Qu'est-ce que la fraction trotskyste, qui organise un grand meeting internationaliste ce 24 mai à paris?

À l’occasion du 1er Mai, journée internationale des travailleurs, des militants du monde entier ont profité des grandes manifestations et rassemblements qui ont eu lieu dans le monde entier

pour apporter leur soutien à Anasse Kazib, porte-parole de Révolution Permanente, qui risque la prison pour avoir soutenu la cause palestinienne. Un très bel exemple de solidarité

internationale en action, à l’heure où les discours militaristes et xénophobes avancent partout. Cette campagne de solidarité a été impulsée par la Fraction Trotskyste - Quatrième

Internationale (FT-QI), une organisation communiste révolutionnaire dont RP est membre et qui compte des militants tout autour du globe. En Argentine par exemple, c’est tout un stade qui a

exprimé son soutien à Anasse Kazib à l’occasion d’un meeting qui a rassemblé plusieurs milliers de travailleurs, d’étudiants et de retraités, aux chants de « _la classe ouvrière est une et

sans frontières !_ » >  Au Brésil et en Bolivie, les militants de l’organisation ont tenu à faire connaître ce cas de répression lors des manifestations qui avaient lieu dans leurs

villes. Sur une grande banderole de manifestants de São Paulo on pouvait ainsi lire « _Soutien à Anasse Kazib et à tous les réprimés ! Soutenir la Palestine n’est pas un crime !_ » > À 

Toulouse, Marseille, Le Mans, Brest, Paris, en Bolivie, au > Brésil ou encore en Argentine, les manifestants du 1er mai ont > exprimé leur solidarité avec Anasse Kazib et tous les 

soutiens de > la Palestine qui subissent la répression ! > pic.twitter.com/quh3zN9qDT >  > — Comité de soutien à Anasse Kazib (@SoutienAnasseK) May 2, 2025 Dans l’Etat espagnol,

plus d’une centaine de militants ont exprimé leur soutien à Anasse Kazib >  Quelques exemples loin d’être exhaustifs d’un des nombreux combats que mène la FT-QI à l’échelle

internationale. Aujourd’hui, dans le contexte de la militarisation accélérée en Europe, de la guerre commerciale et de la montée de l’internationale réactionnaire à l’échelle mondiale,

Révolution Permanente co-organise avec les autres sections de la FT-QI un grand meeting internationaliste et révolutionnaire le 24 mai à Paris, avec la présence de nombreux militants venus

de plusieurs pays d’Europe et d’Amérique. Un événement central qui sera l’occasion de faire entendre une voix contre la guerre, le réarmement et les offensives anti-sociales et racistes qui

frappent les travailleurs et les opprimés partout dans le monde. À la tribune, quatre organisations membres de la FT-QI seront représentées : _Révolution Permanente_ de France avec Elsa

Marcel, Anasse Kazib et Sasha Yaropolskaya, le _Parti des Travailleurs Socialistes_ d’Argentine avec la député révolutionnaire et ex-candidate aux élections présidentielles Myriam Bregman,

l’_Organisation Révolutionnaire Internationaliste_ d’Allemagne avec la travailleuse sociale et candidate aux élections législatives Inès Heider et _Left Voice_ des États-Unis avec la

travailleuse sociale et militante antiraciste et révolutionnaire Julia Wallace, tandis que des délégations et des militants politiques venus du monde entier feront le déplacement pour y

assister. QU’EST-CE QUE LA FT-QI, QUI CO-ORGANISE LE MEETING DU 24 MAI ? La Fraction Trotskyste est une tendance se revendiquant de la Quatrième Internationale et qui compte 14 sections à

travers le monde : le PTS en Argentine, le _Mouvement révolutionnaire des Travailleurs_ au Brésil, le _Parti des Travailleurs révolutionnaires_ au Chili, la _Ligue ouvrière révolutionnaire_

en Bolivie, le _Courant des Travailleurs socialistes_ en Uruguay, la _Ligue des Travailleurs Socialistes_ au Venezuela, le _Courant socialiste des Travailleurs_ au Pérou, l’_Organisation

socialiste révolutionnaire_ au Costa Rica, le _Mouvement des Travailleurs socialistes_ au Mexique, _Left Voice_ aux États-Unis, le _Courant révolutionnaire des Travailleurs_ dans l’État

espagnol, la _Fraction Internationaliste révolutionnaire_ en Italie, RP en France et RIO en Allemagne. En plus de ces sections, la FT-QI entretient des discussions fraternelles avec de

nombreuses autres organisations et groupes de militants à travers le monde, à l’image de _March to Socialism_ en Corée du Sud. La FT-QI est également structurée autour d’un réseau

international de journaux disponibles en 7 langues (castillan, portugais, français, allemand, anglais, italien et catalan). Ces derniers, dont certains ont des millions de lectures

mensuelles comme _La Izquierda Diario_ en Argentine et _Esquerda Diario_ au Brésil, ont été fondés en 2015 afin d’opposer une voix de la classe ouvrière et révolutionnaire aux médias

bourgeois qui dominent l’espace médiatique. Face à l’accélération d’un tournant réactionnaire et militariste à l’échelle mondiale depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, la construction

d’une alternative révolutionnaire et internationaliste capable de réunir les travailleurs du monde entier contre le capitalisme est une question vitale. Il est nécessaire de construire un

parti mondial de la révolution car le capitalisme est international – et donc la bourgeoisie et le prolétariat également. Cela signifie que les révolutionnaires peuvent et doivent construire

un programme qui unifie les aspirations des exploités du monde entier. UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA FT-QI La FT-QI a été fondée au cours des années 1990 par les militants du _Parti des

