Pour une république des services publics | terra nova
Pour une république des services publics | terra nova"
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
Depuis 10 ans, la qualité des services publics rendus à la population n’a cessé de se dégrader dans de nombreux domaines, à la fois régaliens (police, justice, administrations de proximité…)
et concurrentiels, et en particulier dans les services en réseaux (transports, énergie…). Pour une large part, cette évolution est le résultat d’une rupture voulue par la majorité
actuelle, qui, derrière un examen légitime de l’efficacité des politiques publiques (RGPP), n’a cessé de stigmatiser la soi-disante inefficacité des services publics et appliqué une
politique de gestion des ressources humaines marquée par le dogmatisme, que manifeste la règle absurde du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. La fermeture de
nombreux services publics a aussi manifesté le retrait de nombreux territoires. Il faut aussi reconnaître que, pour certains services publics, la situation actuelle est également le
produit d’une tendance longue, engagée du fait de l’ouverture à la concurrence de nombreux services, sans que les pouvoirs publics, de gauche comme de droite, aient porté un véritable projet
politique au niveau européen ni même national. La construction européenne a même été prise comme alibi pour justifier certaines orientations qui n’ont pas été discutées par la Nation, alors
même que d’autres solutions compatibles avec les exigences européennes et l’amélioration de la qualité des services publics étaient possibles – et le sont encore. Le diagnostic ne peut
qu’être sévère : l’Etat n’assume plus certaines missions essentielles ; les grands principes du service public, et notamment l’égalité d’accès ou encore l’adaptabilité, sont méconnus, et le
rôle du service public comme facteur de développement et de solidarité est bafoué ; les collectivités territoriales, importantes donneuses d’ordre en matière de service public, ne jouent que
difficilement leur rôle de pilote face au secteur privé auquel elles ont délégué leurs missions ; l’utilisateur n’est pas associé aux prises de décision et à la gestion des services publics
qui, souvent, sont délégitimés alors même qu’une majorité de Français leur restent attachés. 2012 sera pour les services publics un point de rendez-vous historique. Poursuivre sur les
tendances actuelles ferait dépasser un point de non-retour sur une pente qu’il serait sans doute impossible de remonter ensuite. Dans un contexte budgétaire très difficile, il faut rebâtir
une stratégie ambitieuse et réaliste pour les services publics. Ce rapport de Terra Nova, issu d’un groupe de travail qui s’est concentré principalement sur les services publics en réseau,
dégage certains principes pour une telle stratégie et formule des propositions qui peuvent s‘appliquer à l‘ensemble des services publics. Il s’articule avec les autres rapports de Terra Nova
qui avancent, chacun dans leurs domaines, des propositions particulières. Les propositions formulées par ce rapport s’articulent autour de deux idées-forces : 1. IL FAUT D’ABORD
REFAIRE DES SERVICES PUBLICS UN PILIER DU PROJET POLITIQUE PORTE PAR LA GAUCHE. Dans les discours, personne, en France, ne propose de « casser » les services publics, qui font partie du
patrimoine national. En revanche, la gauche, coincée entre la libéralisation d’un côté et le conservatisme de l’autre, a oublié, depuis longtemps, de porter un message modernisateur sur les
services publics, que la majorité actuelle a cherché à récupérer avec la RGPP. Le discours de la gauche doit se repositionner sur quatre principes fondamentaux. A. Il faut réaffirmer LA
RESPONSABILITÉ DU POLITIQUE dans le discours, dans la définition des missions de service public et le suivi de leur exécution. Les services publics doivent être réhabilités, dans les
discours comme dans les arbitrages, COMME VECTEURS DE PROGRÈS ÉCONOMIQUE ET SOCIALpour notre pays. Les services publics ne sont pas d’abord un facteur de coût et de dépenses, comme le
