A auch, le pôle culturel circa-ciné 32 occupé nuit et jour

l'essentiel L’occupation du pôle CIRCa et Ciné 32 a été votée en assemblée générale mercredi 17 mars. Jour et nuit, les occupants se relaient. Jeudi soir, ils se préparaient à dormir

pour la seconde nuit à Ciné 32. Les lumières de Ciné 32 sont allumées pour la seconde soirée consécutive en ce jeudi 18 mars. Les occupants du pôle culturel Circa-Ciné 32 se préparent à

passer une nouvelle nuit au cœur des salles auscitaines. La soupe chauffe sur la plaque de cuisson, la table est dressée et les sacs de couchage sont posés sur les bancs de l’entrée.

Masqués, ils sont une dizaine à discuter dans le hall du cinéma. "Même si le bâtiment offre de grands espaces, nous limitons le nombre de personnes présentes pour la nuit afin de

respecter les mesures sanitaires", affirme l’un des occupants. Retraité, artiste, chacun s’installe à table et déguste le repas commun. Les conversations reprennent : politique, culture

ou bien environnement. Les sujets sont divers. "Nous profitons de ces moments, assure l’un des locataires temporaires du cinéma. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas

retrouvés autour d’une table, à débattre de questions variées." DES MATELAS AU PIED DU GRAND ÉCRAN Également au cœur des discussions, l’organisation du mouvement. "Nous essayons

d’entrer en contact avec les autres lieux occupés, afin de nous coordonner, explique l’un des militants. Par la suite, pourquoi pas proposer des actions culturelles ou encore organiser des

tables rondes avec des citoyens ou des syndicats. Rien n’a encore été décidé." Les décisions sont prises lors des assemblées qui se réunissent tous les midis sous le Dôme de Circa.

"Le but de ce mouvement, c’est de réapprendre à lutter ensemble, de retrouver le discours politique et d’être acteur", estime une occupante. Les salles 4 et 5 sont déjà prêtes à

accueillir les dormeurs. Des matelas sont disposés à même le sol, au pied du grand écran, mais tous à distance. Duvets et oreillers complètent les couchages. "Il est rare que l’on

puisse dormir dans un cinéma (malheureusement) vide, souligne l’un des citoyens présents. Alors, nous en profitons". Le mouvement voulant s’inscrire dans la durée _(voir encadré)_, les

militants envisagent de mettre en place un roulement, afin qu’il y ait, jour et nuit, une présence citoyenne dans les lieux culturels auscitains. Les occupants du pôle Circa-Ciné 32 veulent

ainsi "retrouver de la joie, de l’espoir, une volonté de résister et de manifester." "LA CULTURE EST LA LOCOMOTIVE DU MOUVEMENT" Si les lieux auscitains occupés

appartiennent au pôle culturel Circa-Ciné 32, les raisons de cette occupation, comme celles des autres lieux en France, ne se limitent pas à la culture. Mais pour les militants gersois, elle

est un peu "la locomotive du mouvement citoyen". Parmi les demandes : l’abandon définitif de la réforme de l’assurance chômage, la prolongation de l’année blanche sur les droits

au chômage pour les intermittents du spectacle et son élargissement aux autres intermittents de l’emploi, une autre politique publique de la culture, l’extension du RSA aux 18 – 25 ans, des

moyens pour garantir des droits sociaux, la liberté de se rassembler et d’occuper l’espace public ou encore une politique d’urgence environnementale. Et les occupants auscitains sont

catégoriques : "C’est un package. Même si le gouvernement autorise la réouverture des salles de spectacles, nous continuerons d’occuper, tant que l’ensemble de nos demandes n’aura pas

été accepté." Avant d’ajouter : "Nous occupons à l’intérieur, pour qu’il se passe des choses à l’extérieur".