Casse sociale : l'université rennes 2 refuse de renouveler un cdd pour privilégier la sous-traitance

Kylliann, travailleur au sein de la Direction des Ressources Immobilières de l’université Rennes 2, s’est récemment vu notifier la non-reconduite de son contrat. Dans son équipe, il est en

charge de l’installation du mobilier, du réaménagement des salles et de la mise à disposition de matériel pour divers événements. C’est également lui qui s’occupe des allers-retours

logistiques entre les deux campus de l’université (Rennes et Saint-Brieuc). Avec la suppression du poste de Kylliann, qui réalise pourtant un travail essentiel au bon fonctionnement de

l’université, c’est son équipe entière qui est menacée de disparition. L’université Rennes 2 n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’une travailleuse avait déjà subi le même sort en 2023.

Dans ces deux cas, le non renouvellement des contrats se fait lors de la 5ème année en CDD. Rappelons que dans la fonction publique, au-delà de 6 ans un CDD doit obligatoirement déboucher

sur un CDI. L’université fait donc preuve d’un cynisme sans limite, en exploitant des travailleurs précaires pour les jeter avant un quelconque espoir de titularisation ou CDIsation.

D’autant que ce scandale n’arrive pas seul, puisque l’université Rennes 2 souhaite privilégier la sous-traitance. Ce choix, loin d’être anodin ou isolé, correspond à une stratégie mise en

place dans de nombreux services publics. Cela permet de faire baisser artificiellement la part de masse salariale dans le budget, une demande imposée par le ministère et le rectorat dans le

cas des universités, alors même que ce genre de montage peut amener une hausse des coûts. Dans un rapport gouvernemental publié en février 2020, on peut par exemple lire que « _l’absence de

remplacement d’un poste pour trois départs d’enseignants et d’un poste pour quatre départs de BIATSS_ » (personnels de Bibliothèque, Ingénieurs, Administratifs, Techniques, de Santé,

Sociaux) feraient parties des « opportunités » à saisir lors de départs à la retraite, sans même une once de considération ni pour le personnel ni pour les étudiants. La réalité de la

sous-traitance, au-delà des lubies comptable du ministère, c’est la dégradation de la qualité de service pour les universités, une source d’enrichissement pour les entreprises privées et une

attaque contre les travailleurs. Par exemple, en 2021, les salariés d’Arc-en-ciel, entreprise à laquelle Sorbonne Université fait appel pour la sous-traitance du nettoyage des locaux,

s’étaient mis en grève pour dénoncer les conditions inadmissibles imposées par leur employeur : heures non payées, absence de contrat de travail, diminution d’heure avec augmentation de la

charge de travail, etc. Nous appelons à rejoindre le rassemblement appelé par Sud Éducation, la CGT et CFDT, prévu devant le bâtiment B du campus de Villejean, le jeudi 24 avril à 12h30.

Contre la suppression et le gel des postes à l’université : défendons la titularisation de tous les travailleurs précaires !