soutient la droite, mais ils constituent un des éléments essentiels au fonctionnement harmonieux de la société, au développement économique et social du pays. Ils sont un des facteurs
majeurs au service de la solidarité. L’investissement dans les services publics porteurs d’innovation et favorables au développement durable doit être un axe majeur de la politique
économique. Dans la définition des missions de service public, il appartient au politique de fixer les objectifs dans chaque domaine et, au niveau local, dans les cahiers des charges signés
avec les partenaires privés, associations ou entreprises. Cela implique de donner aux collectivités territoriales donneuses d’ordre les moyens de piloter les services publics, d’évaluer, de
contrôler, d’accéder à l’information pour que les décisions soient prises en toute connaissance de cause. Cela implique aussi que les élus puissent se consacrer pleinement à ce pilotage, y
compris par l’application du non-cumul des mandats. B. La gauche ne doit pas se contenter de défendre le _statu quo_, mais porter un discours ambitieux de modernisation, surtout dans un
contexte budgétaire contraint.Non pas bien sûr la « modernisation » revendiquée par la droite, qui n’est qu’une fragilisation des services publics : la mise en œuvre de la RGPP et le dogme
du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux doivent ainsi être suspendus sans délais, de même que les fermetures de services publics de proximité (écoles, hôpitaux, commissariats,
tribunaux…). Mais une modernisation reposant sur une POLITIQUE DE CONFIANCE ET D’EFFICACITÉ. Alors que la RGPP a été conçue et conduite contre les agents et les syndicats, des discussions
doivent s’ouvrir avec les partenaires sociaux pour faire le bilan de la situation des agents publics et pour engager une politique ambitieuse de formation des agents publics et de mobilité,
avec les usagers, pour identifier les besoins auxquels doivent répondre les services publics. C. Il s’agit aussi d’adopter un DISCOURS PRAGMATIQUE, en particulier pour les services publics
locaux, à deux égards : - Il faut tirer les conséquences du caractère fondamentalement évolutif des services publics, depuis plus d’un siècle : CE QUI EST SERVICE PUBLIC UN JOUR NE
L’EST PAS NÉCESSAIREMENT TOUJOURS, et l’autorité politique doit prendre en compte l’évolution des besoins des citoyens, et, plus largement, les évolutions de la société, comme des
technologies. Il est de la responsabilité du politique de reconnaître que la puissance publique ne doit pas tout faire, pour mieux assumer les missions, y compris nouvelles, qui sont
nécessaires et qui lui reviennent en propre. Il faut alors mettre en place les outils qui permettent de faire ces choix en toute connaissance de cause, par exemple pour abandonner certaines
missions ne correspondant plus aux besoins de la population. - Il faut ensuite affirmer que l’essentiel ne réside pas dans le statut de l’opérateur, mais dans la NATURE DES MISSIONS qui
lui sont confiées, dans la QUALITÉ DES PRESTATIONS et dans le pilotage, par la puissance publique, des services publics, notamment lorsqu’ils sont délégués. Il faut en effet raisonner en
termes fonctionnels plutôt qu’en termes institutionnels et statutaires. La liberté de choix des modes de gestion du service public doit être garantie. Ce qui compte, c’est que les missions
de service public, définies et précisées par la puissance publique, soit assurées dans les meilleures conditions, contrôlées et évaluées. D. _L’EUROPE_ ne doit plus être pointée du doigt
comme étant à l’origine de tous les maux des services publics français. Des marges de manœuvre existent dans les textes communautaires pour maintenir, dans notre pays, des services publics
de qualité : il faut les utiliser au niveau national, et promouvoir une réforme européenne des services publics en utilisant les nouvelles possibilités ouvertes par le Traité de Lisbonne.
