La nouvelle-calédonie : un enjeu local aux implications internationales | terra nova

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La nouvelle-calédonie : un enjeu local aux implications internationales | terra nova"


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L’Australie a un temps cherché à se poser en intermédiaire des relations entre la Chine, son premier partenaire commercial, et les États-Unis, son principal allié stratégique, mais elle y a


renoncé après les alertes causées par le poids pris par la Chine dans l’économie, la politique, l’éducation et les médias australiens. L’Australie s’est alors montrée plus attentive aux


projets chinois et s’est par exemple opposée, en 2018, à ce que Huawei participe au déploiement de la 5G sur son territoire. La réponse de la RPC ne s’est pas fait attendre, elle a par


exemple taxé fortement les exportations d’orge et de vin et bloqué les exportations de charbon et de bœuf. Ces sanctions se sont durcies après que les autorités australiennes eurent demandé


une enquête sur l’origine de la pandémie de COVID-19 ; et ces représailles pèsent lourd sur la croissance économique australienne. L’Australie se montre également attentive à l’influence


croissante de Pékin dans les États et territoires d’Océanie[10]. 2.2. LA RPC, UN ACTEUR D’UNE SCÈNE RÉGIONALE EN ÉVOLUTION Dès le milieu des années 2000, l’Australie s’inquiète des prêts et


des aides au développement que la RPC et Taiwan proposent aux États insulaires, sans contrepartie notamment de bonne gouvernance. L’irruption de nouveaux acteurs sur la scène régionale


diversifie le vis-à-vis diplomatique des États insulaires et leur permet de s’émanciper en partie de leurs partenaires historiques, qu’ils jugent parfois trop exigeants à leur égard et/ou


pas assez attentifs à leurs préoccupations. En la matière, Fidji, deuxième État insulaire le plus peuplé de la région après la Papouasie-Nouvelle-Guinée et siège de nombreuses organisations


régionales, constitue un exemple intéressant. En 2009, l’Australie se montre particulièrement active pour que le régime de Frank Bainimarama soit sanctionné après la dissolution de la


Constitution fidjienne[11]. Le pays est ainsi suspendu du Commonwealth et du Forum du Pacifique de 2009 à la fin de l’année 2013. Mise au ban de la vie régionale, Fidji cherche d’autres


partenaires et œuvre à l’organisation d’une nouvelle organisation régionale, le Forum pour le Développement des îles du Pacifique soutenu financièrement par la Chine, le Koweit et les


Émirats arabes unis. Fidji fait également la promotion de sa politique d’ouverture au-delà du cadre régional (_Look North Policy_), en direction notamment des pays de l’ASEAN et de l’Asie.


Cette politique d’ouverture se matérialise notamment par la visite de Xi Jinping à Suva, en novembre 2014 (ce n’est pas le premier déplacement de ce niveau dans l’archipel puisque Wen Jiabao


avait déjà fait le déplacement en 2006). L’émergence de la Chine en tant qu’acteur régional donne aussi aux États insulaires davantage de possibilités pour défendre leurs propres intérêts.


À l’occasion de la visite de Xi Jinping, le Premier ministre Frank Bainimarama affirme d’ailleurs très clairement que « Fidji pourrait voir dans l’intérêt de la Chine une occasion de faire


pression sur l’Australie et la Nouvelle-Zélande, de leur rappeler que des pays comme les Fidji ont d’autres options, qu’ils ne sont pas obligés de traiter avec le monde uniquement par notre


intermédiaire[12] ». La Chine n’est d’ailleurs pas la seule alternative de Fidji puisque la visite du président chinois a précédé de quelques jours celle du Premier ministre indien, et,


quelques mois plus tard, l’archipel a reçu le ministre russe des Affaires étrangères dans l’objectif d’approfondir la coopération entre Moscou et Suva. Face au refus de l’Australie


d’assouplir les sanctions, le Groupe du Fer de lance mélanésien serre les rangs autour de Fidji non pas pour justifier la politique intérieure du gouvernement Bainimarama mais pour éviter


son isolement complet sur la scène régionale. En se concentrant sur le principe fondateur de la solidarité mélanésienne et en se faisant médiateur entre le Forum et Fidji, le Groupe du Fer


de lance mélanésien montre sa cohésion et retourne contre l’Australie la stratégie d’isolement imposée à Fidji[13]. Ce positionnement contribue à la fragmentation d’une scène régionale, qui


voit s’accroître le poids des organisations subrégionales. Sous la présidence de Fidji, le Groupe du Fer de lance mélanésien a aussi cherché à « promouvoir une nouvelle forme de régionalisme


dégagé du contrôle australien[14] ». Les sanctions imposées à Fidji ont donc été contreproductives : elles contribuent à mettre à mal la cohésion régionale et entament la crédibilité du


Forum du Pacifique considéré dans cette affaire comme l’instrument de la politique régionale de Canberra. En dépit de sa suspension du Forum du Pacifique, Fidji s’affirme grâce à une


diplomatie dynamique, comme un acteur régional de premier plan et un point d’accès à la région pour des puissances extérieures. 2.3. LA RPC PERÇUE COMME UNE INFLUENCE DÉLÉTÈRE Depuis le


début des années 2000, l’Australie juge que la concurrence entre la RPC et Taiwan a des effets potentiellement délétères à l’échelle des États. Malaita constitue un exemple local des effets


de l’influence chinoise en Océanie. Cette île de l’archipel des Salomon, qui s’oppose au revirement diplomatique opéré en 2019 par Honiara au profit de Pékin, annonce faire sécession[15].


