Brahic, Frachon, Mgr Delannoy, Konczaty, Lasfar : pourquoi ils ont marché

"Ce rassemblement est le combat de la connaissance et du progrès contre la croyance et l'obscurantisme. Le droit au blasphème et à l'irréligion est très important ; le fait d'être ouvert, de

ne pas prétendre détenir la vérité, d'apprendre aux gens ce que sont la réflexion et le doute est essentiel. Et puis, je n'aime pas beaucoup le mot terroriste, que l'on emploie sans cesse ;

je n'oublie pas que c'est celui qu'utilisaient les nazis pour désigner les résistants. Je préfère parler d'abrutis, de gens qui ont un pois chiche dans le cerveau. J'espère que notre

réaction portera ses fruits."

"Je vais aller marcher à Brest. Au-delà de l'émotion pour les disparus, je veux témoigner qu'il ne faut pas se laisser intimider. Par crainte de représailles, certains n'iront pas manifester

ou conseillent la prudence, à l'avenir, dans la caricature. En démocratie, la peur ne peut pas entraver la liberté d'expression et d'action. Je repense au dessin que Cabu m'avait offert,

qui me représente en lutte contre Servier au moment de la révélation du Mediator. Dans la bulle, il avait écrit : 'Chamboule-tout'."

"Nous marcherons cet après-midi avec les représentants des cultes juif et musulman. C'est important.On ne peut pas se revendiquer d'une religion pour commettre des actes de barbarie… Tous

ceux qui peuvent manifester, aujourd'hui, leur attachement aux valeurs républicaines, doivent le faire. Cette liberté d'expression, toute démocratie y tient."

"J'ai appelé ma communauté à marcher, en tant que citoyens français. À travers la fusillade à Charlie Hebdo, les prises d'otages, nous avons tous été attaqués. Nous devons défendre la

démocratie, chacun doit prendre ses responsabilités. Il faut rester debout, unis, sinon, tout cela n'a pas de sens. J'irai place de la République en famille, avec mes enfants, nous en avons

beaucoup discuté. L'union et le dialogue sont indispensables. Nous avons invité dès vendredi des imams à venir à la synagogue pour notre office. Nous devrons très vite évoquer la question de

l'éducation : il faut pouvoir apprendre dès l'école primaire que les différences existent et qu'elles sont à respecter."

"Cette marche montrera que la France est une et indivisible. Les musulmans sont comme tous les Français, ils sont citoyens, indépendamment de leur religion. Ce qui s'est passé ces derniers

jours ne les implique en rien. Les terroristes voulaient creuser le fossé entre les musulmans et le reste de la société française : ils ont raté… Tous les prêches, vendredi, ont ­exprimé

avec la même force que nous sommes français et musulmans. Le dialogue entre les communautés n'a jamais cessé, il doit plus que jamais se poursuivre. Il faut se serrer les coudes, il s'agit

d'union nationale, quelles que soient nos différences et nos religions."