Devant l’explosion des cyberattaques, le canada doit collaborer avec les experts en cybersécurité et non leur nuire

Theconversation

Devant l’explosion des cyberattaques, le canada doit collaborer avec les experts en cybersécurité et non leur nuire"


Play all audios:

Loading...

Les cyberattaques se multiplient et touchent les gens, les systèmes, les infrastructures et les gouvernements avec des effets qui peuvent être considérables et dévastateurs. Parmi les plus


récentes, citons l’importante attaque du rançongiciel REvil et la découverte du fait que le logiciel espion Pegasus suivait plus de 1 000 personnes. Les cyberpirates profitent souvent des


failles de sécurité. Il s’agit de conditions ou de comportements qui permettent la violation, l’utilisation abusive et la manipulation de données. Parmi les exemples, on peut penser à un


code informatique mal écrit ou à quelque chose d’aussi simple que le fait de ne pas avoir de correctif de sécurité. EXPLOITER LES FAILLES Les répercussions peuvent être particulièrement


importantes lorsque les attaquants exploitent les vulnérabilités informatiques des systèmes numériques utilisés par les gouvernements fédéraux. En juillet 2015, l’Office of Personnel


Management des États-Unis a annoncé que des pirates avaient exfiltré des informations personnelles très sensibles et les empreintes digitales d’environ 21,5 millions de travailleurs fédéraux


et de leurs associés, en raison d’une série de mauvaises pratiques de sécurité et de failles du système. Cette violation de données de grande ampleur a servi de signal d’alarme pour le


gouvernement fédéral américain. L’administration de Barack Obama a alors décidé que le département de la Défense serait désormais responsable du stockage des données des employés fédéraux.


Peu de temps après, le programme pilote « Hack the Pentagon » a été lancé, dans le cadre duquel le gouvernement américain invitait des experts externes à signaler les failles de sécurité. Ce


projet pilote a ouvert la voie à ce qui est devenu une norme en matière de pratique de sécurité du gouvernement américain. Depuis 2020, toutes les agences fédérales américaines sont tenues


de permettre la divulgation des vulnérabilités informatiques. LE CANADA EST EN RETARD En comparaison, notre récent rapport a révélé que le gouvernement du Canada est en retard par rapport à


des pays comme les États-Unis en n’ayant pas demandé à recevoir des rapports de vulnérabilité de la part d’experts externes. Nous n’avons pas connu d’attaque de l’ampleur de celle de


l’Office of Personnel Management aux États-Unis, mais nous n’en sommes pas à l’abri. Dans le cas du vol de données d’Equifax de 2017, des attaquants ont exploité une vulnérabilité dans un


portail client en ligne, ce qui a affecté 19 000 Canadiens. En août 2020, l’Agence du revenu du Canada a désactivé plus de 5 000 comptes d’utilisateurs en raison de cyberattaques rendues


possibles en partie par l’absence d’authentification à deux facteurs. Notre étude, publiée par le Cybersecure Policy Exchange de l’Université Ryerson, est la première recherche accessible au


public qui compare la façon dont le Canada traite le signalement des failles de sécurité à celle d’autres pays. Nous avons découvert que si 60 % des membres du G20 disposent de processus


distincts et clairs pour exposer les vulnérabilités informatiques dans les infrastructures publiques, ce n’est pas le cas du Canada. Les experts en cybersécurité peuvent faire connaître des


« cyberincidents » au Centre canadien de cybersécurité. Mais la définition du terme est si étroite qu’elle exclut les vulnérabilités qui n’ont pas encore été exploitées de façon


malintentionnée. Et alors que les gouvernements du Royaume-Uni et des États-Unis ont promis de faire des efforts pour corriger les failles de sécurité qu’on leur signale, le Centre canadien


de cybersécurité n’a fait aucune promesse de ce genre. En ne soutenant pas et en ne protégeant pas les chercheurs en sécurité qui détectent les failles, on fait courir un grand risque au