Cette crise politique ne naît pas de cette seule décision de politique étrangère mais traduit des tensions profondes et anciennes entre les îles et populations composant l’État des îles


Salomon, tensions qui furent à l’origine du climat de la guerre civile qui déchira l’archipel et justifia l’envoi, de 2003 à 2017, d’une mission d’assistance régionale (RAMSI) mandatée par


le Forum du Pacifique et coordonnée par l’Australie. Sans multiplier les exemples, l’installation de la RPC comme acteur de la scène océanienne a des implications aux échelles locales et


régionales qui ne sont pas sans conséquence sur la stabilité tant recherchée par les puissances historiques de la zone. De nombreux observateurs craignent enfin que l’endettement, parfois


fort, des États océaniens auprès de la RPC ne les contraignent à des contreparties, comme l’octroi de facilités portuaires et/ou militaires. L’inquiétude porte notamment sur la


Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Vanuatu ou Tonga. En avril 2018, le _Sydney Morning Herald_ annonçait que Pékin discutait avec les autorités ni-vanuatu de la possibilité de


construire une base militaire[16]. Plus récemment, une société chinoise a proposé à la Papouasie-Nouvelle-Guinée de construire un port et une zone commerciale sur l’île de Daru située à


quelque 200 kilomètres des côtes septentrionales de l’Australie[17]. En 2021, la proposition de prêt chinois destiné à la construction d’un port a également suscité d’importants débats lors


des élections au Samoa. Le projet chinois de relance d’une piste d’atterrissage construite par l’armée américaine sur l’île de Canton (Kiribati) au cours de la Seconde Guerre mondiale


interpelle également, l’atoll très peu peuplé n’en manifestant pas le besoin. Les exemples sont nombreux mais ne se sont pas, pour l’heure, concrétisés. Toutefois, la pandémie de COVID-19 a


affecté fortement l’économie du tourisme, vitale pour certains États insulaires qui, financièrement affaiblis, tendent à se tourner davantage vers le bailleur chinois. Si l’Australie reste


de loin le premier pourvoyeur d’aides des États océaniens[18], la politique que la RPC a développée depuis les années 2000 lui a permis de s’imposer comme un acteur incontournable de


l’Océanie et de transposer à l’échelle de cette région, souvent qualifiée de lac américain, sa stratégie de concurrence de l’hyperpuissance américaine. Dans ce contexte, le choix qui sera


fait par la Nouvelle-Calédonie lors du référendum du 12 décembre 2021 aura une portée géopolitique forte. Dans une intervention au Sénat, en septembre 2021, Sébastien Lecornu, ministre des


Outre-mer, soulignait d’ailleurs le contexte international dans lequel évolue la Nouvelle-Calédonie : « On le voit bien, cette balance entre la Chine, d’un côté, et l’Occident tout entier,


de l’autre, va traverser profondément la société calédonienne », avant de préciser que « la vraie question, maintenant, se pose le 12 décembre prochain : les Calédoniens affronteront-ils


cette question dans la République ou seuls[19] ? » 3. DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE À L’INDOPACIFIQUE ? En replaçant le cas calédonien dans le spectre plus large de l’influence chinoise en


Océanie, il apparaît que la Nouvelle-Calédonie combine des éléments économiques et géographiques propres à stimuler l’intérêt de Pékin. Celui-ci est pluriel : accès au nickel qui entre dans


des alliages nécessaires à l’armement et aux nouvelles technologies ; accès aux ressources halieutiques et minières de la zone économique exclusive (ZEE) calédonienne[20] ; une position


géographique au plus près de l’Australie flanquée d’un arc mélanésien déjà marqué par la présence chinoise. Une Nouvelle-Calédonie où s’affirmerait une forte influence chinoise constituerait


un maillon local de la stratégie globale des Routes de la soie et participerait de la remise en cause à l’échelle de la région, de l’équilibre de puissances héritées de la Seconde Guerre


mondiale. Pour ces raisons, les partis non-indépendantistes considèrent que la sortie de la Nouvelle-Calédonie du giron de la République française laisserait le champ libre à la Chine, le


député calédonien Philippe Gomès déclarant qu’« on voit bien l’appétence chinoise pour les pays mélanésiens, pour les matières premières et notamment pour le nickel, donc on se doute bien


que demain la Chine sera présente pour proposer ses services mais à la sortie on sait que ces services, ça a un prix[21] ». À ces mises en garde répond un discours plus ouvert des


indépendantistes à l’égard de la Chine, perçue comme un partenaire parmi d’autres. En octobre 2020, Roch Wamytan, président du Congrès et l’un des leaders historiques de la revendication


d’indépendance kanak déclare : « Nous n’avons pas peur de la Chine. C’est la France, pas elle, qui nous a colonisés. Elle ne nous gêne pas outre mesure. Jean-Marie Tjibaou disait il y a


trente ans que l’indépendance, c’est gérer les interdépendances. Nous ne nous tournons pas que vers l’Europe, elle est loin d’ici, on ne va pas faire comme si la Chine n’existait pas[22]. »


