Charles jaigu : «oser dire ce qu’il en est de gaza»

CHARLES JAIGU : «OSER DIRE CE QU’IL EN EST DE GAZA» CHRONIQUE - L’historien Jean-Pierre Filiu a arpenté Gaza pendant quarante ans. Il y est retourné grâce à Médecins sans frontières pendant

un mois. La ville n’est plus qu’un tas de pierres fumantes et une vallée de larmes. Fallait-il frapper si fort ? Habile, enflammé, pondéré tour à tour, Jean-Pierre Filiu, jadis diplomate,

est aujourd’hui mi-historien en mission, mi-pèlerin scrutateur. Il s’est enthousiasmé pour les printemps arabes qui devaient déboucher, espérait-il, sur de nouveaux régimes démocratiques.

Échec. L’idéaliste n’est jamais loin de l’historien, mais le second sait aussi tenir le premier à distance. Le livre qu’il publie ici le ramène au terrain qu’il connaît le mieux : Gaza. Il

est entré dans la très ancienne oasis devenue territoire maudit le 19 décembre 2024 et il y est resté jusqu’au 21 janvier de 2025. Il y a été admis avec une équipe de Médecins sans

frontières. Les autorités israéliennes, qui le connaissent, ne l’ont pas refoulé. Ce n’était pas gagné, quand les journalistes accrédités du monde entier sont systématiquement interdits de

séjour au motif qu’une prise d’otage par le Hamas est possible. C’est donc dans un convoi MSF qu’il rejoint au petit matin la zone dite humanitaire au sud-sud-ouest de la _« bande…_