Quand le français était langue des parias en louisiane

«LE FRANÇAIS DISPARU» (1/4) - Après l’achat de la Louisiane par les États-Unis en 1803, le français devient progressivement un stigmate d’arriération. Marginalisés et contraints à

l’assimilation, Créoles et Cadiens voient leur langue reculer sous la pression de l’anglicisation. A-t-on vu territoire plus cosmopolite que la Louisiane du XVIIIe siècle ? Trappeurs et

boucaniers, explorateurs, administrateurs et tribus amérindiennes arpentent la _« Grande Louisiane »_, des rives du golfe du Mexique aux Grands Lacs. Entre les Appalaches et les Rocheuses,

cet immense territoire fut, pendant trois siècles, un bastion du français en Amérique. Aujourd’hui, moins de 150.000 personnes parlent encore couramment la langue de Molière. Remontons le

temps. La Louisiane actuelle, État américain, n’est que l’excroissance sud de ce qui recouvre à l’époque la moitié de l’Amérique du Nord, irriguée par les bayous et les marécages, émaillée

de plantations de canne à sucre et de mousse espagnole. Descendant le Mississipi en canots jusqu’à son delta dans le golfe du Mexique, dans une folle expédition, René-Robert Cavelier de La

Salle prend officiellement possession du territoire le 9 avril 1682. Tout ce qui n’est pas aux grandes puissances européennes n’appartient encore à personne…