Cette déclaration est, nous le verrons, représentative du positionnement des États océaniens à l’égard de la RPC comme de l’Indopacifique et devrait pousser les acteurs historiques de la


région à repenser les discours qu’ils adressent aux insulaires. La sortie de la Nouvelle-Calédonie de l’accord de Nouméa se trouve donc marquée par le spectre de l’influence chinoise. Les


partis partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre français font de la menace chinoise un argument fort de leur attachement à la France et pointent du doigt la stratégie que


la RPC déploie en Océanie comme ailleurs dans le monde pour infiltrer les économies de ses partenaires au point de peser sur l’orientation de leur politique. 3.1. QUELLE INFLUENCE CHINOISE


EN NOUVELLE-CALÉDONIE ? La RPC regarde déjà vers la Nouvelle-Calédonie, et cette dernière la considère comme un acteur économique. En décembre 2016, 1 900 croisiéristes chinois font ainsi


escale en Nouvelle-Calédonie, et, ce même mois, le président du gouvernement calédonien reçoit une délégation de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger (APCAE).


Philippe Germain inscrit cette rencontre « dans une stratégie d’intégration et de construction de coopération en Asie-Pacifique » et considère que « le développement des relations avec la


Chine doit aboutir sur des échanges économiques[23] ». Dans la foulée de cette rencontre avec l’APCAE, Philippe Germain annonce qu’« avec l’aval de l’État et de la Chine, et au terme de


longues négociations, nous sommes en passe de signer un protocole qui attribuera le statut de destination touristique agréé à la Nouvelle-Calédonie[24] »._ _Au cours de l’année 2017,_ _le


gouvernement calédonien contribue à la formation du secteur du tourisme à l’accueil de la clientèle chinoise, et l’archipel obtient le Label Ready China le 1er octobre 2017. L’accréditation


de la Nouvelle-Calédonie comme destination touristique par la RPC est suivie par une visite officielle de Zhaï Jun, alors son ambassadeur en France. Durant les quatre jours de son séjour, la


délégation chinoise rencontre les acteurs du tourisme calédonien, visite des lieux touristiques tels Lifou et l’île des Pins, et l’ambassadeur s’entretient avec de nombreux responsables


politiques et représentants des collectivités locales[25]. L’obtention du Label Ready China se concrétise en février 2018 par l’arrivée d’un premier vol AirCalin acheminant en


Nouvelle-Calédonie quelque 260 touristes chinois dans l’archipel. L’objectif annoncé de 9 000 touristes chinois par an à l’horizon 2025[26] est pour l’heure suspendu à la pandémie mondiale,


qui a mis un coup d’arrêt à la liaison aérienne entre la RPC et la Nouvelle-Calédonie. Outre le tourisme, le secteur minier, l’agriculture, l’agroalimentaire, les énergies renouvelables, la


culture et l’éducation sont des domaines susceptibles de donner lieu à des actions de coopération entre la Nouvelle-Calédonie et la RPC[27]. La RPC, dont l’appétit pour le nickel calédonien


est souligné, est aussi le seul débouché pour les minerais de basse teneur en nickel que les usines implantées en Nouvelle-Calédonie ou encore en Corée du Sud ne sont pas en mesure de


valoriser. Le gouvernement calédonien autorise donc les sociétés minières à exporter ce type de minerai en Chine[28]. L’intérêt que la Chine porte au nickel calédonien est une source


d’inquiétude car ce minerai stratégique constitue un enjeu politique majeur pour l’archipel. Le tissu industriel de la Nouvelle-Calédonie dépend largement de ce minerai, dont les cours


fluctuants mettent régulièrement en difficulté l’économie calédonienne. En outre, le nickel fait partie du patrimoine kanak, et c’est à ce titre que l’accord de Bercy de 1996 fixait la


restitution du gisement de Koniambo à la province Nord et ouvrait la voie à la construction d’une usine de traitement du nickel. Par le nickel, les indépendantistes, qui contrôlent la


province Nord, disposent ainsi d’un levier économique pour la construction de leur projet politique. La Société minière du Sud Pacifique a ainsi signé en 2018 un accord (_Memorandum of


Agreement_) lui permettant de détenir 51 % d’une usine chinoise qu’elle alimente en minerai. Le nickel est ainsi d’une importance économique, politique et stratégique majeure, comme en


témoignent ces derniers mois les tensions autour des repreneurs de l’usine du Sud. Les visites de groupes de touristes chinois comme celle de l’ambassadeur et de sa délégation ont été en


partie préparées par l’association d’amitié sino-calédonienne, créée à l’initiative de Karine Shan. Celle-ci, issue d’une famille chinoise de Polynésie française, est alors une


collaboratrice de l’indépendantiste Roch Wamytan, dont d’autres conseillers sont impliqués dans l’association ; une conjugaison diaspora chinoise/mouvement indépendantiste que ne manque pas


de soulever le rapport de l’IRSEM dans un paragraphe toutefois assez bref[29]. Si l’influence chinoise en Nouvelle-Calédonie mériterait de susciter des études approfondies, les inquiétudes


se basent sur la situation des États mélanésiens ou encore sur celle de la Polynésie française, où la RPC, jouant sur la diaspora, les associations culturelles et les relations économiques,


a ouvert un consulat en 2007 puis un institut Confucius en 2013. Dans un contexte régional marqué par des appréhensions de plus en plus fortes quant aux arrière-pensées de la RPC, l’activité


chinoise en Nouvelle-Calédonie, à quelques mois du référendum d’autodétermination du 4 octobre 2018, a suscité des inquiétudes qui se sont infiltrées dans le débat politique calédonien.


