Sainte-brigitte résiste à retour en terre pour les salone traditions et modernité l'attraction de st-jacques des commerçants qui aiment le quartier le cimetière grand comme un village

Installés à Cannes, Marie-Dominique et Emmanuel Salone ne pensaient pas revenir autrement qu'en villégiature sur les terres familiales. Voilà 5 ans, pourtant, Marie-Dominique Salone et

son associée ont l'opportunité de reprendre la pharmacie de Sainte-Brigitte qui donne sur le cimetière _« où le soir il y a de magnifiques couchers de soleil sur le carré militaire. »_

À deux pas, donc, de la sépulture familiale des Carémil… ascendants des Salone. __ _« Quatre générations y reposent »_, note Emmanuel Salone, architecte qui a signé l'espace

Jacques-Louis Lions, _« une commande de la communauté d'agglomération du Pôle Azur Provence »_, et la salle d'escrime à Grasse. Le quadragénaire regarde les plaques de la grande

tombe où les noms s'égrènent : Étienne Carémil (1847-1949) et Rose Achard son épouse. Leur fille Jeanne Pascalie Achard (1906-1985). __ _« __ç__a remonte à 1839 »_ souligne Emmanuel

Salone qui précise,_ Étienne Carémil est mon arrière-grand-père. Il cultivait le jasmin et la rose à Saint-Jacques. Il a été maire de Grasse pendant deux mandats (en 1931 et en 1937). » _

Homme entreprenant, Étienne Carémil rachète aussi la parfumerie Honoré-Payan en 1906, sise sur l'avenue qui porte aujourd'hui son nom et transformée depuis en logements

d'habitation. Et déjà l'ouvre à la visite touristique_. _ _« C'est amusant cette proximité familiale et puis ce coucher de soleil sur la tombe familiale »_, note

Marie-Dominique Salone._ Et puis pour la clientèle locale, c'est important que je ne sois pas parachutée. J'échange beaucoup sur les histoires familiales avec les gens d'ici.

C'est comme ça que j'ai découvert qu'une de mes clientes avait été en classe avec ma belle-mère. »_ + Quartier calme, selon de nombreux riverains, en dépit de la route

départementale très passante. + Des parkings gratuits, _« y compris un mis à disposition par la Ville pour les commerçants. »_ + De nombreux commerces. + _«La clientèle est très sympa ! »_,

Marie-Dominique Salone, pharmacienne. + _«La route passante nous offre une grande visibilité »_, Laurent Vogler. + _«Entre cimetière et Maison de repos… Sans parler du Petit Paris qui

n'est pas loin, côté services publics, on est super-dorlotés »_, s'amuse une riveraine qui note aussi _« un quartier quasi rural avec ses murs de pierres sèches un peu effondrés

chemin de Sainte-Brigitte. »_ - _« Il n'y a pas d'animation. Aucun événement depuis des années. À Noël on a eu un sapin et une guirlande. »_ - Les bus sont trop rares. - _« On

n'est pas soutenu par la ville »_, Tatiana, la coiffeuse. - _« La route est dangereuse. Il y a des accidents. On risque notre peau à traverser »_, pour un autre riverain. - _« Il manque

un magasin de fringues. Il a déménagé en centre-ville et n'a pas été remplacé », _selon Michaël. UN CENTRE COMMERCIAL ENTRE ANCIEN ET NOUVEAU : _«Je viens des Marronniers et ici, je

trouve mon coiffeur Michaël et la pharmacie »_, déclare Dorian Lorent, client du salon de coiffure de Tatiana Rinaldi. __ _« En 19 ans, j'ai vu le quartier évoluer et le nombre de

commerces se développer »_, déclare la coiffeuse et patronne de « Beauthy'R » qui a doublé la surface de son établissement et travaille en famille avec son frère Michaël et sa

belle-sœur, Victoria Torrente. _« Je suis arrivée à Grasse toute petite. Mes parents, Christian et Maryse, tenaient le garage de la rue Victor-Hugo. Et comme je servais à la pompe, je

connais beaucoup de monde. » _ Depuis le départ à la retraite de la fleuriste, Colette Stamegna, c'est Tatiana Rinaldi la plus ancienne sur place_. « Colette revient toujours se faire

coiffer chez moi »_, dit la cheffe d'entreprise. DEUX POMPES FUNÈBRES : le centre commercial abrite deux pompes funèbres. Normal, avec la proximité du cimetière. «_D'ailleurs

Sainte-Brigitte n'a pas de fête annuelle, le quartier pourrait adopter la Toussaint ! C'est très beau avec toutes ces fleurs. Et puis il y a du monde ! »_, suggère Tatiana Rinaldi.

LE PETIT DERNIER : Laurent Vogler (cuisinier-photographe) et Pascal Noré, artistes grassois, viennent d'ouvrir leur restaurant-salle d'exposition « Chez Mémé ». C'est le

petit dernier des commerces de Ste-Brigitte. _« L'endroit est idéal et j'aime photographier les cimetières »_, se réjouit Laurent Vogler dont l'équipe est complétée par

Sylvain Dompnier à la plonge. Ce mercredi à la carte : _« Saumon mariné et écrasée de pommes de terre. Daube à la provençale. »_ Le cimetière accueille bien plus de Grassois que le quartier

d'habitants ! 8 000 sépultures, la taille d'un village, précise le responsable Jean-Marie Mazone. À la tête d'une équipe de cinq employés, il règne sur les neuf cimetières de

la commune. Mais Sainte-Brigitte est le plus vaste avec ses quatre hectares. Au nombre des personnalités qui y reposent, on compte les patrons des parfumeries historiques comme les familles

Chiris, Robertet, Charabot, Lions, etc. Mais aussi des personnalités à la renommée nationale comme Charles Pasqua, ex-ministre de l'Intérieur, enfant de Saint-Jacques, décédé l'an

dernier._ « Une vingtaine de personnes viennent d'un peu partout chaque année se recueillir devant sa tombe »_, souligne Jean-Marie Mazone. Ou encore le peintre et photographe Charles

Nègre et le parolier et chanteur Robert Nyel. Si la plus vieille tombe remonte à 1802, il en est une qui attire le regard grâce à la plaque apposée récemment devant : il s'agit de la

dernière demeure discrète d'Élizabeth Reynolds. La Grassoise a servi la Reine Victoria pendant 14 ans. Elle en fut récompensée à son décès à l'âge de 45 ans, le 8 avril 1891,

puisque la reine d'Angleterre offrit un service funèbre et une pierre tombale pour ses bons et loyaux services au sein de la royale maison.