1989–2019, « lost in transition » | terra nova

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INTRODUCTION A l’occasion du trentième anniversaire de la « Chute du mur », une impression de désenchantement traverse le continent européen réunifié. La montée des populismes, le désarroi


des partis politiques traditionnels, le discrédit des élites dessinent un paysage politique tout opposé à l’optimisme historique qui marquait la fin des années 1980 et le début de la


décennie 1990. Les frontières sont de retour en Europe et les égoïsmes nationaux s’affirment au détriment de la solidarité européenne. Comment comprendre ce renversement de perspectives ?


Après trente ans, l’heure est à la relecture critique du récit qui s’était imposé lors de l’ouverture des pays du bloc soviétique. Une part de précipitation et une bonne dose de


condescendance avaient conduit à interpréter 1989 comme la victoire des principes libéraux et de l’économie de marché sur les « démocraties populaires » et l’économie dirigée. Après la crise


économique de 2008 et l’affirmation des pouvoirs autoritaires, le modèle européen est aujourd’hui mis en cause et a perdu de son attractivité. Mais si le récit de 1989 se révèle


rétrospectivement irénique et téméraire, pourquoi et comment s’est-il imposé ? Avons-nous vécu une parenthèse optimiste dans les années 1990 ? Et faut-il pour autant s’en remettre aux récits


alternatifs qui affirment que nous entrons désormais dans un nouveau moment « illibéral » ? Arrogance et désenchantement Dans un discours prononcé en 2017, le président hongrois Victor


Orban a déclaré : « Il y a vingt-sept ans, ici, en Europe centrale, nous pensions que l’Europe était notre avenir ; à présent, nous sentons que nous représentons l’avenir de l’Europe ». Le


chef de file des populistes européens a-t-il raison ? Sommes-nous passés, en trente ans, à la surenchère nationaliste et à la « démocratie illibérale » ? Que s’est-il passé ? Spécialiste de


l’histoire de l’Europe central, Timothy Garton Ash surenchérit : « Lors du dixième anniversaire de 1989, au tournant du millénaire, nous pouvions célébrer à la fois le triomphe des


révolutions de velours et les rapides progrès qui en étaient sortis. Pour le vingtième anniversaire, en 2009, les pays d’Europe centrale étaient devenus à la fois membres de l’Union


européenne et de l’Otan et l’on décrivait la Hongrie comme une ″démocratie solide″. Pour le trentième anniversaire, au contraire, on se demande avec consternation : ″Pourquoi les choses


ont-elles mal tourné ?″ » . 1.1 LA CONCURRENCE DES RÉCITS De fait, la géographie idéologique européenne a changé. Quand l’emprise soviétique sur les pays d’Europe centrale s’est effondrée,


l’Europe s’est réunifiée en supposant que les valeurs libérales de l’Ouest allaient naturellement irriguer les nouvelles démocraties de l’Est. Il n’était d’ailleurs pas absurde d’interpréter


ainsi leur demande d’adhésion à l’UE. On pouvait même créditer les dissidents de l’Est d’avoir défendu dans l’adversité des valeurs trop négligées dans les démocraties consuméristes


apaisées de l’Ouest : trop familières, trop abstraites, figées par les discours officiels, les valeurs libérales et démocratiques proclamées dans les déclarations des droits du citoyen


semblaient à la fois convenues et bien peu dérangeantes. Voir des héros de la dissidence comme Vaclav Havel, Adam Michnik ou Bronislaw Geremek accepter d’aller en prison pour le droit


syndical ou la liberté de publier restait une source d’étonnement à l’Ouest. La flamme vacillante de la liberté était réapparue là où ne s’y attendait pas : sur les chantiers navals de