Évoquant la visite de l’ambassadeur chinois et de sa délégation, Philippe Gomès, précise : « Ils ont vu tout le monde, ils demandaient de quoi nous avions besoin : tourisme, aquaculture…


Tout ce qui était susceptible d’intéresser, ils le proposaient[30]. » L’intérêt de la Chine s’affirme tous azimuts et donne un argument supplémentaire aux partis politiques partisans du


maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française – un discours d’ailleurs repris dans le débat national. Le 8 novembre 2021, Xavier Bertrand, lors d’un débat sur LCI, a


critiqué le « silence assourdissant » du président de la République au sujet de la Nouvelle-Calédonie et affirmé : « Demain la Nouvelle-Calédonie sera soit française soit chinoise. Moi, je


veux qu’elle reste française[31]. » Si la déclaration peut être discutée, elle traduit deux éléments importants. D’une part, la Nouvelle-Calédonie est  un maillon essentiel du maintien de la


présence de la France en Océanie et joue un rôle dans  une géopolitique régionale de plus en plus structurée par la compétition entre Pékin et Washington. D’autre part, après trente années


au cours desquelles les partis politiques français se sont gardés de s’opposer sur la Nouvelle-Calédonie, celle-ci pourrait redevenir un enjeu politicien dans le contexte du troisième et


dernier référendum d’autodétermination et de la campagne présidentielle de 2022. Or, le poids de ces enjeux stratégiques et politiques dans le débat sur l’autodétermination de la


Nouvelle-Calédonie est susceptible d’alimenter et d’amplifier les fractures sociopolitiques que la  séquence référendaire a contribué à réaffirmer. Les indépendantistes, à l’instar de Roch


Wamytan, estiment que la menace chinoise est « instrumentalisée sans vergogne et sans fondement pour justifier la présence française[32] ». Le discours des indépendantistes qui tend à faire


de la RPC un partenaire parmi d’autres peut également être compris comme un moyen de pression dont les indépendantistes useraient dans d’éventuelles négociations avec la France. Cela fait


craindre qu’une Nouvelle-Calédonie indépendante ne soit une proie facile pour la RPC. S’il ne faut pas réduire la réflexion sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie à la question de l’influence


chinoise, il ne faut pas non plus sous-estimer la capacité de la RPC à profiter de la moindre occasion pour y développer un intérêt déjà manifeste. Or, la Chine est déjà présente dans


l’économie calédonienne avec l’aval des gouvernements français et calédonien. Ce qui est redouté, ce sont donc les choix opérés par les indépendantistes kanaks s’ils étaient victorieux comme


l’impréparation des acteurs locaux à résister aux sollicitations d’une grande puissance. Ces trente années d’accords semblent donc n’avoir pas permis d’enraciner la confiance entre les


partis calédoniens ni entre la France et des indépendantistes qui ne visent pas une indépendance en rupture avec la France mais l’accession à une souveraineté permettant de rediscuter leur


interdépendance avec la France. La sortie de la Nouvelle-Calédonie du cadre de la République française est assimilée à une disparition pure et simple de la France, un départ qui ne


manquerait pas d’être comblé par une autre puissance. La rhétorique n’est pas nouvelle ; rappelons qu’au cours des années 1980 la perspective d’une Nouvelle-Calédonie indépendante était


perçue par de nombreux observateurs français comme une Nouvelle-Calédonie qui ne tarderait pas à glisser dans l’escarcelle de l’Australie. L’influence croissante de la Chine, les enjeux de


l’Indopacifique et le refroidissement des relations entre la France et l’Australie font peser sur la Nouvelle-Calédonie des enjeux qui la dépassent. La France, puissance mondiale par ses


Outre-mer, sa force de frappe et sa place au Conseil de sécurité de l’ONU, tend à être vue par une partie des Calédoniens et des États de la région comme nécessaire pour que la


Nouvelle-Calédonie parvienne à composer avec l’acteur économique chinois tout en se gardant de ses ambitions perçues comme hégémoniques. Cela peut être compris comme un manque de confiance


dans la capacité des acteurs locaux à comprendre et gérer les enjeux internationaux. Cette lecture n’est propre ni à la France ni à la Nouvelle-Calédonie. Souvent perçus à travers leurs


vulnérabilités (qu’elles soient économiques, sociales, politiques, stratégiques) et leur petitesse (notamment démographiques ou territoriales), les États océaniens tendent à être considérés


par les puissances historiquement impliquées dans la région comme des « dupes passifs de l’influence chinoise, inconscients des défis géostratégiques régionaux[33] », également peu aptes à


comprendre et/ou à agir de façon conforme aux  intérêts stratégiques de leurs partenaires occidentaux. Cette lecture donne l’impression à nombre d’acteurs insulaires d’être jugés avec


