Un label pour trinquer local, à condition de trouver sa bouteille en succursale

Latribune

Un label pour trinquer local, à condition de trouver sa bouteille en succursale"


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«Le message qu’on veut transmettre, c’est: “Hey, consommateurs, ça, c’est littéralement fait au Québec, avec des matières d’ici, grâce au savoir-faire unique de nos distilleries”», lance


spontanément Hugo D’Astous, président de Spiritueux Québec, un regroupement de cinq distilleries créé précisément pour mener ce projet de terme valorisant. Il explique que l’objectif du


groupe — Côte des Saints, Menaud, Grand Dérangement, Ubald et Terre à boire qui vient de s’ajouter — est «qu’on puisse distinguer les produits réellement fabriqués à partir d’ingrédients


agricoles québécois, fermentés et distillés sur place, de ceux faits à partir d’alcool industriel importé». > Autrement dit, si l’alcool est produit ici — pas à base > d’alcool neutre 


ou de rhum importé, même s’il est vieilli et > aromatisé localement — à partir de ce qui pousse chez nous, et > que toutes les étapes de transformation se font dans la même > 


distillerie, la bouteille pourra afficher le fameux label. Beaucoup de produits qui portent l’étiquette Origine Québec pourront potentiellement se qualifier. Spiritueux du Québec, un


regroupement de distillateurs d'ici - Côte des Saints, Menaud, Grand Dérangement, Ubald et Terre à boire - espère que le terme valorisant «Spiritueux d’origine agricole du Québec »


puisse orienter les consommateurs. (Spiritueux Québec) UN VRAI PARCOURS DU COMBATTANT Le distillateur ne s’en cache pas: ce fut un vrai travail de longue haleine — comme c’est souvent le cas


pour tout terme encadré par le CARTV. Même le nom «Spiritueux d’origine agricole du Québec» a été long à accoucher. Hugo D’Astous parle en connaissance de cause. > Ubald, la distillerie 


qu’il a cofondée en pleine pandémie en > 2020 aux côtés de Pascale Vaillancourt, Stéphan Dolbec et Josée > Petitclerc fait tout de A à Z, de la terre jusqu’au _shooter_. Implantée à


Saint-Ubalde, capitale de la patate dans Portneuf, l’entreprise est en quelque sorte la petite sœur de Patates Dolbec — producteurs de pommes de terre depuis 1967 — et est avant tout la


réponse créative à une vraie question: que faire des légumes moches, abîmés ou détériorés? «Auparavant, on avait un élevage bovin à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Nos bœufs, c’était nos


composteurs, explique-t-il. Les défis de la rentabilité ont eu raison de notre cheptel. C’est là que l’idée de la revalorisation en alcool s’est imposée et que la vodka Route 363 est née».


La gamme de produits s’est développée depuis et compte une notamment des gins et de la vodka fine faite à base de seigle. UN UNIVERS BIEN OPAQUE En se lançant, il a vite découvert que


l’univers de l’alcool est truffé de zones grises. «C’est une drôle d’industrie dont les bases contemporaines remontent à la prohibition et à Al Capone», lance-t-il. > À ses yeux, le 


marché regorge de produits vendus comme artisanaux, > alors qu’ils ne sont que de l’alcool industriel aromatisé, mis > en bouteille et habillé d’une étiquette flatteuse. «Tu peux


appeler ta bouteille “Distillerie Pascale” et faire croire que tu distilles quelque chose, alors que t’as jamais touché un alambic», déplore-t-il. Cette pratique, tolérée un peu partout dans


le monde, porte préjudice, selon lui, aux vrais artisans et aux petites distilleries québécoises. «C’est correct. Dans le fond, moi, ce que je demande, c’est que ça soit transparent,


ajoute-t-il. D’où l’importance de créer un repère clair pour le consommateur.» VOIR NAÎTRE ET FAIRE CONNAÎTRE Ce n’est pas une panacée pour autant, car une fois que le terme sera officialisé


— ce n’est pas fait encore, mais Hugo D’Astous est confiant —, il faudra le faire connaître. Or, le CARTV encadre l’appellation, mais n’a pas les ressources pour en faire la promotion, «et


les petites distilleries ne peuvent assumer seules ce fardeau», déplore le président de Spiritueux Québec. > Sans compter qu’il faut que le consommateur trouve ces produits > sur les 


tablettes de la SAQ. Ça, c’est étonnamment l’autre > bataille des artisans distillateurs québécois. «Dans notre cas, côté promotion, la SAQ pourrait vraiment aider, insiste-t-il. On a la


chance d’avoir une société d’État qui s’occupe de la mise en marché de l’alcool. Ce serait une belle occasion de créer des espaces réservés aux spiritueux d’origine agricole du Québec, avec


un pourcentage garanti de produits 100% locaux dans chaque catégorie. » S’INSPIRER DES AUTRES PROVINCES Il compare avec d’autres provinces, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique, où les


LCBO et BC Liquor Stores sont plus engagés à promouvoir les producteurs locaux. «La SAQ joue surtout le jeu des grandes multinationales, remarque-t-il. Leur mandat, c’est de maximiser les


profits pour renflouer les coffres de l’État, pas de soutenir les artisans d’ici. Pour se tailler une place, il faut cogner à la porte de chaque succursale, négocier, espérer une commande,


relate Hugo D’Astous. Souvent, on se fait répondre: “J’ai pas de place.” Ou encore: “OK, je te prends une caisse”, mais une fois vendue, on ne nous en reprend pas pour “laisser la place à


quelqu’un d’autre”». La consultation publique du CARTV sur le terme valorisant «Spiritueux d’origine agricole du Québec» est en cours jusqu’au 5 juillet, une autre vague est prévue à


l’automne. Les détails du projet peuvent être consultés sur le site du CARTV, qui invite citoyens, entreprises et organismes à soumettre leurs observations par courriel ou par la poste. Le


ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation André Lamontagne devrait ensuite entériner le terme. «Le ministre est favorable aux produits québécois. Je pense qu’on va y


arriver, dit-il. C’est une première étape.»


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