Projet immobilier polémique à cessole: un comité de quartier dénonce des constructions qui "dégraderaient la zone"

Loquaces (sauf quand il s’agit de dévoiler leur nom) et remontés, les six porte-parole se sont réunis pour exprimer leur opposition à des constructions de logements _"démesurées",

_qu’ils perçoivent comme un _"manque de considération notamment vis-à-vis d’autres quartiers privilégiés."_ Plus que leur nature, c’est la manière dont les projets sont échafaudés

qui suscite l’affront des riverains : _"Nous apprenons les nouvelles par voie de presse, preuve que ces décisions sont prises en douce et sans consultation par la mairie, c’est une

indélicatesse"_, s’exaspère un membre. Si les bâtiments voient le jour, _"le bien-vivre ensemble, prôné par la Métropole, sera une blague, un artifice politique"._

_"BONNE CHANCE POUR SE GARER"_ Les ressources économiques employées pour bâtir de nouveaux logements sont jugées _"mal dépensées"._ D’autres installations leur paraissent

plus évidentes : crèches, jardins, mais surtout… des parkings. _"Bonne chance pour se garer en voiture ici, c’est la saturation permanente", _prétend une porte-parole.__ La

végétalisation du quartier, matérialisée par_ "six pauvres jardinières"_, est qualifiée d’_"insuffisante"_. Le futur paysage du quartier suscite l’émoi des résidents :

_"On va être entourés de béton. À long terme, c’est l’attractivité et les conditions de vie du quartier qui vont en pâtir. Elles se dégradent déjà, la zone est de plus en plus

populaire." _ Mais le bilan dressé par le conseil d’administration n’est pas totalement négatif. L’installation de caméras de surveillance ces dernières années est vue d’un bon œil,

bien qu’elle réponde à une insécurité croissante, selon eux. _"TOUT POURRAIT TOMBER À L’EAU"_ Afin d’étayer leurs arguments, les porte-parole se sont appuyés sur les histoires

d’habitants impactés, contactés ensuite par _Nice-Matin_. Claude Dalea est membre des Évangéliques de Pentecôte, implantés avenue Ader. La construction de logements pourrait avoir des

conséquences non négligeables pour leur confrérie : _"Nos locaux s’étendent sur 600 m². Nous les avons entretenus depuis plus de quarante ans. À cause du projet, tout pourrait tomber à

l’eau. On réfléchit à partir, mais ce n’est pas évident. À long terme, on a peur de l’expropriation."_ Cette peur, François Charoki, gérant de Niss’art piano, l’a connue. Elle s’est

désormais transformée en impuissance : _"Je suis locataire depuis trois ans avenue Ader ; les propriétaires ont décidé de vendre suite à l’annonce du projet. Je vais devoir trouver un

local dans un autre quartier à un prix beaucoup plus élevé."_ L’association, elle, n’entend pas se laisser faire.