condescendance[34] ; un discours qui tranche avec celui de la RPC – plus valorisant sur la forme – qui met en avant une coopération Sud-Sud ou gagnant-gagnant. Entre l’influence de la PRC et


la formulation d’une stratégie indopacifique, les archipels océaniens se trouvent investis d’intérêts portés à l’échelle de la région par des puissances engagées dans une compétition


globale. En réaction, le Forum du Pacifique développe depuis 2017 la notion de _Blue Pacific _qui recouvre un régionalisme correspondant davantage aux préoccupations des sociétés


océaniennes[35]. Par le narratif du _Blue Pacific_, les États insulaires défendent leurs intérêts propres tout en se dégageant de l’alternative « pour » ou « contre » la Chine. Ainsi, pour


les États insulaires, l’urgence n’est pas tant de contrer l’influence chinoise que d’œuvrer activement et de façon solidaire contre les éléments menaçant leur sécurité. Les effets du


changement climatique mobilisent ainsi depuis plusieurs années une partie des États insulaires du Pacifique, qui contribuent à alerter la communauté internationale sur l’urgence des


mesures à engager à l’échelle globale. Cela manifeste également leur volonté de ne pas voir leurs intérêts nationaux et régionaux se dissoudre dans un narratif indopacifique qui, s’il met


en avant les enjeux océaniques, porte aussi l’attention sur les zones de tension que sont la mer de Chine méridionale ou le détroit de Malacca. Le vis-à-vis diplomatique des États


insulaires s’est fortement diversifié ces dernières années, leur donnant la possibilité de choisir le partenaire le plus à même de répondre à leurs intérêts propres et auxquels les


puissances historiquement investies dans la zone peuvent ne pas répondre. Cette nouvelle donne régionale impose à l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et la France de revoir leur


discours à l’égard d’États qu’ils ne devraient considérer comme leur étant acquis « au plan diplomatique, politique et stratégique », pour reprendre une remarque faite dès 2010 par Kurt


Campbell, secrétaire d’État pour les affaires du Pacifique de l’administration Obama. Très récemment, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont engagé une politique plus active dans le


Pacifique (_Pacific Step-up policy_) musclant leur représentation diplomatique et militaire dans la zone, se présentant comme des partenaires face aux défis qui se posent à la région tels le


réchauffement climatique ou les effets de la pandémie. Début novembre 2021, la ministre néo-zélandaise des Affaires étrangères a, dans un discours présentant les orientations de son pays


pour la région, mis met l’accent sur la capacité de résilience de l’Océanie face aux défis qui l’attendent et sur les valeurs communes aux Océaniens[36].  Vanter cette communauté d’esprit


semble d’autant plus important que cinq États micronésiens membres du Forum du Pacifique menacent de le quitter en 2022, ce qui fragiliserait fortement le régionalisme océanien, au moment


même où les tensions géopolitiques se cristallisent dans la zone[37]. 3.2. LA FRANCE, LA NOUVELLE-CALÉDONIE ET L’INDOPACIFIQUE À la montée en puissance de la Chine dans les océans Indien et


Pacifique a répondu la notion d’Indopacifique. La France a investi cette stratégie afin de ne pas se laisser distancer et a mobilisé son histoire et sa géographie dans les océans Indien et


Pacifique afin de valoriser les attributs de puissance dont elle y dispose. Ainsi, le discours indopacifique de la France la présente comme une puissance océanique, insulaire et océanienne


et la pose en acteur naturel d’enjeux maritimes globaux. Ce discours concourt également à réinvestir les Outre-mer français d’une dimension stratégique forte[38]. La notion d’archipel


France[39] évoquée par Emmanuel Macron lors des assises de l’Outre-mer en juin 2018 implique une vision réticulée, dans laquelle ces entités, mieux intégrées dans leur environnement


régional, constituent des « territoires de rayonnement et d’influence[40] ». Cette stratégie est particulièrement avancée en Océanie. Dans ce bassin, la Nouvelle-Calédonie joue un rôle-clé.


L’archipel est historiquement perçu comme la clé de voute de la présence de la France en Océanie : c’est une réserve mondiale de nickel, qui dispose d’une ZEE représentant 19 % de la ZEE


totale de la France et qui est le principal point d’ancrage des forces armées de la France en Océanie. L’archipel accueille en effet quelque 2 000 personnels des armées de terre, de l’air et


de la marine ; des effectifs tout à la fois engagés dans la surveillance des ZEE des États voisins, le secours aux populations victimes de catastrophes naturelles ou la représentation


diplomatique de la France. Ajoutons que, en 2016, la Nouvelle-Calédonie comme la Polynésie française deviennent des membres à part entière du Forum du Pacifique, une enceinte régionale


pourtant réservée aux États souverains. La France a déployé une intense activité diplomatique pour parvenir à cet objectif, qui lui permet de mieux intégrer ses Outre-mer sur la scène. Par


leur intégration au Forum des îles du Pacifique (FIP), la France cherche aussi à disposer de relais pour défendre sa conception des relations régionales, à accentuer le multilatéralisme et


en cela à défendre dans la zone les équilibres internationaux. Ces Outre-mer peuvent être perçus comme des relais des positions de la France et de l’Union européenne en Océanie. L’importance


du statut de membre du FIP insère davantage la France et ses Outre-mer et contribue à la présenter comme une puissance du Pacifique[41] . Ces éléments conjugués font que Sonia Backès,


présidente de la province Sud et cheffe de file des non-indépendantistes, considère, dans un éditorial publié dans _Le Monde_ après la rupture du contrat des sous-marins, qu’« il n’est pas


raisonnablement concevable de nourrir une ambition française dans le Pacifique sans compter sur la Nouvelle-Calédonie. Nous sommes la clé de voûte de cet axe indopacifique ». La