Gdansk ou dans les églises protestantes de Dresde… Mieux encore : des mouvements civiques au départ très minoritaires et systématiquement réprimés se montraient capables, à force


d’obstination, de mobiliser des foules grandissantes, de redonner vie à des sociétés civiles privées de moyen d’expression, et même de déstabiliser des régimes politiques qui semblaient


inébranlables. Le système de surveillance systématique de la population n’avait donc pas éteint le désir de liberté, malgré l’étau de la peur et les privations de la vie quotidienne. Parler


des droits individuels pouvait donc déstabiliser un pouvoir ? Et amorcer une transition pacifique ? La « révolution de velours », obtenue sans violence comme son nom l’indique, et même dans


une forme de fête insouciante, semblait attester tranquillement la supériorité de ce modèle solidement établi sur son trépied : les Droits de l’homme comme charte de tout ordre politique, la


souveraineté du peuple exprimée par des élections libres, l’Etat de droit appuyé par l’indépendance de la justice. Ce « triomphe », cependant, recelait de nombreuses incertitudes. Il devait


tout d’abord beaucoup à deux forces empiriques, capables de répondre à des attentes vitales des populations. Pouvait-on l’oublier ? La pacification des sociétés européennes était


incontestablement apportée par l’ordre politique libéral mais aussi par la prospérité économique et les charmes de la société de consommation. Les premiers Allemands de l’Est qui passaient


la frontière se contentaient souvent de faire un tour dans les supermarchés de l’Ouest avant de rentrer chez eux. Aujourd’hui encore, les consommateurs polonais se plaignent amèrement de ne


pas trouver dans leurs magasins les mêmes produits que ceux qu’ils peuvent acheter quand ils traversent la frontière de l’Oder. D’autre part, le sentiment de sécurité n’était pas seulement


donné par des instituions justes et des élections équitables, il était aussi établi par une alliance militaire garantie par les Etats-Unis. Aussi la première demande des pays émancipés de la


tutelle soviétique fut-elle, après le départ de l’Armée rouge, de rejoindre l’Otan. Les citoyens est-européens se souvenaient avec lucidité des insurrections civiques de Berlin en 1953,


Budapest en 1956, Prague en 1968 et Varsovie en 1981…, toutes réprimées par l’arrivée des chars « libérateurs » des « pays frères ». Le triomphe idéologique, de ce fait, n’était pas si


arrogant qu’on le dit aujourd’hui. Les pays européens observaient avec une surprise mêlée d’inquiétude le lent effondrement du bloc soviétique. Il n’était guère question d’ouvrir rapidement


les portes européennes. La France, en particulier, prenait la mesure de l’ampleur du travail historique de réunification du continent. Elle mettait en avant la nécessité de préserver les


acquis de la construction européenne. Il est vrai qu’elle avait du mal à retrouver ses coordonnées dans cette nouvelle géopolitique. Elle avait gagné un rôle particulier dans la Guerre


froide : l’Allemagne était divisée, la politique gaulliste avait doté l’Hexagone d’une forme d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, Paris avait le sentiment de piloter la construction


européenne, dans laquelle elle voyait une compensation de la décolonisation. La France avait en revanche beaucoup à perdre dans une Europe réunifiée : le centre de gravité du continent se


déplaçait vers l’Est, ce qui allait favoriser une Allemagne qui devenait le point central et le point d’équilibre de l’Europe. Comme l’a brutalement résumé l’expert américain de la politique


étrangère Zbigniew Brzezinski : la fin de la Guerre froide a fait deux vainqueurs, les Etats-Unis et l’Allemagne, et deux vaincus, la France et la Russie . C’est d’ailleurs en France que


l’élargissement de l’UE aux pays de l’Est a été – et reste – le plus impopulaire. Le referendum sur le traité de Maastricht puis le rejet du projet de traité constitutionnel européen (TCE)


portent les marques de ce profond refus français de l’élargissement, de la nouvelle géographie de l’Europe, de la montée en puissance de l’Allemagne et du recul symétrique de l’influence


