Paris : peimane ghaleh-marzban choisi comme nouveau président du premier tribunal judiciaire de france

PARIS : PEIMANE GHALEH-MARZBAN CHOISI COMME NOUVEAU PRÉSIDENT DU PREMIER TRIBUNAL JUDICIAIRE DE FRANCE Le Président de l’emblématique Tribunal de Bobigny devrait remplacer Stéphane Noël à ce

poste prestigieux de la justice. Publicité Dans la communauté judiciaire, dans celle des magistrats, il n’y aura sans doute pas une voix pour s’élever contre le choix du conseil supérieur

de la magistrature. Ce mercredi, il a en effet choisi de nommer Peimane Ghaleh-Marzban, nouveau président du Tribunal judiciaire de Paris en lieu et place de Stéphane Noël. Non que les

autres candidats aient démérité, car en la personne de Benjamin Deparis, président du tribunal de Nanterre, de Bertrand Menay, président de celui de Versailles, et de Jean Seither, premier

président de la Cour d’appel de Douai,_ «les prétendants étaient de très haut niveau»_, fait remarquer un bon connaisseur de la vie judiciaire. De celui qui est toujours pour quelques

semaines encore président du Tribunal judiciaire de Bobigny, on dira qu’il cochait, en termes de carrière, toutes les cases et que rien des arcanes de la justice ne lui échappe. Il a en

effet commencé sa carrière au Parquet comme substitut placé auprès du procureur général de Versailles, puis a été chargé de mission auprès du procureur général de Paris. Comme l’exigent si

souvent les hautes responsabilités judiciaires qui exigent une excellente connaissance des arcanes de la chancellerie, Peimane Ghaleh-Marzban a aussi fait de multiples passages par

«l’administration centrale» et notamment comme directeur des services judiciaires qui préside à la destinée de tout le corps ; mais il a aussi été secrétaire général du Conseil supérieur de

la magistrature. Lors de la création du Parquet national financier, et à la demande du Président du tribunal de Paris de l’époque, il accepte aussi la lourde tâche de présider la 32e chambre

correctionnelle en charge des grands dossiers économiques et financiers, difficiles, techniques et si politiques. UNE CAPACITÉ DE TRAVAIL SURHUMAINE Mais en ne faisant que décrire une

carrière sans évoquer l’homme, on ne dit rien du magistrat qu’est Peimane Ghaleh-Marzban. Chacun de ceux qui ont croisé son chemin, surtout à Bobigny, témoigne d’une abnégation rare et d’une

capacité de travail surhumaine. Malgré la charge d’un aussi grand tribunal, aux crises et aux enjeux incessants, à l’activité démentielle, son président n’a jamais quitté l’arène,

descendant à l’audience plusieurs fois par semaine, quitte à endosser également celles de délestage pour juger de tous les contentieux au civil ou au pénal, assumant également les

permanences et les urgences. Méticuleux à l’extrême, conscient que Bobigny nécessite une organisation au cordeau pour ne pas couler, Peimane Ghaleh-Marzban a géré son tribunal au plus près,

se reposant sur les magistrats en qui il a toute confiance et à qui il n’hésite pas à demander beaucoup. Mais aussi en innovant avec la création de nouvelles formations de jugement dédiées

notamment aux violences intrafamiliales ou à la justice économique et financière. Discret et jaloux de son histoire personnelle, c’est lors du procès d’Éric Dupond-Moretti devant la cour de

justice de la République, qu’il flanche émotionnellement, quasiment la voix tremblante quand son impartialité vis-à-vis de l’institution judiciaire est mise en cause. Une séquence inédite

qui touchera la magistrature plus qu’elle ne l’offusquera et dans laquelle elle reconnaîtra cette part d’humain sans laquelle la justice n’est pas.