Nouvelle attaque xénophobe : trump interdit les étudiants étrangers d'inscription à harvard

« _Le campus de Harvard, originellement symbole de prestige académique, est devenu un terreau fertile pour l’ostentation morale et la discrimination_ » énonce Trump dans une déclaration

récente. Le 22 mai dernier, le président a interdit à Harvard le droit d’inscrire des étudiants étrangers, en retirant l’université du programme leur permettant de délivrer des visas

étudiants. Ce sont près de 6 800 étudiants qui sont désormais contraints de quitter Harvard, sous peine d’un retrait de leur statut légal et d’une expulsion du territoire américain. Il

s’agit d’une nouvelle attaque de Trump qui cherche à faire régner sa loi dans les universités américaines, en visant le mouvement pro-Palestine en premier lieu. Alors que nombre d’entre

elles représentent aujourd’hui un foyer de contestation au régime, avec depuis l’an dernier des mobilisations massives sur les campus en soutien à la Palestine, Trump passe à l’offensive

pour réduire au silence le mouvement étudiant. Afin de diaboliser l’université, le Département de Sécurité Intérieure des États-Unis accuse Harvard d’avoir laissé s’installer un

environnement dangereux, où s’épanouit un sentiment « anti-Américain » et « pro-terroriste » sur le campus. Les autres faits reprochés sont que l’école aurait accueilli et formé des

militants de la branche paramilitaire du Parti Communiste chinois, entretenant un certain lien avec cette organisation. Ces accusations absurdes sont le résultat de la résistance d’Harvard

face aux demandes de l’administration Trump de délivrer un rapport sur les activités « criminelles » et violentes des étudiants étrangers mobilisés sur le campus ainsi que des images des

manifestations, demande transmise en avril dernier. Alors que la présidence de l’université s’oppose à ces renvois massifs et déclare que « les étudiants étrangers ne sont pas plus violents

ou agitateurs que les autres », l’administration Trump tente de passer en force en exigeant l’envoi des dossiers des étudiants mobilisés dans les prochaines 72 heures. LE PROJET DE TRUMP

POUR LES UNIVERSITÉS : CHASSE AUX ÉTRANGERS ET OFFENSIVE IDÉOLOGIQUE RÉACTIONNAIRE « L’université devra mandater un organisme extérieur pour auditer le corps étudiant, le corps professoral,

le personnel et la direction afin d’évaluer la diversité des points de vue, de sorte que chaque département, domaine ou unité d’enseignement présente individuellement une diversité

idéologique. » Dans cette lettre, le Département de la Sécurité intérieure exige une inspection accrue des opinions de la communauté éducative de l’Université, par un acteur privé extérieur,

qui s’entretiendra avec l’ensemble des professeurs. Une opération qui relève en réalité d’un tri idéologique répressif se donnant pour objectif d’épurer Harvard de l’ensemble des

professeurs qui ne partageraient pas les positions réactionnaires et conservatrices de l’administration Trump. Des renvois massifs sont en jeu, visant à un remplacement des professeurs les

plus progressistes et à la fermeture de certains départements. L’université avait déjà pris des mesures répressives à la suite du gel de 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales en

acceptant notamment de renvoyer la direction de leur département d’étude du Moyen-Orient, et de suspendre son partenariat de recherche avec l’université de Beir Zeit en Cisjordanie. Mais ce

premier alignement sur les exigences répressives de Trump n’aura pas suffi ; aujourd’hui, le saut xénophobe des demandes de l’administration envoie une onde de choc dans la communauté

universitaire. Alors que l’incarcération et la tentative de déportation de Mahmoud Khalil avait été un premier pas vers la répression des étudiants étrangers mobilisés, c’est aujourd’hui le

droit de résidence qui est attaqué. Après avoir reculé sur la suppression de plusieurs milliers de visas étudiants, Trump s’est adressé à la Cour Suprême le 8 mai dernier pour supprimer le

statut légal de 532 000 immigrés. Une volonté de contrôle idéologique des universités par l’administration Trump est en marche, qui passe par une offensive accrue contre le « wokisme » et

qui visent toutes les foyers de réflexion progressistes que peuvent accueillir les centres de recherches universitaires. Avec ces attaques contre les étudiants étrangers mobilisés contre la

censure du corps enseignant et les coupes budgétaires dans les facs, le président tente d’imposer son agenda réactionnaire au corps étudiant qui relève la tête. C’est grâce aux mobilisations

pour la Palestine et à l’auto-organisation qu’il avait reculé sur son attaque à l’encontre des visas étudiants. Aujourd’hui, seule une mobilisation massive organisée à la base est capable

de faire face à l’agenda réactionnaire et répressif qui s’abat sur les universités.