Présidentielle en roumanie. L'extrême droite battue, mais à quel prix?
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Les résultats du premier tour de la présidentielle du 4 mai ne semblaient pourtant pas favorables au maire de Bucarest. Après la percée de George Simion qui avait alors recueilli plus de 40%
des voix au premier tour, le score de 20% de Nicușor Dan laissait une avance considérable de 20 points au candidat d’extrême droite. Finalement, un phénomène de vote utile, notamment dans
la jeunesse, afin d’empêcher George Simion et le parti AUR d’arriver au pouvoir, ainsi que le soutien des partis institutionnels comme le PNL et l’USR ont permis à Nicușor Dan de sortir
vainqueur du deuxième tour avec 53,60% des voix contre 46,40% pour George Simion. Le scrutin est marqué par une hausse de la participation. Alors qu’elle n’était que de 53% au premier tour
elle a atteint 65% pour le second, preuve que la pression au vote utile a eu un impact même sur les abstentionnistes face au risque de l’accession au pouvoir d’un candidat ultra
réactionnaire comme George Simion. Néanmoins l’abstention reste toujours importante, ce qui montre le ras-le-bol d’une grande partie de la population, contrainte de devoir choisir entre un
candidat pro-européen qui souhaite poursuivre les politiques néolibérales brutales, imposées depuis plus de 30 ans, et un candidat tout aussi opportuniste, soutenu par l’internationale
réactionnaire, menée par Trump. Les votes de la diaspora roumaine n’auront pas suffi à George Simion pour sortir vainqueur du scrutin, même si celle-ci a majoritairement voté pour lui
surtout dans les pays occidentaux. En Allemagne par exemple, Simion est premier avec presque 70% des voix tandis qu’il réalise un score de 66% en Italie, mais il est également en tête en
France, en Espagne et au Royaume-Uni. Ces scores importants de l’extrême droite au sein de la diaspora, surtout dans les pays d’Europe de l’Ouest, montrent la colère des classes populaires
roumaines face aux politiques austéritaires de l’Union européenne. Une colère canalisée par le discours nationaliste et protectionniste de Simion qui, tout en se faisant passer pour un «
défenseur du peuple », prévoyait de mener toute une série de politiques pro-patronales s’il avait été élu. La victoire de Dan ne signifie pas un changement radical dans l’orientation
politique de la Roumanie. Bien au contraire, Nicușor Dan a fait campagne en défendant, comme axe principal, l’ancrage de la Roumanie dans l’Union européenne et dans la sphère d’influence des
puissances impérialistes. À la présidence de la Roumanie, Dan continuera de protéger les intérêts des bourgeoisies roumaines et européennes tout en poursuivant les attaques contre les
classes populaires roumaines avec le soutien du PNL, d’une partie du PSD et de l’USR au parlement. Nicușor Dan a par ailleurs annoncé qu’il allait nommer Ilie Bolojan, l’actuel président par
intérim et membre du PNL, comme premier ministre. L’élection de Dan à la présidence de la Roumanie ne résout pas la crise politique actuelle. Même si le nouveau président roumain prétend
lutter contre la corruption et pour la libéralisation du pays, sa non-appartenance à un parti politique va le contraindre à faire des accords avec les partis traditionnels afin de gouverner.
Nicușor Dan propose donc de lutter contre la corruption en s’alliant avec les partis qui en ont profité pendant des années, une contradiction qui peut contribuer à faire grandir l’extrême
droite face à l’absence d’une voix progressiste et révolutionnaire dans le paysage politique roumain. Tandis que l’annulation du premier tour, en novembre dernier, et les manœuvres
antidémocratiques du Conseil constitutionnel pour empêcher Călin Georgescu de se présenter sont restées dans les esprits des classes populaires roumaines, George Simion a dans un premier
temps refusé de reconnaître le résultat du scrutin et a revendiqué la victoire qu’il a dédiée à Georgescu. Ainsi, Simion se positionne comme le simple « remplaçant » de Georgescu qui est la
véritable figure de l’extrême droite en Roumanie et qui aurait sans doute pu battre Nicușor Dan s’il n’avait pas été empêché de se présenter. Pour l’Union européenne, le résultat du scrutin
est un soulagement. Face à la menace d’une possible victoire de George Simion qui aurait compromis ses intérêts dans le pays, l’Union européenne, et la France en tête, se serait immiscée
dans la campagne électorale. Les utilisateurs roumains du réseau social Telegram ont tous reçu un message attribué à Pavel Dourov, son fondateur, expliquant que le gouvernement français a
demandé à Telegram de « _taire les voix conservatrices roumaines avant les élections_ ». Cette accusation a été vite démentie par l’ambassade de France à Bucarest et par le Quai d’Orsay qui
y voit une ingérence de la Russie pour déstabiliser le scrutin. Par ailleurs les services de renseignement extérieur français ont suivi de près le déroulement du scrutin, non seulement pour
défendre leurs intérêts dans ce pays mais également car le gouvernement craint une ingérence de la Russie pour les prochaines échéances électorales de 2026 et 2027 en France. Dans ce
contexte, l’élection de Nicușor Dan peut sembler être une victoire face à l’extrême droite, mais en réalité elle n’offre sûrement pas une issue progressiste pour les classes populaires
roumaines. Cette victoire signifie la continuité des politiques austéritaires et néolibérales dirigées par Bruxelles qui vont détériorer encore davantage le niveau de vie de la classe
ouvrière en Roumanie et contribuer à la montée des idées réactionnaires. On ne peut faire aucune confiance au nouveau président de la Roumanie qui, derrière sa rhétorique « anti-corruption
», s’allie avec les vieux partis pour sécuriser les intérêts de l’Union européenne dans un pays clé pour sa stratégie militariste. Pour affronter le système en place et lutter pour une
société plus juste, débarrassée du capitalisme, il est urgent de construire une organisation révolutionnaire de la jeunesse et des travailleurs contre l’impérialisme, contre les toutes les
oppressions et contre l’austérité et qui fasse durablement reculer l’extrême droite dans les urnes mais aussi dans la rue.
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