française sur le processus européen. Les dissidents est-européens, enfin, ne parlaient pas davantage de victoire libérale. Leur heure était venue mais, vaccinés contre toutes les idéologies,


ils revendiquaient avant tout une « vie normale dans un pays normal ». Ils théorisaient, contre la propagande communiste des grands leaders et de l’avenir radieux, une révolution sans


utopie . Ils observaient aussi les défauts des sociétés de l’Ouest, où la plupart ne voyaient qu’un système consumériste. Un Vaclav Havel ne cessait de développer une forme de pessimisme


culturel sur l’avenir de l’Europe, son manque d’élan et d’idéal. Les premières élections libres donnaient, par un anticommunisme virulent, de larges majorités aux partis conservateurs.


Surtout, d’inquiétants échos nationalistes se développaient en d’immaîtrisables conflits ethniques qui allaient provoquer, à l’encontre du modèle multinational de la «  _ Mitteleuropa_  »


qu’on croyait redécouvrir, la dislocation, dans la douleur, de la Yougoslavie et, de manière moins furieuse, de la Tchécoslovaquie. Ce retour de la guerre sur le continent européen rappelait


que la question de la souveraineté allait se poser dans de nouveaux termes. Jusqu’alors, le projet européen était compris, par les plus fédéralistes, comme un objectif post-national.


Pourtant, les pays qui s’émancipaient de la tutelle soviétique ne voulaient rien d’autre que retrouver leur indépendance nationale. Pour eux, l’entrée dans l’Europe ne valait pas adhésion à


un objectif de dépassement des nationalismes, comme le rapprochement franco-allemand semblait l’indiquer. Au contraire, c’est en entrant dans l’UE qu’ils assuraient le retour de leur pleine


souveraineté. L’Allemagne elle-même a changé à ce moment-là son rapport au projet européen. Elle s’y était engagée alors qu’elle était divisée. Une fois réunifiée, qu’attendait-elle de


l’Europe ? Elle pouvait enfin achever sa normalisation, son « long chemin vers l’Ouest », selon l’expression de l’historien allemand Heinrich-August Winkler , et prendre toute sa place au


centre du continent sans inquiéter ses voisins – une équation qui était apparue insoluble depuis le XIXe siècle. Même si elle n’assume pas complètement les responsabilités, en particulier


géopolitiques, liées à son statut de puissance européenne, l’Allemagne est désormais, comme les autres Etats d’Europe centrale, un Etat pleinement souverain grâce à l’Europe. Mais il n’était


guère question pour les pays émancipés de la tutelle soviétique de « dépassement national » ni même de « dépassement des égoïsmes nationaux » à travers le projet européen. 1.2 L’EUROPE


PROCÉDURALE DANS UN MONDE INSTABLE Le récit de 1989 n’est donc pas seul en cause. La manière dont la réunification du continent s’est déroulée a aussi été mal vécu par les pays « de l’Est ».


Il est vrai que l’intégration dans l’Union européenne s’est faite par un processus d’assimilation des règles de fonctionnement européennes que les nouveaux entrants ont dû adopter en bloc.


Ce qui a nourri une forme de ressentiment contre l’« emprise » de Bruxelles et une modernisation imposée sans vrai débat politique. La modernisation s’est réduite à une imitation de l’Ouest


et l’intégration s’est faite par assimilation . De même l’Allemagne s’est-elle réunifiée sans changer sa Loi fondamentale, à l’encontre de ce que demandaient les partis de gauche de la


République fédérale, ce qui pouvait passer pour une absorption de l’Est par l’Ouest. Mais les citoyens de l’Est n’acceptaient-ils pas en même temps le _ Deutschemark_ échangé à parité avec


la monnaie dépréciée d’un pays en faillite ? Toujours est-il que la rigidité procédurale de l’intégration européenne peut expliquer en partie le ressentiment actuel de certains pays de


l’Est. Tel est en tous cas le discours développé officiellement à Budapest et à Varsovie : il s’agit d’un combat politique pour la dignité trop longtemps bafouée d’Européens qui se sentent


considérés comme des citoyens de second rang. En tenant tête à Bruxelles, en particulier en refusant brutalement en 2015 les quotas de répartition des réfugiés négociés au niveau européen,


le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) aurait enfin répondu à des années de mépris de l’Ouest. Une partie de la population, en prise avec les difficultés


