Reconquête russe de la région de koursk : quelles conséquences pour les négociations ?

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Reconquête russe de la région de koursk : quelles conséquences pour les négociations ?"


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Samedi 26 avril, le commandement des forces russes annonçait triomphalement la reprise complète de la région de Koursk, mettant ainsi fin à la plus grande incursion militaire en territoire


russe depuis la Seconde Guerre mondiale. Si l’armée ukrainienne a répliqué en revendiquant encore la présence de certaines unités en Russie, il est difficile de contester l’échec de


l’opération ukrainienne lancée en août 2024 dans cette région frontalière. Un échec qui renforce la position de Poutine, et qui pourrait de ce fait faciliter la voie dans les négociations.


L’OFFENSIVE DE KOURSK : UN PARI PERDU PAR L’ARMÉE UKRAINIENNE Alors que l’épicentre des combats se situe à cette période sur le front est, le 6 août 2024 les Ukrainiens créent la surprise à


travers une offensive éclair en direction de la ville russe de Koursk. Cette offensive surprend en premier lieu les troupes russes elles-mêmes, qui, peu nombreuses et souvent fraîchement


recrutées, cèdent rapidement du terrain face aux unités expérimentées mobilisées du côté ukrainien. Cette opération militaire poursuit alors une multiplicité d’objectifs. Tandis que les


précédentes contre-offensives ukrainiennes ont été des échecs cuisants et que le moral des troupes comme de la population faiblit, une offensive éclair obtenant des gains rapides apparaît au


commandement ukrainien comme le moyen de renforcer la confiance et de démontrer les capacités offensives de l’Ukraine à ses alliés. Le nouveau crédit obtenu par des avancées rapides et la


grande nouveauté d’une attaque menée sur le territoire russe lui-même doit également permettre d’obtenir de la part des alliés l’autorisation d’utiliser leurs missiles de longue portée


contre des cibles militaires en Russie. Par-delà ces objectifs relevant du moral, l’occupation de cet oblast russe doit permettre de peser de manière très concrète dans le rapport de force


avec la Russie. D’un point de vue strictement tactique, l’attaque prétend dévier du front est des troupes russes pour alléger la pression subie par les unités ukrainiennes dans ces régions.


Et d’un point de vue stratégique, la portion de territoire russe conquise doit être utilisée dans de futures négociations de paix comme monnaie d’échange pour récupérer les territoires


occupés dans l’est de l’Ukraine. Après le déclenchement de l’offensive, certains de ces objectifs ont effectivement été atteints. La surprise a, au moins temporairement, permis aux


Ukrainiens de redorer leur blason et a poussé les États-Unis à autoriser l’utilisation de missiles de longue portée ATACMS pour frapper le territoire russe en profondeur, une « ligne rouge »


jusqu’alors. L’avancée rapide a également permis de faire de nombreux prisonniers russes qui ont pu par la suite être échangés contre des prisonniers ukrainiens. L’offensive s’est toutefois


rapidement enlisée, si bien que, dès septembre 2024, divers analystes occidentaux commençaient à douter de l’opération. Les forces ukrainiennes ont certes occupé plus de mille kilomètres


carrés de territoire russe. Mais, ces troupes ne pouvant avancer outre mesure au risque d’allonger excessivement leurs lignes d’approvisionnement, Poutine ne s’est pas empressé de retirer


des unités du front est pour reprendre à la hâte ce territoire. Bien au contraire, les forces russes semblent avoir profité de l’éloignement de troupes ukrainiennes expérimentées du Donbass


pour y réaliser de grandes avancées, tout particulièrement en direction de Pokrovsk. La contre-offensive à Koursk a été patiemment organisée par le commandement russe dans les mois qui ont


suivi, en mobilisant de nouvelles troupes, parmi lesquelles des unités nord-coréennes. Et par une supériorité numérique et par l’utilisation massive d’armes efficaces et de faible coût,


telles que les bombes planantes et les drones filoguidés, les forces russes ont fini par reprendre l’ensemble du territoire perdu. Résultat : aucun des deux objectifs militaires, tactique et


stratégique, n’a été atteint et, alors que le moment des négociations s’approche, le rapport de force sur le terrain semble tourner à la faveur de la Russie. UNE INTENSIFICATION DES