Travailleurs Socialistes_, une organisation argentine qui rassemblait des militants déterminés à défendre le marxisme et la possibilité de la révolution. Un combat fondamental à cette

époque, alors que l’immense expansion néolibérale des années 1990 avait conduit bon nombre de penseurs occidentaux à théoriser la « fin de l’histoire » et la disparition de la classe

ouvrière, influençant jusqu’aux principales organisations d’extrême-gauche mondiales (comme la LCR et le PCI en France, le MAS en Argentine, etc). Les militants de la FT-QI s’attelèrent au

cours des années suivantes à défendre le programme marxiste, à démontrer toute l’actualité des analyses de Marx, Lénine, Trotsky ou Gramsci en bataille avec les théorisations contemporaines,

et à construire des organisations révolutionnaires. Au cours des années 1990, la FT-QI a donc développé des sections dans toute l’Amérique Latine, puis en Europe à partir du début des

années 2000 et aux États-Unis en 2015, à l’issue de discussions et d’échanges avec des groupes issus de traditions très diverses qui se retrouvaient autour du programme trotskyste

révolutionnaire. L’INTERVENTION DANS LA LUTTE DES CLASSES INTERNATIONALE Avec le début de la crise du néo-libéralisme et les prémisses de la crise de l’hégémonie internationale des

États-Unis, et surtout à partir de la crise de 2008, la reprise internationale de la lutte de classes a souligné l’actualité du marxisme révolutionnaire, à l’image du soulèvement et des

journées révolutionnaires de décembre 2001 en Argentine, du Printemps arabe et des mouvements des places en Europe tels que le 15 mai 2011 en Espagne et des différents cycles de lutte des

classes à l’échelle internationale suite au mouvement des Gilets Jaunes en France en 2018. En effet, les marxistes révolutionnaires considèrent qu’agiter dans l’abstrait un programme

marxiste, aussi juste soit-il, ne suffit pas, et qu’il est au contraire nécessaire que la frange la plus consciente de la classe ouvrière le mette en pratique pour en convaincre le reste des

travailleurs. Dans cet objectif, le PTS d’Argentine a par exemple joué un rôle clef dans l’expropriation et la prise de contrôle par leurs ouvriers des usines Brukman et Zanon (aujourd’hui

FaSinPat, Usine Sans Patrons) en 2001, puis Donneley (aujourd’hui Madygraf) en 2016. De la même manière, les militants du parti sont à l’origine des luttes décisives lors des grèves à

Kraft-Terrabusi en 2009 et à Pepsico en 2017, tout en se plaçant à l’heure actuelle à l’avant-garde des grandes grèves et des mobilisations contre le régime d’extrême droite de Javier Milei,

notamment dans l’industrie, dans les aéroports, dans les transports ou encore dans l’éducation ou en accompagnant le mouvement des retraités chaque mercredi sur la place du Congrès. Au

Chili, le PTR a été en 2019 la principale voix communiste révolutionnaire du plus grand mouvement social des dernières décennies dans le pays. Il a dirigé il y a seulement quelques semaines

une grève nationale des travailleurs de Starbucks, tandis qu’a u Brésil des ouvriers du MRT ont conquis la direction du syndicat des raffineurs de Rio de Janeiro. En Espagne, les militants

du CRT ont joué un rôle important dans la grande grève de Panrico en 2014 et sont intervenus au sein du « mouvement des indignés », un grand mouvement populaire au sein duquel ils ont

défendu une orientation marxiste et révolutionnaire. En Allemagne, la RIO a dirigé une grève en défense de sa militante Inès Heider, réprimée pour son activisme syndical, qui a obtenu une

grande victoire ce mercredi 7 mai face à la justice. Inès Heider sera par ailleurs présente lors du grand meeting internationaliste du 24 mai prochain à Paris. Aux États-Unis, LV s’est

notamment largement investie au sein du mouvement BLM, ainsi que dans la grève des livreurs d’UPS, où travaillent plusieurs de ses militants dont Luigi Morris, l’un de ses porte-paroles.

Pour Left Voice, Julia Wallace sera présente lors du meeting du 24 mai. En France, RP s’est investie dans la construction d’une jonction entre les cheminots et les gilets jaunes en 2018.

