Non, ce n’est pas «juste» une claque sur une fesse...
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Une tape sur une fesse. Une remarque déplacée. Une bande d’amis qui croisent une femme sur la rue et lui crient des remarques sur son apparence physique. Certains les appellent les
«micro-agressions». Une expression qui n’a de «micro» que son nom. Parce qu’en vérité, elles n’ont rien de minime. Et elles laissent des traces dans la vie de celles et ceux qui les
subissent. Ce matin-là, à La Tuque, un cycliste, caché sous son capuchon, a surgi derrière Carolane Côté. La directrice générale de la Chambre de commerce du Haut-Saint-Maurice a tout juste
eu le temps de voir son visage que l’homme lui a claqué une fesse. Violemment. Elle a hurlé. Crié de dégoût, de rage de ce qui venait de se produire, que l’homme était déjà en train de
s’éloigner. Peu de temps après, un peu plus loin au centre-ville, c’est Allison Patry-Miller qui a croisé la route de l’homme. La coordonnatrice de Choisir La Tuque au Carrefour emploi,
elle, en a même gardé une marque sur son corps. > «Il m’a vraiment _grabbé_, il m’a pincé. Ça a fait très > mal. Ça m’a laissé une douleur que j’ai ressentie le reste de > la
journée. C’était violent! Ça a laissé une ecchymose.» > — Allison Patry-Miller Les deux femmes ont tout de suite contacté le service de police, qui a rapidement amorcé du ratissage.
Durant l’opération, on a pu comprendre qu’une troisième femme avait également été la victime du cycliste. Après plusieurs minutes, un homme de 24 ans qui correspondait à la description du
suspect a été arrêté. Il comparaîtra le 25 août prochain pour les gestes qu’on lui reproche. JUSTE UNE JOKE... À Trois-Rivières, c’est un autre scénario que Sylvie a vécu. La dame de 45 ans
ne veut pas être identifiée, car elle craint toujours des représailles. Pendant près de cinq ans, elle a subi les remarques déplacées d’un collègue de travail. Des avances à peine voilées,
des petites remarques sourire en coin. «Toi, si j’étais pas marié, je te ferais pas mal.» «Ça te fait toute une paire de boules, ça, ce t-shirt-là.» Ou encore: «Ça te tente pas de rester
faire du temps supplémentaire avec moi à soir?» Maintes fois, elle lui a demandé de cesser. Mais tsé, c’était «juste une joke»! Quand elle a osé en parler à son patron, elle a senti qu’on
invalidait son sentiment. Qu’il ne fallait pas tout prendre au pied de la lettre. Que si elle n’était pas capable de comprendre l’humour... Sylvie en est venue à avoir peur d’aller au
travail, craignant de se retrouver seule avec ce collègue. Elle a fini par changer d’emploi. DES CONSÉQUENCES RÉELLES Bizarrement, on dirait qu’on entend déjà certaines voix murmurer...
«Bah, ce n’est pas si grave»... «C’est juste une petite tape sur une fesse»... «Faut pas exagérer quand même»... Et le grand classique: «Si on ne peut plus rire»... > Mais justement, ça
n’a rien de drôle. Et comme le confie > Carolane Côté, «je n’ai peut-être pas été violée ce > matin-là, mais ça laisse des traces quand même. Ce n’est pas > vrai que c’est sans
conséquence», déplore-t-elle. Depuis l’agression survenue il y a quelques jours, les deux femmes de La Tuque ne cachent pas que ça a de l’impact au quotidien. Au point de changer leurs
habitudes, au point d’avoir affecté ce sentiment de sécurité, si important. «Je ne suis pas repassée par cette ruelle depuis ce matin-là, alors que je passais par là tous les matins. Je me
stationne plus loin et je fais le grand tour. Ça te joue dans la tête, tu es tout le temps en train de te demander si quelqu’un va surgir derrière toi», raconte-t-elle. La fin de semaine
dernière, lors d’une fête d’enfant dans un restaurant, elle regardait toujours derrière son épaule. Elle a senti le besoin de s’asseoir dos au mur, pour ne pas avoir personne qui puisse
arriver derrière elle. > «C’est quelque chose qui devient pesant, fatigant. C’est comme > si ça avait détruit le sentiment fondamental de sécurité.» > — Allison Patry-Miller Les
deux femmes, dans un élan de volonté de guérison, ont choisi la voie de la dénonciation. La voie aussi de l’éducation, en passant par les réseaux sociaux afin de sensibiliser leur entourage.
