La photographe sarah moon, lauréate du grand prix de l’académie des beaux-arts

En recevant cette distinction, la photographe ne se contente pas d’être honorée, elle devient aussi mécène en partageant les 30 000 de dotations avec trois artistes émergents. Publicité

Après avoir exercé pendant des années dans un monde de la photographie souvent très formaté, la Française Sarah Moon a été distinguée lundi par le grand prix de l’Académie des beaux-arts en

photographie pour l’année 2025. Le prix récompense pour chacune des neuf sections de l’Académie (peinture, sculpture, architecture, gravure et dessin, composition musicale, membres libres,

cinéma et audiovisuel, photographie, chorégraphie), à raison de trois par an, « _des artistes de nationalité française ou étrangère s’étant illustrés grâce à l’excellence de leur carrière ou

le caractère particulièrement remarquable d’une œuvre récente ou d’une action récemment menée _», indique lundi l’Académie dans un communiqué. La dotation de 30 000 euros lui sera remise

lors d’une cérémonie officielle sous la coupole de l’Institut de France, le mercredi 4 juin à 18 h 30. À cette occasion, la lauréate de 83 ans présentera trois artistes qu’elle a choisi de

soutenir, témoignant de son engagement pour la création contemporaine : les photographes Damien Daufresne, Sara Imloul et Antoine Lecharny. UNE CARRIÈRE DE CINÉASTE Sarah Moon a débuté dans

la photographie de mode dans les années 1970. Son travail se caractérise par une esthétique mêlant flous, superpositions et textures. Parallèlement à sa carrière photographique, Sarah Moon

s’est également illustrée dans le domaine du cinéma, réalisant des films tels que _Mississippi One_ (1991) et plusieurs adaptations des contes de Charles Perrault et de Hans Christian

Andersen, dont _Circuss_ (2002) et _Le Petit Chaperon noir_ (2010). Son œuvre _« est une histoire qu’elle ne raconte pas mais suggère en la contenant dans le suspens d’un geste ou l’énigme

d’un regard : tout un monde possible, non-advenu, qu’elle a su apercevoir et qu’elle nous fait entrevoir »,_ estime l’Académie des beaux-arts. Ce grand prix récompense _« la continuité d’un

travail mené avec audace et patience, persévérance et invention, qui retient l’attention : elle n’est ni calculée, ni préméditée mais le résultat d’une nécessité intérieure, celle d’exprimer

l’écho du monde au plus profond de soi »_.