L’organisation a également joué un rôle clef dans la grève des travailleuses du nettoyage d’ONET, elle a été au coeur de la coordination RATP-SNCF en 2019 et a initié le _Réseau pour la

Grève générale_ lors de la bataille contre la réforme des retraites en 2023 et a dirigé la grève victorieuse des travailleurs de Neuhauser à Metz pour la réintégration de Christian Porta,

délégué syndical de son usine et militant à RP. LA LUTTE CONTRE LES OPPRESSIONS Pour les marxistes, les oppressions, qu’il s’agisse du sexisme, du racisme, des LGBTphobies, etc, sont

imbriquées au capitalisme et aident à le perpétuer. Dès lors, lutter contre les oppressions n’est pas un enjeu secondaire, et ce combat doit être mené en lien étroit avec une perspective

révolutionnaire. Alors que le mouvement féministe a donné naissance dans les dernières décennies à des mouvements de masse dans de nombreuses parties du monde (Argentine, Espagne, Iran), la

FT a impulsé en 2003 la fondation de « du Pain et des Roses », qui est présente aujourd’hui dans 15 pays et constitue la plus grande organisation féministe marxiste internationale, avec une

intervention incontournable en Argentine, en France ou encore au Mexique. Sur le terrain antiraciste, le MRT a impulsé l’organisation _Quilombo Vermelho_ afin de lutter contre le racisme

d’Etat dont sont victimes les Afro-brésiliens, tandis que LV est largement intervenue dans le mouvement _Black Lives Matter_ et que ses militants continuent d’intervenir dans les

organisations qui ont vu le jour au lendemain de BLM, notamment à Detroit et à New York. Au Chili, le PTR participe activement à la campagne visant à exiger vérité et justice pour Julia

Chunil, une militante mapuche qui a « disparu » alors qu’elle s’opposait aux projets écocides de grands industriels. La FT intervient également dans l’ensemble des mouvements de lutte contre

les oppressions nationales, où elle entend porter un programme marxiste clair. C’est dans cette optique que sont intervenus les militants du CRT en Catalogne lors de la crise de 2017 et

c’est aussi dans cet objectif que les militants boliviens et argentins de l’organisation interviennent au Jujuy parmi les communautés des peuples originaires. Surtout, l’organisation s’est

grandement investie dans le mouvement international contre le génocide du peuple palestinien. LA PARTICIPATION À DES CAMPAGNES ÉLECTORALES RÉVOLUTIONNAIRES Les communistes ne sont pas

électoralistes. La FT-QI affirme que le capitalisme ne saurait être renversé depuis les structures institutionnelles. En revanche, l’organisation considère qu’il est crucial d’investir ce

terrain pour en dévoiler les limites et en faire des tribunes pour la défense des idées révolutionnaires. Depuis 2015, le PTS est la principal force du Front de Gauche et des travailleurs -

Unité (FIT-U), une coalition électorale d’organisations trotskystes née en 2011 qui compte aujourd’hui 5 élus au parlement national, dont 4 sont militants du PTS, et presque une centaine

d’élus locaux. Au Mexique, au Chili, au Brésil, en France ou encore en Espagne, les organisations nationales de la FT participent également depuis quelques années à divers processus

électoraux. Il y a quelques mois, la RIO en Allemagne a formé une coalition avec la RSO, liée au NPA-R en France, dans le cadre des élections législatives. Plus largement, la FT-QI entend

construire une alternative révolutionnaire et d’indépendance de classe face aux organisations néo-réformistes (LFI en France, Die Linke en Allemagne, etc) et de la gauche institutionnelle.

LE COMBAT DE LA FT-QI POUR CONSTRUIRE LE PARTI MONDIAL DE LA RÉVOLUTION La FT-QI se prépare à travers le monde aux prochains grands événements de la situation internationale. Elle mène de

grandes campagnes communes, par exemple contre le génocide à Gaza, contre la dette externe des pays sous domination impérialiste et contre la militarisation menée par les grandes puissances.

La FT-QI partage aussi une position commune sur les grands événements de la situation internationale, à l’instar de la chute d’al-Assad en Syrie, de la guerre en Ukraine, du génocide à

Gaza, avec pour but de reconstruire l’internationalisme révolutionnaire et anti-impérialiste. Le meeting du 24 mai est donc un grand événement organisé par l’ensemble de la FT-QI et qui sera

accueilli par Révolution Permanente, à Paris. À l’instar des grands meetings internationalistes contre la guerre menés par les révolutionnaires au siècle dernier, le meeting du 24 mai

cherche à construire une alternative révolutionnaire et anti-impérialiste contre la guerre et la militarisation en cours en Europe, afin d’éviter une nouvelle boucherie mondiale et proposer

une rupture révolutionnaire et socialiste à la classe ouvrière. Il sera l’occasion de rappeler quel est notre programme et pourquoi il est nécessaire de construire dès aujourd’hui une

organisation communiste révolutionnaire internationaliste, à même de s’opposer à la surenchère xénophobe, à la fuite en avant militariste et à l’internationale réactionnaire qui se consolide

de jour en jour.