économiques, pouvait entendre dans cette demande de reconnaissance un écho de son propre sentiment d’être méprisée par les élites urbaines européanisées. Plutôt que les recettes


néo-libérales imposées depuis des années au nom de la convergence européenne, Orban et Kaczynski promeuvent maintenant une redistribution sociale plus généreuse, tournée en particulier vers


une politique familiale nataliste. Mais leur vision politique va plus loin et se donne désormais comme un contre-discours global : la transition démocratique n’aurait pas porté ses


promesses, les électeurs préféreraient des leaders forts, l’ouverture économique n’aurait pas apporté la prospérité promise et l’entrée dans l’Europe aurait généré un euroscepticisme


généralisé. Ce panorama exagérément sombre tire une partie de sa force du changement de contexte global. L’optimisme libéral est battu en brèche en raison d’évolutions géopolitiques qui


dépassent largement le cadre européen. Le monde est plus volatil et instable, le multilatéralisme est paralysé, de nouvelles puissances ont émergé. La Guerre froide était un système


bipolaire stable vu du centre, car les conflits étaient rejetés à la périphérie. Après 1989, le monde est temporairement devenu unipolaire, les Etats-Unis paraissaient le seul gendarme du


monde. Mais l’« hyperpuissance » américaine n’a pas duré. Fatalement touchés le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont fait les mauvais choix, ont engagé une guerre sans perspective en Irak,


ont divisé leurs alliés, présumé de leur force, donné consistance à la rhétorique de la « guerre des civilisations » et déclenché un mouvement de repli domestique dont Donald Trump est


l’expression caricaturale. Parallèlement, des forces terroristes hétérogènes se revendiquant de l’islam ont levé le drapeau de l’anti-occidentalisme et montré leur capacité à frapper en tous


points du globe, jusque dans le cœur des capitales européennes. Pour autant, une « guerre globale contre le terrorisme » ne peut servir de nouveau cadre stratégique de sécurité et sert de


prétexte, en Russie et en Chine, à des répressions violentes des minorités (Ouïghours en Chine, notamment). Malgré des traités internationaux, les puissances occidentales n’ont pas été


capables d’empêcher le retour de l’usage offensif des armes chimiques en Syrie. Même une alliance comme l’Otan n’est plus sûre de son avenir et se révèle incapable de prévenir les actions


unilatérales et aventureuses de certains de ses membres comme la Turquie. Sans grandes puissances dominantes, sans alliances sûres, sans système multilatéral efficace, quels outils peut-on


mobiliser pour régler sans violence les différends internationaux ? La crise financière de 2008 a en outre révélé le potentiel autodestructeur de notre régime de croissance, l’impréparation


des organismes de contrôle et l’impuissance des autorités politiques. Simultanément, on prend conscience de devoir faire face collectivement à des défis inédits et globaux, comme le


réchauffement climatique, sans disposer des outils de coopération adéquats. LES _ MILLENIALS_ ET LE RETOUR À 1989 Incontestablement, les discours populistes autoritaires captent un air du


temps, la peur du lendemain, l’appréhension d’un monde ouvert. Ils transforment un _ backlash_ culturel en projet politique. Mais faut-il prendre ce discours au pied de la lettre et


l’accepter comme un diagnostic général ? Il s’inscrit aussi dans un contexte historique et au sein de rapports de force politiques nationaux qu’on ne peut ignorer. 2.1 « PANIQUE »


