entraînée avec celle des masses populaires de


la région. De même, le rôle de la solidarité internationale est crucial car elles et ils n’ont jamais simplement lutté contre la colonisation sioniste et ensuite l’État d’Israël, mais aussi


contre leurs soutiens internationaux, particulièrement au sein de l’impérialisme occidental_ [15] ». Pour premier constat, Daher souligne que le peuple palestinien a besoin d’alliés « _car


la classe ouvrière palestinienne a historiquement été affaiblie par la nature particulière d’Israël en tant qu’État colonial de peuplement_ ». En effet, le sionisme n’exploite pas la


main-d’œuvre colonisée mais aspire à la remplacer purement et simplement en accaparant ses terres, en la contraignant à l’exil ou en la vouant à la mort. Ainsi, « _Israël a écarté les


Palestiniens de tout rôle central dans son économie et les a remplacés par des travailleurs juifs_ » ou, à partir de la seconde Intifada, au début des années 2000, par des travailleurs


migrants, avec ou sans papiers, venus du Sud-est asiatique ou de la Corne de l’Afrique, notamment. Lors de la grève du 18 mai 2021, le secteur du bâtiment a été très touché, de même que les


secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du nettoyage. Mais le reste de l’économie a été épargné. La faiblesse de la classe ouvrière palestinienne « _montre qu’elle a besoin de la


solidarité d’autres travailleurs, paysans et peuples opprimés_ ». La classe ouvrière israélienne est-elle une alliée potentielle du peuple palestinien ? Pour Daher, au-delà de sa « _dévotion


idéologique_ » au sionisme, elle est trop intégrée dans le projet colonial de l’État d’Israël « _qui procure aux travailleurs israéliens des maisons volées aux Palestiniens ainsi qu’un


niveau de vie au-dessus de la moyenne régionale_ [16] ». Si les travailleurs palestiniens peuvent compter sur la solidarité de fractions très minoritaires de la société israélienne, la


classe ouvrière israélienne dans sa globalité, dont une portion importante sert dans les rangs de l’armée, n’est pour l’heure pas un allié. C’est donc à l’échelle régionale que le peuple


palestinien peut chercher du soutien. Mais pas n’importe lequel : comme Daher l’explique, « _les Palestiniennes et Palestiniens ont besoin d’alliés pour se libérer de l’État d’Israël, qui


est une puissance économique et militaire majeure, bien supérieure à eux, mais ils ne les trouveront pas parmi les régimes existants de la région_ ». Ni la Syrie, ni l’Iran et ses différents


proxies et relais ne peuvent faire réellement progresser la cause palestinienne : « _Le principal problème de l’argument avancé par les partisans du soi-disant “axe de la résistance” est


qu’ils supposent que la libération de la Palestine viendra d’États ou d’autres forces qui leur sont affiliées, indépendamment de leur nature autoritaire ou de leurs politiques économiques


néolibérales. Cette stratégie a échoué par le passé et continuera d’échouer à l’avenir. En fait, au lieu de faire progresser la lutte pour la libération de la Palestine, les États


autoritaires du Proche-Orient, qu’ils soient alignés sur les États occidentaux ou opposés à eux, ont à maintes reprises trahi les Palestiniens et les ont même réprimés. De plus, ce genre de


discours ignore que les principaux objectifs de l’Iran et de la Syrie ne sont pas la libération de la Palestine, mais la préservation de leurs États et de leurs intérêts économiques et


géopolitiques_ [17] ». Comment l’Iran, par exemple, qui « _a collaboré avec l’impérialisme étasunien en Afghanistan et en Irak, après leurs occupations respectives, en 2001 et en 2003_ [18] 


», pourrait-il être un allié d’un peuple dont le massacre a reçu l’approbation directe de la Maison-Blanche ? Comment le régime de Bachar al-Assad – dont certains jugent que la chute est une


défaite pour le camp palestinien – aurait-il pu soutenir les Gazaouis alors qu’il a « _réprimé à plusieurs reprises les Palestiniens en Syrie, notamment en tuant plusieurs milliers d’entre


eux depuis 2011, en s’attaquant à différents camps palestiniens comme dans les villes de Deraa, Lattaquié et Homs et en détruisant le camp de réfugiés de Yarmouk à Damas_ [19] » ? Comme le


note Daher, « _il est absurde de considérer les puissances régionales et d’autres États, comme la Russie ou la Chine, comme des alliés de la Palestine ou du mouvement de solidarité avec


elle. […] Au contraire, le mouvement de solidarité doit considérer que la libération de la Palestine est liée non pas aux États de la région mais à la libération de ses classes populaires_ 


