La cigarette électronique dans le viseur du gouvernement : cette mesure qui fait tousser les tabacologues | tf1 info

Après l'interdiction de fumer dans les lieux publics à proximité des enfants, annoncée pour juillet prochain, le ministère de la Santé s'attaquera à la vapoteuse en 2026. Réduction

du taux de nicotine, du nombre de goûts disponibles… La pertinence des mesures envisagées est déjà remise en question par des spécialistes. Suivez la couverture complète LE WE 20H Le

ministère de la Santé a lancé jeudi 29 mai une offensive surprise contre le tabagisme en France, en annonçant l'interdiction de fumer à la plage, dans les parcs publics ou encore aux

abords de toutes les structures qui accueillent des enfants dès le mois de juillet prochain. La lutte ne s'arrêtera pas aux cigarettes classiques : à partir de 2026, le ministère de

Catherine Vautrin veut aussi s'attaquer aux cigarettes électroniques, dont l'usage augmente à mesure que celui du tabac diminue, selon les chiffres de Santé publique France.  La

stratégie : diminuer la quantité de nicotine dans les vapoteuses en vente en France, ainsi que le nombre de goûts disponibles. "_J'ai besoin des avis scientifiques et techniques

pour fixer les détails_" de ces mesures, prévues pour entrer en vigueur "_d'ici la fin du premier semestre 2026_", a indiqué la ministre de la Santé dans les colonnes de

_Ouest-France_. Une stratégie pertinente ? "IL FAUDRA TIRER DAVANTAGE SUR SA VAPOTEUSE " Ces deux nouvelles mesures pourraient en vérité s'avérer contre-productives, en

particulier celle de la réduction de la nicotine, substance addictive mais pas dangereuse en soi, selon la tabacologue Marion Adler, qui s'exprime dans le reportage du 20H de TF1

visible en tête de cet article. "_Si je prends suffisamment de nicotine avec une bouffée de vapotage, je vais vapoter moins souvent, et je vais rapidement avoir satisfaction et

l'apaisement du manque de nicotine_", souligne-t-elle. Une analyse que nous confirme Juliette Hazart, médecin addictologue en Auvergne-Rhône-Alpes.  "_Il ne faut pas oublier

que l'usage de la vapoteuse est un véritable __outil d'arrêt du tabac__ pour nombre d'usagers. Et son efficacité principale vient de la nicotine, qui vient se fixer sur les

récepteurs du cerveau et diminuer le 'craving', cette envie incontrôlable de tabac_", rappelle-t-elle. _Une baisse de la nicotine pourrait donc diminuer l'efficacité de

la vapoteuse, et forcer les personnes qui souhaitent arrêter de fumer à doubler leur accompagnement de patchs ou de chewing-gums nicotinés. Voire encourager l'automatisme du geste,

puisqu'il faudra tirer davantage sur sa vapoteuse pour saturer les récepteurs du cerveau en nicotine_", poursuit la médecin, pour qui il est nécessaire "_de mettre en place un

véritable rapport d'experts sur ces questions de dosage avant de décider de l'application de cette mesure_".  * Lire aussi Cigarette électronique : qu'est-ce que la

métatine, potentiellement 3 fois plus addictive que la nicotine ? Fruits rouges, menthe, bubble-gum, café, tabac... La multitude de goûts proposés par les marchands de liquide à vapoteuse

est aussi dans le viseur de pouvoirs publics, pour leur effet presque ludique qui pourrait attirer de nouveaux consommateurs vers la cigarette électronique, ou encourager les anciens fumeurs

à vapoter plus longtemps que nécessaire.  Sur cette question, Juliette Hazart nuance : "_Réduire la palette des goûts disponibles pourrait effectivement être intéressant pour limiter

__l'effet "puff"__, que l'on a pu observer chez les populations de jeunes notamment, qui peuvent être attirés par tous ces arômes et leur packaging. Même si pour

l'instant, les études ne nous montrent pas qu'il y a un effet 'porte d'entrée' de la vapoteuse vers le tabac_".  * Lire aussi L'OMS appelle à interdire les

arômes dans les produits contenant du tabac ou de la nicotine Une étude de l'université canadienne McGill démontrait néanmoins en 2024, avec l'exemple de vapoteuses goût

"fruits rouges", que certains arômes artificiels inhalés étaient la cause d'une dégradation du système immunitaire des poumons, susceptible d'augmenter le risque

d’infections respiratoires. Pour l'addictologue, "_il serait pertinent de revoir la composition des produits qui peuvent être mis en vente sur le marché, et peut-être de réduire

leur diversité en fonction de cela_". En gardant toutefois à l'esprit "_que la vapoteuse est un outil essentiel dans l'arsenal des usagers pour arrêter de fumer, et

qu'il ne faut pas les priver de possibilités qui facilitent leur arrêt du tabac_".  ------------------------- Enola RICHET | Reportage : Elise COUSSEMAC, Héloïse LÉVÊQUE et Lisa

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