DÉMOGRAPHIQUE Deux problèmes dominent les nouveaux pays membres de l’Europe, et divisent profondément leurs opinions. Le premier concerne les migrations et explique que le conflit le plus


récent avec Bruxelles ait émergé au moment de la crise des réfugiés. Comment en effet expliquer la crainte massive de l’émigration dans des pays comme la Hongrie où l’on dénombre 151 100 


ressortissants étrangers (1,5% de la population) en 2017, la plupart d’entre eux étant d’ailleurs des personnes d’origine hongroise venues des pays limitrophes ? D’autres pays reçoivent des


immigrés mais le plus souvent européens (Balkans) ou ukrainiens. En Pologne, par exemple, 1,6 millions d’entrants, le plus souvent d’Ukraine, sont entrés dans le pays entre 2010 et 2017. Une


résistance identitaire et culturelle se manifeste à l’égard des réfugiés venus d’Afrique sub-saharienne ou de pays à majorité musulmane comme la Syrie. Et c’est à leur propos que le conflit


s’est déclenché avec l’Europe. Mais il est révélateur d’un problème plus large, le phénomène de « fuite des cerveaux ». Car la préoccupation des pouvoirs en place porte aussi sur le


mouvement inverse : l’émigration. Ce qui bouleverse les équilibres de ces pays, ce sont les départs massifs de population : dans les trente dernières années, le solde migratoire cumulé de


tous les pays de la région est négatif et dépasse 10% de la population, avec des pointes sans précédent en temps de paix en Bulgarie, qui a perdu un cinquième (20%) de sa population, ou dans


les _ Länder_ de l’ancienne Allemagne de l’Est ont perdu 1,9 millions d’habitants (sur 16,6) . Le départ des jeunes, souvent diplômés, représente une double peine pour ces pays : l’argent


investi dans leur formation profite à d’autres, l’énergie qu’ils auraient pu consacrer à leur pays est perdue. Beaucoup étaient partis au Royaume-Uni et ne savent pas ce que le Brexit leur


réserve. Ceux qui restent ont le sentiment que les opportunités sont à l’extérieur, que leur avenir est bouché, qu’ils sont oubliés du monde. Leur vote se porte alors vers les discours


autoritaires, tandis que les partis libéraux et progressistes sont affaiblis par le départ à l’étranger de leur électorat naturel. Le lien entre le départ des jeunes et l’augmentation du


vote pour les partis populistes s’observe à l’échelle locale dans ces pays aussi bien que dans l’ex-Allemagne de l’Est . Avec ses outrances, l’offensive rhétorique menée par les leaders


hongrois et polonais contre l’Ouest décadent, menacé par l’islam et la libéralisation des mœurs adresse aussi un message à ces jeunes candidats au départ pour essayer de les dissuader de


quitter leur pays d’origine. Le discours populiste vise à la fois ceux qui sont amers de n’avoir pas pu partir et qui se sentent privés d’opportunités, et ceux qui voudraient partir, en


agitant l’image d’une Europe repoussante. Comme en 1989, finalement, la population vote d’abord avec ses pieds et part… à l’Ouest, quoi qu’en disent les discours officiels. Car l’Europe


reste populaire dans les pays « nouveaux membres », malgré la rhétorique anti-bruxelloise de certains gouvernements. L’optimisme vis-à-vis du projet européen est beaucoup plus marqué en


Pologne (74%) qu’en France (50%) par exemple. Une majorité de citoyens fait confiance dans les institutions européennes en Bulgarie, Hongrie (55%), Pologne (54%), Roumanie (53%), des niveaux


de confiance supérieurs à ceux enregistrés par les institutions nationales de chacun de ces Etats. L’image de l’Union s’améliore de manière continue depuis plusieurs années en Roumanie


(60%, +8) et même en Hongrie (52%, +9) . NIVEAU DE CONFIANCE DANS L’UNION EUROPÉENNE Question : Avez-vous plutôt confiance ou pas confiance dans l’Union européenne ?


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