« la ratp nous met en danger » : des agents de maintenance exposés à de graves risques chimiques
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_Depuis plusieurs années, les agents de maintenance de la RATP sont exposés à des risques chimiques dangereux pour leur santé, comme l’explique un récent rapport d’expertise du cabinet 3CSE,
spécialisé dans l’organisation et l’environnement de travail. Il met en lumière des dysfonctionnements majeurs dans les centres bus et des manquements de la direction, notamment en ce qui
concerne l’aération des ateliers et le stockage et la gestion des produits et déchets chimiques._ Malgré de nombreuses alertes, dont plusieurs de l’inspection du travail, la RATP persiste à
mettre en danger ses agents de maintenance. Pire, l’Établissement public à caractère industriel et commercial en France (EPIC) conteste les résultats du dossier et veut porter plainte pour
“connivence” entre les salariés et le cabinet 3CSE. Révolution permanente est allé à la rencontre de Gilles Démoulin, technicien de maintenance RATP et délégué syndical de la CGT, qui nous a
livré un témoignage accablant sur la situation. RÉVOLUTION PERMANENTE : POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER QUELS SONT LES PROBLÈMES AU SEIN DES CENTRES BUS DE LA RATP ? GILLES DÉMOULIN : Dès 2019,
il y a eu les premières alertes sur les conditions de travail dans les centres bus. À l’époque, des inspections ont été menées par le service interne à la RATP, le Laboratoire Essais et
Mesures (LEM, Ndlr.), qui mesure entre autres la qualité de l’air dans les métros. Ils ont constaté que les systèmes de ventilation et d’extraction des gaz ne fonctionnaient pas
correctement, d’abord dans le centre bus d’Aubervilliers, puis à celui de Belliard, et finalement dans tous les centres qu’ils ont inspectés. Rien qu’à Aubervilliers, il a fallu dépenser 350
000 euros pour remettre en état la ventilation. Ces alertes ont déclenché des visites de l’inspection du travail dans les centres, qui a constaté les mêmes dysfonctionnements, en plus de
problèmes sur les stockages et de gestion des déchets chimiques. Mais malgré ces nombreuses alertes, les problèmes persistent. RP : QUELS SONT LES RISQUES AUXQUELS LES AGENTS SONT EXPOSÉS ?
GD : Nous sommes exposés à des substances chimiques dangereuses, comme les fumées de soudure, les résidus de carrosserie en fibre de verre, et d’autres produits toxiques. On parle de
contamination et d’expositions croisées à des agents chimiques dangereux (ACD, Ndlr.) et de cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR, Ndlr.), dont certains dépassent les valeurs limites
d’exposition. Cela peut entraîner des irritations, des intoxications, des maladies chroniques, voire des cancers. Moi-même, j’ai perdu trois collègues ces dernières années. On ne peut pas
toujours faire le lien direct avec leur exposition aux produits toxiques, mais c’est troublant. RP : COMMENT LA RATP A-T-ELLE RÉAGI À CES ALERTES ? GD : Malgré nos demandes, le rapport du
cabinet, les mises en demeure, les lettres d’observation, les procès-verbaux de l’inspection du travail entre 2020 et 2024, l’employeur n’a pas pris de mesures pérennes et nous met
directement en danger. Par exemple, les carnets d’entretien des équipements sont souvent incomplets, et par ailleurs la RATP ne publie pas systématiquement des affichages réglementaires pour
nous informer des risques sur notre lieu de travail. On nous a même caché que certains systèmes étaient défectueux, et la RATP a empêché le cabinet 3CSE de prendre des photos ou d’avoir
accès à des documents importants. RP : VOUS AVEZ OBSERVÉ UNE DÉGRADATION NETTE DE VOS CONDITIONS DE TRAVAIL DEPUIS 2020, DONC DEPUIS L’OUVERTURE À LA CONCURRENCE, QU’EST-CE QUI S’EST PASSÉ ?
GD : La RATP a réduit ses effectifs de manière drastique depuis plusieurs années, près de 25 % de nos effectifs en moins, alors que le nombre de bus a augmenté. Il y a 17 ans, on était 1900
dans mon secteur pour 3500 bus. Aujourd’hui on est à peine 750, alors qu’on doit gérer 4500 bus. Mais surtout, l’ouverture à la concurrence a entraîné une réorganisation des services dans
la RATP, notamment l’absorption du département Maintenance Réseau Bus par le Réseau de Surface. On a perdu à cause de ça un service de prévention qui avait une meilleure maîtrise des
expositions et des contaminations. Avant, quand on arrivait à la RATP, on avait six mois de formation solide. On apprenait à manipuler les produits dangereux, à comprendre les risques, à
utiliser les équipements de protection. Aujourd’hui, les nouveaux employés sont souvent jetés dans le bain sans préparation. Ils sont mis en double avec des collègues qui ne sont pas
formateurs. Résultat : les problèmes s’accumulent, et pire, tu te retrouves avec des agents qui prennent encore plus de risques, car ils ne sont pas suffisamment informés sur les dangers des
produits qu’ils manipulent. RP : QUELLES SONT VOS REVENDICATIONS AUJOURD’HUI ? GD : Nous voulons que la RATP reconnaisse les nombreux dysfonctionnements et ses manquements, et qu’elle
prenne enfin ses responsabilités. Le rapport confirme tout ce qu’on dénonce depuis des années. Il met en évidence les carences en matière de sécurité, le manque d’aération, les produits
chimiques mal gérés, et le manque de formation. Nous demandons à ce que la RATP prenne des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail : des équipements de protection
collective fonctionnels, des formations adaptées, un suivi médical renforcé, et surtout que les maladies professionnelles potentielles soient reconnues. Nous sommes 65 travailleurs à avoir
saisi les prud’hommes. On attend la décision le 29 avril. La RATP, elle, a décidé de porter plainte contre le cabinet d’expertise pour “connivence” avec nous, pour que le rapport soit
invalide et qu’il ne puisse pas étayer notre plainte. Mais quoi qu’il arrive, on ne lâchera pas. La santé et la sécurité des travailleurs ne sont pas négociables.
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