Nouvelle-Calédonie étant nécessaire aux ambitions indopacifiques de la France, le texte conclut ainsi : « L’implication active de tous les élus français en faveur du maintien de la


Nouvelle-Calédonie au sein de la République française est un geste nécessaire et attendu pour que survivent les ambitions françaises dans le Pacifique[42]. » Dans le contexte géopolitique


actuel, la France a intérêt à maintenir ses bases de souveraineté en Océanie afin d’asseoir son ambition indopacifique, et ne pas nier la menace que l’influence de la RPC est susceptible de


représenter en Nouvelle-Calédonie comme dans l’ensemble de l’Océanie. Dans la séquence référendaire que vit la Nouvelle-Calédonie depuis 2018, ces enjeux géopolitiques sont investis sur la


scène calédonienne d’une dimension électorale évidente : ils mobilisent les électeurs, focalisent le débat sur des enjeux internationaux au détriment des projets politiques locaux et


légitiment le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Cet emboîtement d’échelles était déjà au cœur des discours prononcés par Emmanuel Macron lors de son déplacement, en mai 2018,


en Australie et en Nouvelle-Calédonie. À Sydney, le chef de l’État légitime la construction d’un partenariat fort et durable avec l’Australie par l’historicité des liens qui l’unissent à la


France, par la présence territoriale de la France dans les océans Indien et Pacifique et par le déploiement dans ces bassins de forces navales françaises. Le lendemain, à la tribune de la


Commission du Pacifique (organisation régionale basée à Nouméa), Emmanuel Macron expose devant les représentants des États et territoires océaniens une politique française particulièrement


volontariste et constructive pour un espace pacifique qu’il confond largement dans un axe indopacifique. Dans un troisième discours adressé aux Calédoniens, Emmanuel Macron évoque la


perspective du scrutin d’autodétermination et affirme à plusieurs reprises le « destin commun_ _ » de la France avec le Pacifique. Ses propos insistent également sur l’engagement de la


France dans « l’équilibre » et la « neutralité » d’une région qui suscite de plus en plus l’intérêt d’une stratégie chinoise, que le Président qualifie comme étant « parfois une volonté


d’emprise sur certaines parties du Pacifique_ _ ». À la tendance hégémonique chinoise qu’il pointe dans le Pacifique, Emmanuel Macron oppose donc une vision multilatérale des relations


régionales et internationales et pose la présence active de la France en élément de stabilité de la zone : l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, le partenariat approfondi entre la France et


l’Australie et l’ambition indopacifique dessinent les enjeux-gigognes d’une région océanienne dont les équilibres internationaux sont en pleine évolution. Cette vision est toutefois


bousculée par le positionnement récent de l’Australie, qui fait le choix d’une alliance resserrée avec le Royaume-Uni et les États-Unis et d’une posture plus vindicative à l’encontre de la


RPC. La rupture de confiance entre la France et l’Australie, ainsi qu’un positionnement désormais différent à l’égard de la RPC, isolent la France d’un de ses partenaires importants en


Océanie et dans l’Indopacifique. Dans ce contexte, l’avenir incertain de la Nouvelle-Calédonie constitue une interrogation supplémentaire pour Paris mais aussi pour Canberra. Il interroge


Paris, qui a tout à gagner à se maintenir dans l’archipel quel que soit le résultat des urnes et qui a également tout intérêt à ce que le territoire reste stable même si le dialogue entre


les acteurs a été fragilisé par la séquence référendaire. Il inquiète aussi l’Australie, pour qui une Nouvelle-Calédonie indépendante appuierait l’influence déjà acquise par la RPC en


Mélanésie, la flanquant d’un chapelet d’archipels qui pourraient contribuer à l’isoler de ses alliés. La France et l’Australie, qui sont frontaliers par l’intermédiaire de la


Nouvelle-Calédonie, partagent des intérêts communs tant en Océanie qu’à une échelle globale, ce qui appelle au rétablissement d’un dialogue entre les deux pays. L’Océanie connaît ces


dernières années des évolutions géopolitiques importantes, dont les effets se font sentir à l’échelle des États comme sur la scène régionale. La sortie de l’Accord de Nouméa se fait dans un


contexte géopolitique particulièrement tendu, que ne pouvaient pas anticiper les artisans et signataires de l’Accord en 1998. Les interrogations et les craintes que suscite la RPC s’invitent


donc dans les débats sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, au risque de transformer l’archipel en un sujet électoral et à focaliser l’attention sur ce que représente


l’archipel pour la France. L’instrumentalisation des enjeux internationaux et la campagne pour l’élection présidentielle de 2022 ne concourent pas à la sérénité d’un dialogue politique,


