« pour eux, on est des intérimaires ». Les ouvriers d'arkema ferment les vannes face au mépris de la direction

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« pour eux, on est des intérimaires ». Les ouvriers d'arkema ferment les vannes face au mépris de la direction"


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Ce mardi, les salariés du site de Arkema Jarrie (Isère) ont arrêté la production de l’usine suite à une réunion de négociations avec la direction générale de l’entreprise sur des mesures


d’accompagnement du Plan de Sauvegarde de l’emploi (PSE). En effet, la direction du site de Arkema Jarrie, producteur de chlore, a décidé d’arrêter l’électrolyseur de l’usine en décembre


dernier, provoquant la suppression de 154 emplois, soit près de la moitié des travailleurs du site. Lors des négociations organisées, la direction de l’entreprise n’a fait aucun pas vers les


revendications de reclassement demandées par l’intersyndicale CGT, CFE-CGC et CFDT. Depuis le 5 décembre, les salariés de l’usine luttent contre la casse sociale du secteur de la chimie,


qui a entraîné la suppression de 154 emplois sur le site alors que la rentabilité de l’entreprise est bonne. Le 13 janvier dernier, ils ont durci la mobilisation en mettant l’usine


totalement à l’arrêt et ils ont organisé un rassemblement de grévistes devant le siège parisien de Arkema. Cette semaine, l’absence de réponse sur les revendications de la part de la


direction a provoqué la colère des salariés qui ont décidé d’arrêter l’activité. En effet, à l’appel de l’intersyndicale, une assemblée générale s’est tenue ce mercredi avec la présence de


200 travailleurs du site, montrant une colère et une détermination importante face au mépris de la direction. Lors de l’assemblée, il a été décidé de fermer les vannes de l’usine pour mettre


la production à l’arrêt jusqu’à la semaine prochaine. L’intersyndicale compte sur la deuxième réunion du PSE qui aura lieu le lundi 12 mai pour avoir une réponse de la direction sur leurs


revendications. Parmi les revendications, l’intersyndicale demande la mise en place d’offres valables d’emploi pour les plus de cinquante ans ou pour les personnes handicapés, le maintien en


poste de salariés susceptible de pouvoir remplacer un salarié dont le départ en retraite est prévu sous 24 mois, le maintien d’une garantie « santé prévoyance » sur cinq ans, la mise en


place d’un congé de reclassement de vingt-quatre mois pour permettre aux salariés de se reconvertir ainsi qu’une indemnité supra-conventionnelle sur les licenciements de 60 000 euros. Selon


Alexandre Fiat, délégué syndical CGT, il y a un réel mépris de la part de la direction qui disait en janvier : « _Ne vous inquiétez pas, on n’est pas Vencorex_ », en référence à l’usine qui


a mené une casse sociale importante contre ses salariés. Mais la direction refuse la revendication d’indemnités supra-conventionnelles sous prétexte qu’une seule des unités ferme,


représentant tout de même la moitié de l’effectif de l’usine. La réunion de négociations du PSE ce mardi a déclenché la colère des travailleurs de l’usine, comme l’explique Alexandre : « 


_Arkema se vante d’être numéro 1 dans la chimie française et dans le top 5 du management du pays, sauf qu’aujourd’hui, ils attaquent l’emploi de 154 personnes qui ont donné leur vie et leur


famille pour l’usine en travaillant en 3x8 et en sacrifiant des moments avec leurs enfants. Tout ça pour se faire lourder comme des malpropres._ » Le délégué syndical revendique d’avoir fait


appel à un cabinet d’expertise pour estimer leurs revendications qui sont « _au prix_ ». Pour lui, « _la direction ne nous donne même pas la moitié, elle nous donne zéro !_ ». Il poursuit «


 _Ils font tout pour fermer les unités de production ! Pour eux, on est des intérimaires, ils savent que dans quelques mois on sera plus là !_ » Dans la continuité de la casse sociale menée


dans l’industrie de la chimie, après Vencorex ou Solvay, le cas de Arkema Jarrie montre encore une fois le mépris des patrons qui ne considèrent leurs salariés que comme des chiffres qu’ils


peuvent supprimer de leurs tableaux comptables. Dans l’ensemble du pays, on assiste à une forte augmentation du chômage, alimentée les multiples plans de licenciements comme à Arcelor Mittal


où 636 emplois sont menacés. En tout, plus de 300 000 emplois seraient menacés dans des secteurs variés comme la métallurgie, le commerce, le secteur public et associatif ou encore la


chimie. Face à la casse sociale, il est nécessaire de construire une riposte d’ensemble du mouvement ouvrier pour l’emploi, en luttant pour l’interdiction des licenciements et pour un CDI


pour tous les travailleurs intérimaires ou en CDD. Contre les entreprises qui ferment en laissant sur le carreau les travailleurs, ou qui organisent les licenciements massifs, la défense


d’une nationalisation sans indemnités ni rachat et la mise sous contrôle des travailleurs sont les seules perspectives viables pour lutter contre un patronat radicalisé par leurs bénéfices


et le partage des dividendes.


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