Canada et aux Canadiens. SYSTÈMES VULNÉRABLES, PERSONNES VULNÉRABLES Les experts en cybersécurité peuvent s’exposer à des risques juridiques importants lorsqu’ils rapportent des


vulnérabilités informatiques au gouvernement canadien. Le piratage informatique est interdit par le Code criminel et, dans certaines circonstances, par des lois comme la Loi sur le droit


d’auteur. Mais contrairement aux Pays-Bas et aux États-Unis, nous n’avons pas de cadre juridique pour signaler de bonne foi les vulnérabilités informatiques. L’approche actuelle du Canada a


un effet dissuasif sur la divulgation des faiblesses de sécurité découvertes non seulement dans les systèmes gouvernementaux, mais aussi dans tous les logiciels et matériels. Cette attitude


fait en sorte que les chercheurs en cybersécurité ignorent si, et comment, ils doivent informer le gouvernement lorsqu’ils repèrent des failles de sécurité susceptibles d’être exploitées Il


n’est pas trop tard pour que le gouvernement fédéral mette en place un processus pour permettre aux experts de signaler les failles de sécurité, et de s’inspirer des meilleures pratiques


pour ce faire. Notre travail souligne l’importance de définir qui peut soumettre des rapports de vulnérabilité et décrit à quoi peut ressembler le processus de signalement et de correction.


Il est essentiel de reconnaître l’apport des experts qui ont révélé un problème. Le public devrait recevoir des informations sur les vulnérabilités et les solutions nécessaires pour les


corriger. AMÉLIORATIONS À APPORTER Les experts en cybersécurité constituent « une ressource importante mais sous-estimée » lorsqu’il s’agit de réduire les risques de sécurité des systèmes


gouvernementaux. Ils veulent apporter leur aide. Le gouvernement canadien doit mettre en œuvre des politiques et des processus plus clairs pour encourager la coopération avec les experts en


cybersécurité qui travaillent dans l’intérêt public. À mesure que les cyberattaques deviennent plus fréquentes, plus étendues et plus sophistiquées, l’amélioration des pratiques de


cybersécurité au Canada n’est pas seulement souhaitable, mais essentielle.


Trending News

Le taux de rémunération du livret a, susceptible d'être modifié 4 fois par an, restera à 1,25%, au moins jusqu'en août

La Banque de France considère que les conditions économiques ne justifient pas une révision du taux qui aurait dû passer...

"on a perdu nos espagnols" : carcassonne se languit de ses touristes étrangers

"On a perdu nos Espagnols, c'est dramatique", se lamente Stéphane Rives, propriétaire de trois hôtels au ...

Sutil : "Vous devez voushabituer à ma présence"

Adrian Sutil estime que son volant chez Sauber n’est pas menacé,contrairement aux rumeurs qui ont circulé dans le paddoc...

Val-de-marne : retrouvé grièvement brûlé

Europe1 .fr avec AFP 10h31 . le 19 juin 2012 - Mis à jour le 21/02/2025 à 15:06 Le corps d'un homme d'une tren...

Réorganisation des guichets à la gare matabiau à toulouse : la sncf répond à la polémique - ici

Après notre reportage concernant la réorganisation des guichets à la gare Matabiau à Toulouse, la SNCF répond à France B...

Latests News

Devant l’explosion des cyberattaques, le canada doit collaborer avec les experts en cybersécurité et non leur nuire

Les cyberattaques se multiplient et touchent les gens, les systèmes, les infrastructures et les gouvernements avec des e...

Lutte contre l’A69 : les militants créent une nouvelle zad

Soutenez Reporterre, même pour un euro, en moins de deux minutes. Merci.Un nouveau bastion de résistance à la constructi...

Mercato - psg : un prix déjà fixé par le qatar pour le départ de mbappé?

Bernard Colas - Journaliste Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance...

Recette de noël revisitée : la savoureuse volaille farcie aux marrons et à la clémentine de cyril lignac

Ce mardi 20 décembre 2022, le chef Cyril Lignac nous dévoile sa savoureuse recette revisitée de VOLAILLE FARCIE AUX MARR...

Exposition "histoire en briques" à nice : d'impressionnantes créations en lego pour recréer l'univers de napoléon

Cet article date de plus de six ans. L'exposition "Histoire en briques" fait escale à Nice. Et quoi de mi...

Top