Pascal Perrineau : « Pour redevenir majoritaire, la droite devra faire le grand écart »

Avec l'élection du populaire ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à la tête des Républicains, le paysage politique à droite commence à se clarifier en vue de la prochaine élection

présidentielle. Le Vendéen pourrait affronter Edouard Philippe, favori des sondages et représentant du droite droit. Mais bien des incertitudes demeurent. Le politologue Pascal Perrineau,

professeur à Sciences Po Paris, analyse la configuration actuelle. 

Le Point : L'historien René Rémond distinguait les droites orléaniste, bonapartiste et légitimiste. Édouard Philippe, Marine Le Pen (ou Jordan Bardella) et Bruno Retailleau incarnent-ils ces

trois sensibilités ?

Pascal Perrineau : Les catégories distinguées par René Rémond sont des « types idéaux » et, dans la réalité, ces divers tempéraments se mélangen...

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C'est triste à dire, mais le RN semble le seul mouvement qui ne cherche pas à s'autodétruire.

Surtout la Droite a besoin de dépasser ses tabous, c'est à dire ses névroses : l'alliance avec les souverainistes, faire émerger un vrai conservatisme, arrêter d'avoir honte d'être libéral,

sans compter les névroses issues de l'histoire du pays : le laxisme envers le socialisme, la discrimination envers les Chrétiens, etc.

La politique c'est gauche et droite assumées et au milieu un centre mou qui bascule au gré des intérêts particuliers. Les fameuses "alternances" de Mitterand et Chirac ont miné la France.

Ces coups d'essuie-glace gauche-droite puis droite-gauche démontrent que les Français ne savent pas ce qu'ils veulent. En absence de culture économique, ils votent pour le mieux disant sans

soucis du lendemain. Après moi, le déluge.

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