également entamée par l’épidémie de COVID-19 qui frappe durement l’archipel depuis le mois de septembre 2021. Les sorties politiques qui entourent la Nouvelle-Calédonie à l’approche du


référendum du 12 décembre 2021 témoignent de la fébrilité des acteurs qui, dans le contexte mouvant actuel, souhaitent savoir si la France peut compter à l’avenir sur la Nouvelle-Calédonie


pour construire sa stratégie dans l’espace indopacifique. Si la Nouvelle-Calédonie ne peut pas faire abstraction de son environnement régional et international, il faut se garder de réduire


l’enjeu référendaire à un choix géopolitique. Au-delà du prisme français, le choix de la Nouvelle-Calédonie est attendu par beaucoup. Le processus référendaire est notamment surveillé par


l’ONU puisque la Nouvelle-Calédonie est inscrite depuis 1986 sur la liste onusienne des pays à décoloniser. Il est attendu par les États insulaires, notamment mélanésiens, qui suivent le


dossier depuis plus de quarante ans. Il l’est aussi par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, très attentives aux évolutions qui se déroulent au large de leurs côtes et qui sont susceptibles


de les affecter. En dépit du refroidissement net des relations entre la France et l’Australie, Canberra marque, depuis le début du processus référendaire, sa préférence pour une issue


permettant le maintien de la France en Océanie, un maintien qu’elle juge nécessaire à la stabilité régionale. En intégrant la région à son ambition de puissance globale, la RPC bouscule les


équilibres établis et pousse les puissances historiques à repenser et à muscler leurs politiques à l’égard d’États insulaires peu enclins à choisir entre Routes de la soie et Indopacifique.


Paris, le 20 novembre 2021 ------------------------- [1] Voir notamment sur ce sujet « Des alliances en sous-marins », numéro du podcast _Le Collimateur_ dans lequel Alexandre Jubelin


s’entretient avec Bruno Tertrais et Hervé Lemahieu, IRSEM, 21.09.2021. https://www.irsem.fr/le-collimateur/des-alliances-en-sous-marin-s-21–09–2021.html [2] Jean-Marie Gustave Le Clézio,


_Raga. Approche du continent invisible_, Paris, Éditions du seuil, 2006. [3] Sémir Al Wardi, Jean-Marc Regnault, Jean-François Sabouret, _L’Océanie convoitée. Histoire, géopolitique et


sociétés_, CNRS Editions, 2017. [4] Sarah Mohamed-Gaillard, _Histoire de l’Océanie de la fin du XVIIIe siècle à nos jours_, Paris, Armand Colin, 2015. [5] Ron Huisken, Meredith Thatcher,


_History as Policy. Framing the debate on the Future of Australia’s Defence Policy_, Canberra, ANU Press, 2007. [6] William Morris Hughes, New York, 31.05.1918. [7] John Curtin, House of


Representatives, Hansard vol. 173, 03.02.1942, p. 265. [8] Graeme Dobell, « The Arc of Instability: The History of an Idea » dans R. Huisken et M. Thatcher, _ op. cit., _p. 83–104 [9] Sarah


Mohamed-Gaillard, _L’Archipel de la puissance ? La politique de la France dans le Pacifique Sud de 1946 à la fin des années 1990_, Bruxelles, Pie-Peter Lang, 2010. [10] Terence Wesley-Smith,


Edgar A. Porter (eds) _China in Oceania: Reshaping the Pacific?_, New York and Oxford, Berghahn Books, 2010. Graeme Smith, Terence Wesley-Smith (eds), _The China Alternative: changing


regional Order in the Pacific Islands_, ANU Press, 2021. [11] Jonathan Pearlman, « Australia leads action call as Fiji sacks judiciary », _The Canberra Times_, 13.04.2009.


https://www.canberratimes.com.au/story/838839/australia-leads-sanction-call-as-fiji-sacks-judiciary/ [12] Joanna McCarthy, « China extends its influence in the South Pacific », ABC news,


10.09.2016. http://www.abc.net.au/news/2016–09–10/china-extends-its-influence-in-the-south-pacific/7812922 [13] Sur ces enjeux, voir Greg Fry, Sandra Tarte, _The New Pacific Diplomacy_,


Pacific Series, ANU Press, 2015. https://press.anu.edu.au/publications/series/pacific/new-pacific-diplomacy [14] Nathalie Mrgudovic, « Le Groupe du fer de Lance Mélanésien face à ses défis 


», _Journal de la Société des Océanistes_, 140, 2015, p. 68. https://journals.openedition.org/jso/7256 [15] Edward Cavanough, « When China came calling: inside the Solomon Islands switch »,


_The Guardian_, 07.12.2019. https://www.theguardian.com/world/2019/dec/08/when-china-came-calling-inside-the-solomon-islands-switch. Edward Cavanough, « Solomon Islands province announces


independence vote amid China tensions », _The Guardian_, 02.09.2020. https://www.theguardian.com/world/2020/sep/02/solomon-islands-province-announces-independence-vote-amid-china-tensions


[16] David Wroe, « China eyes Vanuatu military base in plan with global ramification », _Sydney Morning Herald_,


09.04.2018.https://www.smh.com.au/politics/federal/china-eyes-vanuatu-military-base-in-plan-with-global-ramifications-20180409-p4z8j9.html – David Wroe, « On the ground in Vanuatu, monuments


to China’s growing influence are everywhere », _Sydney Morning Herald_, 10.04.2018.


