La distanciation physique, l'isolement et le soin existent aussi chez les animaux
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Distanciation, isolement, soins : ce « système de santé » complexe n’est pas l’apanage des êtres humains. L’évolution a conféré aux animaux des logiques sanitaires assez proches pour
préserver l’espèce. La distanciation physique est aujourd’hui l’un des principaux gestes barrières pour freiner la propagation du coronavirus. Fixée entre 1 à 2 mètres minimum, elle réduit
les risques d’une contamination directe, étant donné que les particules virales de ce pathogène sont aéroportées. Ce mécanisme de distanciation est un comportement tout à fait naturel pour
contrer une épidémie, et ce n’est pas seulement le cas chez les êtres humains. «_ La distanciation sociale est une conséquence naturelle de la maladie chez les animaux, qu’ils soient humains
ou non_ », confirme une vaste étude parue le 5 mars 2021 dans _Science_, pour laquelle se sont associés des épidémiologistes et des biologistes spécialisés dans l’évolution. Comprendre ces
réactions naturelles et leur impact sur la transmission des agents pathogènes «_ fournis un aperçu épidémiologique de nos propres réponses aux défis de la pandémie_ ». DISTANCIATION PHYSIQUE
ET AUTO-ISOLEMENT L’équipe de recherche explique combien l’évitement des individus contaminés relève d’un mécanisme de survie quasi automatique dans la plupart des espèces étudiées, et dont
l’organisation sociale est relativement proche des êtres humains. Cela concerne les chauves-souris, les homards, certaines espèces de poissons, mais aussi les insectes eusociaux (qui
fonctionnent par colonie) tels que les abeilles, les fourmis, les termites. Les différents mécanismes de réaction face aux infections, chez certains animaux et insectes. Source : Stockmaier
& Al., Science, 2021 Les biologistes et épidémiologistes relèvent, dans leur papier, que lorsqu’un termite est exposé à des spores fongiques entomopathogènes (un champignon qui infecte
des insectes jusqu’à causer leur mort), il produit alors un signal vibratoire pour alerter ses congénères, ce qui déclenche « _des réactions d’évitement_ ». On retrouve la même réponse par
évitement chez des poissons et des singes. Du côté des fourmis, il s’opère des signaux chimiques permettant d’identifier, quasi immédiatement après l’exposition, une congénère infectée et
contagieuse. Cela déclenche «_ l’auto-isolement et une distanciation sociale proactive_ », mais aussi des réactions d’hygiène comme la destruction et/ou le nettoyage du cocon. On trouve une
mécanique d’auto-isolement volontaire chez plusieurs espèces. Il y a d’abord l’auto-isolement dit passif, une « _composante du comportement face à la maladie, qui se produit lorsqu’un
individu malade réduit directement ou indirectement ses contacts avec les autres tout en restant au sein du groupe_ ». Chez des abeilles infectées par un virus, cela peut se traduire par
l’arrêt du partage de la nourriture ; chez les chauves-souris, il s’agit d’un coup d’arrêt au toilettage mutuel. Ensuite, il y a l’auto-isolement dit actif : « _Les animaux humains et non
humains potentiellement infectieux s’éloignent parfois activement des autres, empêchant ainsi les individus susceptibles [à l’infection] d’interagir avec eux _». Certaines fourmis infectées
par un pathogène vont passer la majeure partie de leur temps à l’extérieur, en dehors de la fourmilière, ce qui limite les risques de diffuser l’infection dans le nid. Il existe au sein de
quelques espèces d’insectes un isolement forcé, voire agressif, notamment chez certaines abeilles où l’individu infecté est trainé de force en dehors de la ruche pour être exclu. Ce n’est
pas systématique, et de tels comportements n’ont pas été observés chez des mammifères. Pour aller plus loin DES RÉACTIONS DE SOIN Quid des soins prodigués aux individus malades ? L’humanité
n’est pas la seule espèce à prendre soin des autres. Cette réaction sanitaire se retrouve tout particulièrement chez les insectes eusociaux — fourmis, termites. Des individus « soignants »
éliminent physiquement ou désactivent chimiquement les spores fongiques infectieuses chez leurs compagnons contaminés, « _ce qui diminue le risque d’infection pour ces derniers mais augmente
également leur propre risque d’infection_ ». D’ailleurs, on retrouve chez les fourmis noires des jardins une organisation aussi complexe que fascinante pour isoler les individus contaminés,
les soigner, tout en prenant en compte les risques d’infection chez les fourmis soignantes. À gauche, l'organisation du nid avant exposition. À droite, organisation après que des
individus aient été exposés à un pathogène : la fourmilière se divise en différents groupes isolés. Source : Stockmaier & al., Science, 2021 Les fourmis se subdivisent en groupes
distincts afin d’éviter la transmission du pathogène d’un groupe à l’autre. Les fourmis infectées sont isolées dans un cocon bien à part. Puis les soignantes viennent les aider. Mais les
fourmis infectées et soignantes n’ont aucun contact avec les fourmis butineuses (les ouvrières essentielles à la survie de la fourmilière). «_ Cette réaction précoce à l’échelle de la
colonie réduit probablement le risque d’épidémie en limitant la transmission accidentelle par des porteurs asymptomatiques._ » Pour aller plus loin L’équipe de recherche à l’origine de cette
étude conclut qu’au regard de la lutte contre la pandémie du Covid-19, qui génère des besoins de distanciation sans précédent, les systèmes animaux non humains, « _en particulier ceux dont
les structures sociales sont similaires aux humains_ », offrent des possibilités cruciales pour éclairer certaines modalités épidémiologiques, comme «_ l’efficacité, la variabilité, la durée
des mesures de distanciation_ ». Plus largement, cela remet en perspective notre mécanique naturelle pour contrer l’épidémie et se protéger mutuellement — l’évolution a conféré à tous les
animaux des logiques sanitaires assez proches pour préserver l’espèce. Toute l'actu tech en un clin d'œil Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur
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