Un sherbrookois à la coupe memorial

Moncton a eu raison de l’Océanic de Rimouski par 3-2, lundi, remportant ainsi la grande finale de la LHJMQ en six parties. Un premier sacre depuis 2010 pour Moncton. Les deux équipes

n’auront que quelques jours de repos avant de toucher à nouveau la glace, lors de la Coupe Memorial, championnat canadien du hockey junior, plus tard cette semaine à Rimouski. Une première

participation à la grande finale canadienne pour Maxime Côté, qui a amorcé la présente campagne avec le Phoenix de Sherbrooke. Côté a été échangé à Moncton au tout début de la dernière

période de transaction, aux Fêtes. Après avoir amassé 28 points en 27 matchs avec Sherbrooke, club qui l’a repêché en 11e ronde en 2021, Côté a inscrit 27 points en 33 matchs avec sa

nouvelle équipe. Et il a ajouté six points en 19 matchs éliminatoires jusqu’ici. PROFITER DU MOMENT Joueur d’énergie, solide en échec avant et dans les missions défensives, Côté savoure

chaque moment depuis la victoire de lundi soir. «On a fêté un peu, mais rien de trop extraordinaire non plus, rigole-t-il. On a une grosse semaine devant nous.» Rimouski, à titre de

club-hôte, et Moncton, étaient assurés de participer à la Coupe Memorial. Tant qu’à y être, aussi bien amorcer le tournoi comme champions de la LHJMQ. «On s’attendait à une grosse série

contre Rimouski, et c’est ce qui est arrivé. On a une très bonne équipe, on a maîtrisé ce qu’on devait faire et ça s’est bien passé», dit-il. DES REBONDISSEMENTS Toute une saison, donc, pour

le Sherbrookois, qui a été échangé, et qui a quitté la maison et le seul club dans la LHJMQ pour lequel il avait évolué. «Je ne vais pas te mentir; j’ai trouvé ça bizarre, un peu [d’être

échangé]. J’ai été le jeune joueur qui débarque au sein de son équipe locale. On s’est rendu dans le carré d’as, il y a quelques années, et là c’était à mon tour de redonner aux jeunes du

Phœnix. Je crois qu’on a bien réussi à faire les choses», explique-t-il. Moncton avait des ambitions très élevées, au début de l’actuelle saison. «Ici, tous les gars ont le même âge. Je

crois qu’on a deux ou trois gars qui n’ont pas 19 ans. Tous les autres ont 19 ou 20 ans. La chimie est différente. C’était super bien à Sherbrooke, mais ici, on a tous plus d’expérience.

Tous les gars ont un grand niveau de maturité, on connaît la Ligue.» IMPRESSIONNÉ PAR MCDOUGALL À Moncton, Maxime Côté a fait la connaissance de Gardiner McDougall, embauché en mai 2024

justement pour cette saison remplie d’espoirs pour les Wildcats. McDougall avait auparavant dirigé les Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick pendant... 24 ans, remportant au passage neuf

championnats canadiens USPORTS de hockey universitaire. Une véritable légende. «La journée que j’ai été échangé à Moncton, on a parlé une heure et demie au téléphone. On a parlé de tout,

sauf de hockey. Il voulait me connaître au-delà du hockey. J’ai vraiment apprécié cet accueil. Ça a rendu l’intégration à Moncton plus facile», se rappelle Côté. «Il m’a dit qu’il aimait mon

style de jeu; je n’ai donc pas eu à rien changer. Je devais rester un joueur travaillant, qui aime compétitionner, de faire des passes, de tirer quand c’est le temps, bien jouer en

désavantage numérique.» «C’est un très gros travaillant. On a gagné hier soir (lundi) et ce matin il devait être à l’aréna à 5 h. Il a sûrement couru, fait ses_ push-ups_ et là, avant de

faire du vidéo sur nos adversaires.» Moncton, ça ressemble un peu à Sherbrooke, dit-il. Deux villes où le français et l’anglais se côtoient, de Dieppe à Riverview, comme à Sherbrooke ou

Lennoxville. «Il y a des entraîneurs francophones, et des entraîneurs anglophones au sein de l’équipe. Mon intégration s’est très bien déroulée, les gens sont très accueillants»,

précise-t-il. Quitter la maison fut un choc, quand même. «Ça a été dur quand j’ai appris la nouvelle. On revenait de Drummondville, lors du dernier match avant le temps des Fêtes, quand on

m’a avisé. J’étais content d’aller à Moncton, mais j’étais triste de quitter la maison et le Phoenix.» Sa famille de pension, Brenda et Jens, est allée le voir jouer à Baie-Comeau, à Québec,

Rimouski et Sherbrooke, où ils ont rencontré la famille Côté. «C’est ma deuxième famille. J’entendais beaucoup parler des gars qui vivent en pension, de leur expérience. Je suis content

d’être passé par là moi aussi», indique-t-il. JOUER AVEC DESNOYERS Caleb Desnoyers est vu par plusieurs experts comme un futur choix de première ronde, lors du repêchage de la LNH, en juin

prochain. Il a d’ailleurs été nommé joueur le plus utile des séries dans la LHJMQ. Il est si bon que ça? «Ce n’est pas la première fois que je me fais poser cette question-là !, rigole Côté.

J’ai joué avec plusieurs très bons joueurs, mais lui, il joue comme un gars de 20 ans, même s’il n’en a que 17. Il a de la maturité dans son jeu. Il n’est pas juste bon, il est grand,

costaud sur la glace, il patine fluide. Il est incroyable.» Jouer avec lui est un plaisir. Des fois, je n’avais pas la palette sur la glace encore et la rondelle y était déjà! LE RÊVE

Participer à la Coupe Memorial, c’est le rêve devenu réalité, dit Maxime Côté. «C’est le plus gros tournoi junior au Canada. Je ne le réalise pas encore. Quand je vais arriver à Rimouski

mercredi, ce sera vrai.» «Depuis que je suis arrivé, la mentalité c’est: on se concentre sur notre prochaine présence. On y va comme ça, on évite de voir trop loin. Ça nous a menés à une

Coupe, alors ça devrait marcher pour ce qui s’en vient. On vit dans le présent.» Moncton affrontera London à son premier match, ce samedi.