2. LA REFORME DES SERVICES PUBLICS DOIT PARTIR DES BESOINS DE LA POPULATION, POUR EN ASSURER LA LEGITIMITE ET LA QUALITE. Une fois ces principes posés, la gauche doit proposer une réforme
ambitieuse pour DES SERVICES PUBLICS LÉGITIMES ET EFFICACES. Cette réforme poursuit un objectif : satisfaire les besoins essentiels des citoyens. Une telle approche implique à la fois un
changement de méthode et de fonctionnement des services publics. Du point de vue de la méthode, les choix pour faire évoluer les services publics doivent être pris en pleine association
avec les usagers. Identifier le rôle et les missions des nouveaux services publics, abandonner le cas échéant certaines missions, suppose de repartir des besoins des citoyens et exige
d’organiser l’expression des besoins par-delà les institutions politiques et administratives existantes. Le rapport formule plusieurs propositions en ce sens, notamment pour mettre en
place des outils de prise de décision (conseils des usagers des services publics) et de consultations préalables à toute décision stratégique, en donnant des pouvoirs de décision et de
blocage aux usagers. Au-delà de leur consultation, afin de renforcer la légitimité des services publics, en particulier dans les quartiers, les habitants peuvent également être plus
directement associés à la gestion quotidienne et au fonctionnement des services publics, en développant par exemple le recrutement local prioritaire. Du point de vue du fonctionnement des
services publics, partir des besoins a plusieurs implications fondamentales : - Faciliter l’accès de tous aux services publics, en créant, partout sur le territoire où le besoin s’en
fait sentir, des maisons des services publics, à partir du réseau des 17 000 points de contact de La Poste. - Assurer un financement des services publics en adéquation avec les besoins
et les capacités des usagers : il est d’abord proposé d’améliorer la transparence du financement des services publics, afin que le fléchage des différentes sources de financement, par la
redevance et par l’impôt, apparaisse clairement à l’utilisateur. Le principe doit être retenu d’un niveau de redevances reflétant les coûts réels, mais pouvant varier selon les usages,
notamment dans le domaine de l’eau. Outre les redevances, tous les modes de financement autorisés par le droit européen doivent être utilisés : compensations publiques, fonds de
compensation, système dit « play or pay »_._ Ce système de financement doit s’articuler avec une tarification sociale des services publics renforcée et généralisée, domaine par domaine, avec
les modifications législatives nécessaires. Le financement des services publics est, de façon générale, un facteur essentiel pour assurer leur efficacité et leur légitimité. - Evaluer
en permanence les services publics afin de s’assurer qu’ils répondent aux besoins des usagers. A ce titre, l’évaluation de la qualité des services publics doit faire l’objet d’une approche
nationale, avec la définition de critères et la mise en commun d’informations consolidées. Une agence pour l’évaluation et la qualité des services publics pourrait être créée à cette fin.
- Enfin, proposer de nouveaux services publics, dans le souci d’apporter les réponses les plus pertinentes aux besoins de la population : un service public national de médiation et du
règlement de différends chargé d’apporter des réponses aux litiges individuels des consommateurs, de moins en moins pris en compte avec l’ouverture à la concurrence de nombreux services ; de
nouveaux services publics sectoriels, tels qu’un service public de la petite enfance, un service public de l’information scolaire et universitaire et de l’orientation, et l’accès à des
services bancaires universels.
Trending News
Farandole désinvolte | cie kachashi_ _15h00 Durée 1h00 * __ Publics Adultes Enfants / Ados Famille * __ Tarifs Gratuit* _*dans la limite des places disponi...
Insomnies, angoisses, perte de motivation : qu'est-ce que l'éco-anxiété?De plus en plus de psychologues sont consultés pour une nouvelle pathologie : la solastologie, aussi appelée "éco-a...
Elon musk affirme qu’il « ne prend pas de drogues »ELON MUSK AFFIRME QU’IL « NE PREND PAS DE DROGUES » Le _New York Times_ a affirmé vendredi que le milliardaire avait con...
Au-delà de l’économie des grands singes | terra novaLa dérive de ce modèle, la société de marché, tend, elle, à la fusion de toutes les échelles : pouvoir, notoriété, excel...
La France peut-elle se passer de l’agriculture intensive ? Le ProgrèsRevue de presseLa France peut-elle se passer de l’agriculture intensive ? Le Progrès« Il faut réorienter une partie des ...
Latests News
Pour une république des services publics | terra novaDepuis 10 ans, la qualité des services publics rendus à la population n’a cessé de se dégrader dans de nombreux domaines...
Mazamet. Un chèque du rotary pour les enfants de sainte-marieLe Rotary-Club Mazamet-Montagne Noire était invité à la Maison d'enfants Sainte-Marie. Il s'agissait de remett...
Psg-inter milan : une opposition de style à l’issue très incertaineL’un rêve de soulever la « coupe aux grandes oreilles » pour la première fois de son histoire, l’autre d’en remporter un...
Trafic de stupéfiants : cinq arrestations et près de quatre tonnes de drogues saisies aux antillesTRAFIC DE STUPÉFIANTS : CINQ ARRESTATIONS ET PRÈS DE QUATRE TONNES DE DROGUES SAISIES AUX ANTILLES Publicité Près de qua...
Jo paris 2024: parcours, horaires, relayeurs... Où voir la flamme olympique ce lundi 15 juilletCe lundi, pour une deuxième journée de rang, la flamme olympique continuera de parcourir Paris. Publicité Pour sa deuxiè...