https://www.smh.com.au/politics/federal/on-the-ground-in-vanuatu-monuments-to-china-s-growing-influence-are-everywhere-20180410-p4z8t0.html [17] Jeffrey Wall, « China to build $200 million


fisheries projects on Australia’s doorstep », _The strategist_, ASPI, 08.02.202.https://www.aspistrategist.org.au/china-to-build-200-million-fishery-project-on-australias-doorstep/ [18] Pour


qui s’intéresse aux détails, voir Lowy Institute, Pacific Aid Map, https://pacificaidmap.lowyinstitute.org. [19] Déclaration de M. Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, en réponse à


une question sur la Nouvelle-Calédonie, au Sénat le 22 septembre 2021. https://www.vie-publique.fr/discours/281781-sebastien-lecornu-22092021-nouvelle-caledonie. [20] Sébastien Colin, « La


politique de la Chine dans le Pacifique Sud » dans S. Al Wardi, J.-M. Regnault, F. Sabouret, _op. cit_. [21]


https://www.councilpacificaffairs.org/analysis/chine-quelles-sont-ses-influences-en-nouvelle-caledonie/ [22] Harold Thibault, « La Chine lorgne la Nouvelle-Calédonie et ses réserves de


nickel », _Le Monde_, 02.10.2020. [23] Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, « La Calédonie s’ouvre à la Chine », 01.12.2016.


https://gouv.nc/actualites/01–12–2016/la-caledonie-souvre-la-chine [24] Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, « Une stratégie pays pour le tourisme », 12.12.2016.


https://gouv.nc/actualites/12–12–2016/une-strategie-pays-pour-le-tourisme [25] Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, « Un paradis du bout du monde », 04.10.2017.


https://gouv.nc/actualites/04–10–2017/un-paradis-du-bout-du-monde [26] Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, « 9 000 touristes chinois, émoi, émoi, émoi… », 16.03.2017.


https://gouv.nc/actualites/16–03–2017/9–000-touristes-chinois-emoi-emoi-emoi [27]


https://www.ieom.fr/nouvelle-caledonie/actualites/la-lettre-de-l-ieom/juin-2017/actualites-economiques-regionales/article/la-caledonie-et-la-chine-se-rapprochent [28] Gouvernement de la


Nouvelle-Calédonie, « Trois autorisations d’exportation de minerai de nickel », 15.01.2020. https://gouv.nc/actualites/15–01–2020/trois-autorisations-dexportation-de-minerai-de-nickel [29]


Paul Charron, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, « Les opérations d’influence chinoises. Un mouvement machiavélien », IRSEM, septembre 2021. https://www.irsem.fr/rapport.html [30] Harold


Thibault, « La Chine lorgne la Nouvelle-Calédonie et ses réserves de nickel », _Le Monde_, 02.10.2020. [31] LCI, Grand débat Les Républicains, 08.11.2021. [32] Propos de Roch Wamytan cité


par Patrick Roger, « L’ombre de la Chine plane sur le troisième référendum en Nouvelle-Calédonie », _Le Monde_, 04.10.2021. [33] Anna Powles, Joanne Wallis, Tess Newton Cain, « Chinese


whipers and Pacific agency », The Interpreter, 22.10.2018. https://www.lowyinstitute.org/the-interpreter/chinese-whispers-and-pacific-agency [34] Speech by the Hon Prime Minister Tuilaepa


Sailele Malielegaoi on Pacific Perspectives on the new Strategic Landscape, Sydney, Lowy Instituten 30.08.2018.


https://www.lowyinstitute.org/publications/speech-hon-prime-minister-tuilaepa-sailele-malielegaoi-pacific-perspectives-new [35] Dame Meg Taylor, « A Rising China and the future of the Blue


Pacific », The Interpreter, Lowy Institute, 15.02.2019. https://www.lowyinstitute.org/the-interpreter/rising-china-and-future-blue-pacific [36] Hon Nanaia Mahuta, « Aotearoa New Zealand’s


Pacific Engagement: Partnering for Resilience », discours devant le New Zealand Institute of International Affairs, 03.11.2021.


https://www.beehive.govt.nz/speech/aotearoa-new%C2%A0zealand’s-pacific-engagement-partnering-resilience [37] Anna Powles, « From Reset to Resilience: Unpacking Mahuta’s Pacific Vision »,


_Incline. Understandind New Zealand’s Place in the World_, 15.11.2021. https://www.incline.org.nz/home/from-reset-to-resilience-unpacking-mahutas-pacific-vision [38] La France appuie sa


dimension indopacifique sur sept Outre-mer : Mayotte, La Réunion, les Terres australes et antarctique françaises, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, la Polynésie française et


Clipperton. [39] Discours du président de la République lors de la restitution des Assises de l’Outre-mer, Paris, 28 juin 2018. [40] République française, Livre Bleu outre-mer, 2018, p. 15.


[41] Denis Fisher, « France “in”, “of” or “from” the South Pacific Region? », _Journal de la Société des océanistes_, Paris, n° 135, 2013. https://journals.openedition.org/jso/6702 [42]


Sonia Backès « La Nouvelle-Calédonie est un levier essentiel pour affronter les enjeux de la région Indo-Pacifique », _Le Monde_, 29.09.2021.


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