«On veut tourner ça en quelque chose de positif, on veut que ça serve, qu’on cesse de banaliser ça. Il faut qu’on ouvre nos œillères», croit Allison, qui ajoute que le tout passe aussi par
le discours que les parents tiendront à leurs enfants à la maison. EN PARLER Au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), ce n’est pas rare qu’on soit
interpellé par ce genre d’agressions, que tant de femmes mais également certains hommes hésitent à dénoncer. «On reste avec l’idée que certaines femmes vont le prendre pour un compliment.
Or, pour la majorité, ça aura des impacts dans leur vie. Elles auront peur lorsqu’elles seront seules. Elles vont se sentir intimidées. Et surtout, on aura tendance à ne pas répondre, ne pas
confronter, ne pas dénoncer, de peur de jeter de l’huile sur le feu», constate Marie-Soleil Desrosiers, intervenante au CALACS. Or, tant qu’on va tolérer, on va banaliser, confirme-t-elle.
Dans le cas de La Tuque, les policiers sont rapidement intervenus. Mme Desrosiers constate que de plus en plus, les corps policiers sont prompts à réagir devant ce genre de plaintes. Et même
si, parfois, la plainte ne permettra pas de retrouver le coupable, le simple fait d’être crue, de savoir que les autorités se seront déplacées pour enquêter, a de la signification pour la
victime. «Ce sont des gestes qui peuvent paraître banals, mais qui n’ont rien de banal. Il ne faut surtout pas invalider le sentiment ressenti par la victime», considère Marie-Soleil
Desrosiers. D’autant plus que jamais, on ne peut savoir le bagage d’une personne. «Pour vous, c’est peut-être une petite remarque de rien. Pour la victime, ça peut être l’accumulation de
plein d’autres événements qui font que cette fois-là, le vase déborde», souligne l’intervenante. Et les potentiels témoins dans tout ça? C’est en prenant le parti de la victime, en devenant
un témoin actif que l’on aidera à enrayer le comportement. «Il faut le dire: ça ne se fait pas! Il ne faut pas hésiter à agir, dénoncer, appeler la police s’il le faut. Et bien souvent,
quand un homme se positionne en témoin actif, ça a de l’impact, parce qu’aux yeux de l’agresseur, il y a un rapport de force égalitaire», mentionne-t-elle. Sylvie a depuis longtemps
abandonné l’idée qu’elle aurait pu faire changer le comportement de son collègue de travail, malheureusement. > «Je ne me sentais pas la force de pousser ça plus loin. J’ai > préféré
partir. Mais j‘espère que de le dire, ça puisse > ouvrir les yeux à certaines personnes.» > — Sylvie, 45 ans Pour Carolane et Allison, l’affaire se transportera devant les tribunaux
le 25 août prochain, avec la comparution de leur présumé agresseur. En attendant, il doit respecter certaines conditions, dont celle de ne pas entrer en communication avec les victimes.
«C’est là que le système est mal fait, parce qu’on ne nous a pas dévoilé son identité. On le saura juste à sa comparution, dans deux mois. Moi, j’ai pu voir son visage, mais Allison ne sait
pas de qui il s’agit. S’il entre en contact avec elle, elle n’en aura aucune idée. Il y aurait sérieusement des choses à améliorer pour que les victimes soient mieux protégées durant le
processus», croit Carolane Côté. Les deux femmes ont bien l’intention de poursuivre plus loin leur volonté de sensibiliser et d’éduquer. Elles veulent que les autres personnes qui subissent
ces actes aient elles aussi envie de dénoncer, qu’elles n’aient plus peur. Pour faire en sorte qu’on ne banalise plus ces «micro-agressions»... qui n’ont finalement rien de micro.
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