Méga coupure en espagne : sánchez refuse de suspendre les activités non-essentielles au service du patronat

_Cet article est initialement paru en espagnol le 28 avril dans les colonnes de la Izquierda Diario.es_ Avec seulement 50 % de l’alimentation électrique rétablie et 100 % du réseau

ferroviaire paralysé, le gouvernement PSOE-Sumar n’a pas décrété la suspension des activités non essentielles, comme il conviendrait dans une telle situation. Le gouvernement central a reçu

les compétences déléguées en matière d’urgence de la part de huit communautés autonomes qui ont activé le niveau 3 de la Protection civile : La Rioja, l’Andalousie, Murcie, Madrid, la

Galice, la Castille-La Manche, l’Estrémadure et la Communauté valencienne. Dans le reste du pays, aucun autre gouvernement autonome n’a activé ni demandé cette suspension. Lors de la

conférence de presse tenue après la réunion du Conseil national de sécurité, Pedro Sánchez a laissé chaque travailleur à sa responsabilité individuelle quant à la question d’aller ou non

travailler, en les invitant à privilégier leur sécurité. Une déclaration sans aucune valeur légale si un employeur décide par la suite de prendre des mesures à l’encontre de ceux qui

choisissent de rester chez eux. Mardi, il s’est réjoui que de nombreuses entreprises puissent reprendre leur activité normalement et que la Bourse ait terminé la journée en hausse. Une fois

encore, comme on l’a vu pendant la pandémie ou lors des inondations à Valence, les profits des entreprises passent avant nos vies et notre sécurité. Le président n’a pas garanti que le

réseau ferroviaire pourrait fonctionner à nouveau ce mardi. Il a indiqué que 35 000 passagers piégés dans une centaine de trains avaient été secourus au cours de la journée, et que 11

convois restaient encore bloqués avec des passagers à bord, dans des zones difficilement accessibles. Les télécommunications ne sont toujours pas stabilisées en raison des coupures de

courant affectant les antennes relais. Le risque de se retrouver à nouveau isolé et sans communication reste donc élevé. Des milliers de personnes restent dans la rue sans pouvoir rentrer

chez elles, et l’administration ferroviaire (l’ADIF) ne leur a offert que la possibilité de passer la nuit dans les gares, tandis que des milliers de chambres d’hôtel ou d’appartements

touristiques sont inoccupés. Dans certaines gares comme à Sants, seuls les voyageurs ayant un billet pour les trains à grande vitesse peuvent y passer la nuit, tandis que ceux avec des

billets pour des trains régionaux ou de banlieue se retrouvent à la rue. La CGT a rappelé sur les réseaux sociaux que les travailleurs pouvaient invoquer l’article 37.3.G du Statut des

travailleurs pour ne pas se rendre à leur poste si aucune garantie d’accès par des voies de communication sûres n’est assurée. Un rappel de base, mais qui ne suffit pas. Les délégués des

syndicats de gauche, ainsi que ceux de la Confédération syndicale des Commissions ouvrières (CCOO) et de l’Union générale des travailleurs (UGT), qui sont des milliers, devraient prendre

l’initiative d’imposer dans les entreprises non essentielles des suspensions, des congés payés et d’autres mesures garantissant que le plus grand nombre de travailleurs puissent rester chez

eux jusqu’au retour à la normale. Peu avant minuit, la moitié du pays restait encore plongée dans l’obscurité. Dans plusieurs communautés autonomes, la restauration du service électrique

reste inférieure à 15 %. Le gouvernement indique que le rétablissement complet passera par la connexion aux réseaux électriques du Maroc et de la France, ainsi qu’aux centrales à cycle

combiné et aux barrages hydroélectriques. Il a assuré que les hôpitaux fonctionnaient normalement grâce aux groupes électrogènes. Mais en réalité, dans beaucoup d’entre eux, ces

installations ne couvrent que les services les plus sensibles — réanimations, blocs opératoires ou salles de dialyse — tandis que les urgences et d’autres services fonctionnent pratiquement

dans le noir. Dans les faits, les opérations et soins non urgents ont été reportés. Concernant les causes possibles de la panne, Sánchez a expliqué qu’aux alentours de 12h30, 15 gigawatts

auraient été perdus en 5 secondes, soit 60 % de la demande. Les raisons de cette chute restent inconnues à ce jour, et il a insisté sur le fait qu’aucune piste n’était écartée.