Rising star, la pseudo-interactivité à son paroxysme
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En France, M6 mise gros sur Rising Star, le télé-crochet qui compte révolutionner la télévision. Mais est-ce vraiment le cas ? Interview de Virginie Spies, sémiologue et maître de
conférences à l'Université d'Avignon. Jérémie Poiroux Publié le 24 septembre 2014 _Rising Star_ est un télé-crochet israélien qui permet au public de voter en temps réel pour son
candidat favori à l'aide d'une application. Après des lancements plus ou moins réussis aux États-Unis, au Portugal ou en Allemagne, _Rising Star_ arrive en France. Comment
pouvez-vous expliquer l’enthousiasme général autour de Rising Star ? Virginie Spies : Rising Star est un programme qui prétend donner le pouvoir au public et la possibilité de se voir à
l’écran. C’est l’apogée de la mise en avant du téléspectateur à la télévision. On a l’impression que la bande-annonce est une publicité pour un smartphone. Avec Rising Star, on nous vend de
la pseudo-interactivité. J’ai étudié les discours de la chaîne et des jurés qui ont bien été coachés pour faire croire aux gens que c’est eux qui font la TV : « C’est vous qui décidez », «
le juré c’est vous ». Vous vous rappelez de la bande-annonce de la Star Academy en 2001 ? La promesse était la même : « À vous de choisir ». Seuls les moyens ont changé, cela reste la même
idéologie et si on pousse le raisonnement un peu plus loin, on remarque que la télévision n’est pas interactive, qu’elle a toujours essayé de l’être et ne pourra jamais le devenir. Ce n’est
pas dans son ADN. Bande Annonce De L'emission Star Academy... par BASF13 Quand on analyse l’histoire de la télévision, on constate qu’on pouvait envoyer des courriers aux émissions dans
les années 50, puis téléphoner, envoyer des SMS et enfin utiliser les réseaux sociaux. Mais le discours reste le même. La télévision n’est pas interactive et veut nous dire qu’elle l’est.
Il y a des enjeux marketing derrière : un public qui participe est un public engagé qui va rester devant la chaîne et ne va pas aller aux toilettes pendant la pub ! Ce qui est intéressant
avec l’émission Rising Star, c’est qu’elle est en partenariat avec Facebook. Aujourd’hui, le leader de la TV « connectée » est Twitter et la collaboration avec The Voice le montre bien. Dans
le cas de Rising Star, il y a un enjeu pour la chaîne mais surtout pour Facebook qui entend bien prendre des parts de marchés. C’est incroyable, les tweets ne seront même pas diffusés à
l’antenne. > La télévision n’est pas interactive et veut nous dire qu’elle > l’est. Facebook a-t-il ses chances ? Virginie Spies : Oui car Facebook est un média plus populaire que
Twitter. Grâce à lui, les chaînes pourront communiquer en dehors du créneau de diffusion pour sortir de la grille et faire vivre le programme durant toute la saison. J’en parle plus en
détail dans mon article « Twitter est-il l’avenir de la télévision ? ». Rising Star est donc le concurrent direct de The Voice ? Virginie Spies : Oui, avec un léger avantage : Rising Star
est plus ludique. Maintenant, tous pourront passer à la télévision ! Les téléspectateurs vont voter, prendre la photo de leur avatar et la poster sur Facebook. On est tous des potentiels VRP
de la télé. Les Français sont-ils friands de ce côté ludique ? Virginie Spies : Oui, je crois. Le télé-crochet a toujours fait de bonnes audiences depuis le Petit Conservatoire. C’est une
valeur sure, pas chère à produire et qui rapporte des recettes publicitaires. Toutefois, c’est difficile de prévoir un succès. Cela dépend du contexte et des programmes qui sont en face.
Rising Star reste quand même de l’ordre du déjà-vu mais c’est aussi une garantie. Ajouter un peu de nouveauté dans un format très connu permet ne pas rebuter le public. Et même sans grandes
audiences, le succès financier peut être réel. Et l’émission peut aussi très bien marcher sur les réseaux sociaux. Virginie Spies : C’est ce qui est intéressant du point de vue de l’analyse.
La télévision se veut sociale depuis deux-trois ans avec une nouvelle ère de communication, mais elle l’a toujours été. J’ai entendu un responsable du marketing d’une chaîne dire « on veut
inventer une nouvelle manière de regarder la télé ». Il faut oser dire ça, c’est complètement faux ! On voit bien qu’il y a des enjeux intéressants et que le web ne va absolument pas tuer la
télévision contrairement à ce que certains disent. Ce sont des médias qui fonctionnent ensemble aujourd’hui. En participant à une émission portugaise de Rising Star, j’ai été déçu par
l’application très basique. Le concept aurait-il oublié le second écran ? Virginie Spies : Oui c’est possible. Il y a un risque de bad buzz. Mais d’un autre côté, on constate que les vrais
dispositifs de second écran sont aujourd’hui exploités sur des émissions spécialisées. > Avec Rising Star, il y a un risque de bad buzz. Je pense que Rising Star a développé son
application dans une logique très grand public mais qui risque d’ennuyer le public le plus jeune. Malgré ce que l’on peut entendre, le jury a énormément de poids. Par exemple et d’après mes
calculs, pour qu’un candidat passe sans être apprécié par le jury, 97,22 % des téléspectateurs doivent voter pour lui. N’y a-t-il pas un risque de désillusion ? Virginie Spies : Je suis
d’accord. Cela me fait penser à l’élection de Miss France où les gens envoyaient des SMS surtaxés et n’avaient aucun pouvoir. Dans une moindre mesure, c’est la même idée dans Rising Star, le
jury reste le jury.Quand les chaînes ou les marques essaient de jouer la carte de l’interactivité, elles courent les risques de problèmes techniques, de mécontentement et de bad buzz. Ce
qui va être important, c’est d’avoir des bons community managers derrière. -- Crédits photo : Image principale : ABACAPRESS.COM/M6 Photographie de Virginie Spies : Valérie Semensatis
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