[20] ». De fait, « _une grande majorité des classes populaires régionales s’identifient à la lutte des Palestiniens, et considèrent donc leur propre combat pour la démocratie et l’égalité


comme lié à sa victoire_ ». Il existe une « _relation dialectique entre ces luttes : lorsque les Palestiniens se battent, cela déclenche le mouvement régional de libération, et le mouvement


régional alimente en retour celui de la Palestine occupée_ ». Les mobilisations en soutien à la seconde Intifada dans les pays arabes ont par exemple permis à la contestation des


bourgeoisies arabes, en Egypte notamment, de se structurer au début des années 2000, un moment décisif dans la dynamique qui conduira au renversement de Moubarak, qui en retour stimulera les


mobilisations en Cisjordanie et à Gaza pendant toute la décennie suivante. Aujourd’hui, les mobilisations de solidarité avec la Palestine dans les pays arabes inquiètent les gouvernements


réactionnaires jordanien ou égyptien. En se rangeant derrière l’Iran ou d’autres régimes réactionnaires, le Hamas et les autres factions palestiniennes désactivent en quelque sorte cette


relation dialectique tout en s’attachant à des régimes qui limiteront leur marge de manœuvre ou qui les utiliseront pour défendre leurs propres intérêts : « _Le Hamas, comme la majorité des


partis politiques palestiniens dominants, cherche à nouer des alliances politiques avec les classes dirigeantes de la région et leurs régimes pour soutenir sa lutte politique et militaire


contre Israël. Le Hamas collabore avec ces régimes et prône la non-intervention dans leurs affaires politiques, même si ces régimes oppriment leurs propres classes populaires et les


Palestiniens à l’intérieur de leurs frontières_ [21] ». Pour libérer effectivement la Palestine et s’allier aux peuples de la région, Daher défend au contraire la nécessité d’intervenir à


l’intérieur des affaires des États autoritaires et de construire ce que l’on pourrait appeler une sorte « d’hégémonie palestinienne » dans la région : « _Dans ce combat, la population


palestinienne et celle des autres pays doivent embrasser les revendications de toutes celles et ceux qui souffrent d’oppression nationale, comme les Kurdes et d’autres qui subissent d’autres


formes d’oppression ethnique, confessionnelle et sociale_ [22] ». Une telle stratégie dévoilerait le rôle réactionnaire des régimes arabes tout en ralliant du même coup les travailleurs et


les classes populaires à un processus de libération régionale. Il s’agit en effet « _de comprendre que la révolte unie des classes populaires palestiniennes et régionales est seule à même de


transformer l’ensemble du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, en renversant les régimes autoritaires, en expulsant de la région les États-Unis et les autres puissances impérialistes_ 


[23] ». En laissant aux régimes autoritaires la possibilité d’instrumentaliser la cause palestinienne et de l’utiliser comme une justification idéologique pour obtenir le ralliement d’une


partie de leur population, c’est la lutte pour la libération qui en pâtit. Une telle stratégie ne fait que renforcer des régimes qui subordonnent la lutte du peuple palestinien à leurs


propres intérêts et qui limitent le mouvement des travailleurs et des classes populaires de la région, sans lequel la libération de la Palestine est impossible. GAZA ET L’INTERNATIONALISME


Pour Daher, cette dynamique régionale doit s’accompagner d’une dynamique mondiale : « _La solidarité internationale est absolument nécessaire car les Palestiniens sont confrontés non


seulement à l’État d’Israël mais aussi à ses soutiens impérialistes. Le rôle des militantes et militants des réseaux de gauche est ici d’aider à organiser des mouvements de solidarité avec


la Palestine qui défient nos propres classes dirigeantes en montrant leurs liens politiques, économiques et militaires avec les classes dirigeantes israéliennes_ [24] ». Dans une période


marquée par l’exacerbation des tendances à la guerre et une vague de militarisation tous azimuts, les mobilisations en soutien à la Palestine, des universités étasuniennes aux rues de Paris


en passant par les luttes des dockers de Tanger, constituent un point d’appui pour construire « _un vaste mouvement anti-guerre et anti-impérialiste_ [25] » tout en créant les « _conditions


d’une résurrection et d’une réorganisation potentielles d’un pôle de gauche au sein de nos sociétés_ [26] ». Alors que le réarmement du continent laisse présager le pire, comme à chaque fois


que l’Europe s’est militarisée, les classes dominantes agitent le drapeau du protectionnisme et tentent de nous enrôler, au côté du patronat, dans la guerre commerciale face à Trump : une


politique qui vise à protéger les profits des grandes entreprises tout en permettant au patronat de durcir l’exploitation, en comprimant les salaires et en cassant encore davantage nos


droits. Une impasse réactionnaire qui témoigne de la nécessité de construire un mouvement internationaliste, pour affronter nos propres dirigeants et nos propres gouvernements, complices du


génocide à Gaza, indépendamment des précautions de langage et d’une certaine distance vis-à-vis du gouvernement israélien qu’ils pratiquent depuis quelques mois, également dans une logique


anti-trumpienne. En désarmant nos propres classes dominantes, nous enverrions un signal fort aux travailleurs des autres pays, en apportant le meilleur des démentis à la rhétorique


belliciste de leurs dirigeants. Saper la confiance des travailleurs dans leurs classes dominantes, partout dans le monde, constitue notre meilleure arme pour enrayer la marche à la guerre.


Surtout, nous priverions Israël du soutien logistique que lui apporte les impérialistes, à différents niveaux. Pour citer les dernières pages de l’ouvrage de Daher, une nouvelle fois, « _la


lutte pour la Palestine, importante en elle-même, est aussi une façon de défendre les droits de toutes celles et tous ceux qui s’engagent dans la lutte contre ce système mondial autoritaire


et inégalitaire_ ».


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