OPÉRATIONS MILITAIRES SUR LE FRONT La reprise de l’oblast de Koursk par les troupes russes est loin de marquer la fin des combats dans la région. Les Ukrainiens revendiquent encore la


présence de certaines forces sur le territoire russe, en particulier dans l’oblast voisin de Belgorod, où elles ont réalisé une percée plus modeste au mois dernier. De part et d’autre,


l’enjeu est à présent de sécuriser la frontière. En ce sens, le commandement russe a annoncé vouloir occuper une zone tampon dans la région ukrainienne de Soumy, ville qui a été violemment


bombardée le 13 avril. Les combats continuent aussi à faire rage sur le front est, et tout particulièrement dans l’oblast de Donestk, autour de Pokrovsk. Cette ville, en tant que nœud


logistique, constitue un verrou clef de la ligne défensive ukrainienne. Elle est de ce fait devenue une des cibles prioritaires de l’avancée russe, qui vise à arracher l’ensemble de l’oblast


à l’Ukraine. C’est en effet en la direction de Pokrovsk que les avancées russes ont été les plus considérables depuis l’été 2024. Si, ces derniers mois, la pression de l’artillerie et


surtout des drones russes semblait devenir intenable, il apparaîtrait toutefois que la défense ukrainienne de la ville ait résisté à l’offensive, les forces russes s’étant alors redirigées


sur les territoires entourant la ville. Outre les opérations sur le front, l’intensification des bombardements russes sur l’ensemble du territoire ukrainien pourrait indiquer que l’heure


n’est pas encore à la désescalade. L’ÉCHEC DE L’OFFENSIVE CONTRE KOURSK ET LES NÉGOCIATIONS EN COURS Malgré la continuation et parfois même l’intensification de la violence de la guerre, la


reprise par la Russie de l’oblast de Koursk pourrait bien faciliter et accélérer la conclusion d’un accord. L’enlisement des discussions était en partie provoquée par les temporisations de


Poutine, dont l’une des explications est qu’il attendait l’expulsion définitive des troupes ukrainiennes de son propre territoire avant de s’asseoir à la table des négociations. Une fois


celle-ci effectuée, Poutine a pu annoncer de manière triomphale la tenue d’un cessez-le-feu de trois jours à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la victoire de l’URSS sur le IIIe Reich, les 8,


9 et 10 mai. Cette annonce relève toutefois davantage de la communication politique que d’une véritable avancée dans les négociations. Un cessez-le-feu similaire, annoncé à l’occasion de


Pâques, avait été violé des deux côtés du front. Et Poutine refuse toujours le cessez-le-feu immédiat et complet de 30 jours revendiqué par l’Ukraine et par les puissances impérialistes


occidentales. De plus, si Poutine peut désormais négocier sans craindre que Koursk ne devienne une monnaie d’échange en sa défaveur, les avancées russes sur le front est pourraient continuer


à justifier sa stratégie de temporisation : alors qu’il semble probable qu’un futur accord entérine la ligne de front effective dans le Donbass, chaque avancée réalisée sur ce front est une


portion de territoire gagnée par la Russie contre l’Ukraine. Trump, qui avait promis une sortie de crise rapide en Ukraine, commence à s’impatienter de cette stratégie de temporisation.


Alors que le président étasunien avait opéré un rapprochement, plus apparent que réel, avec son homologue russe, Trump a récemment durci le ton contre Poutine sur son média _Truth Social_ :


« _Je ne suis pas content des bombardements russes sur KIEV. Pas nécessaires et très mauvais timing. Vladimir, STOP !_ » Sans évidemment oublier les intérêts de l’impérialisme américain dans


cette guerre meurtrière : ce mercredi 30 avril devrait finalement être signé l’accord sur les minerais ukrainiens, qui pourrait définitivement entériner la vassalisation économique de


l’Ukraine aux États-Unis. L’Ukraine se trouve désormais en position de grande faiblesse, et, si le processus de négociation commence de manière sérieuse, il sera bien difficile de parvenir à


un accord de paix qui ne paraîtra pas aux yeux de Zelensky comme une cuisante défaite. En attendant une résolution incertaine, qui se résumera en réalité au dépècement de l’Ukraine entre


l’impérialisme occidental et la puissance russe, cette guerre réactionnaire et meurtrière se poursuit et détruit chaque jour un peu plus la vie de ses premières victimes, les populations


ukrainiennes et russes. La Russie de Poutine continue à poursuivre la protection des intérêts de ses capitalistes à travers la constitution d’une « zone tampon » à sa frontière occidentale


sur le dos des populations des pays voisins. Les États-Unis et les impérialistes européens ont pendant presque trois ans collaboré pour mener une « guerre par procuration » contre la Russie,


en accaparant de façon hypocrite la question de l’auto-détermination nationale de l’Ukraine. Maintenant que leur alliance est affaiblie, des tensions et contradictions émergent entre eux,


mais ils continuent à poursuivre des objectifs impérialistes et réactionnaires. Dans cette guerre, qui est encore loin d’être finie, ce sont les intérêts des travailleurs, des secteurs


populaires d’Ukraine, de Russie et de tout le continent qui sont les grands absents.


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