Symphonie de contrastes à tokyo

Et cette journée a débuté au ralenti. Profitant de la fraîcheur du matin, il était de mise de faire une balade dans le jardin japonais de la Garden Tower où la zénitude de l’endroit force à

mettre un frein dans un horaire réglé au quart de tour. L’odeur des cèdres, des sakura et des camélias embaumait les sentiers de ce jardin bordé de cascades et d’étangs où l’on pouvait

observer les carpes koi, ces gros poissons rouges, blancs ou jaunes typiques aux jardins japonais. On a ensuite piqué une pointe vers les petites rues commerciales longeant le boulevard

Akasaka-mitsuke. Lentement, mais sûrement, Tokyo s’animait et nous aussi. RÉCITAL À L’AMBASSADE L’ambassadeur du Canada au Japon, Ian Mckay, avait convié l’Orchestre du Centre national des

arts (OCNA) et sa suite à une réception à sa résidence qui se trouve à un jet de pierre de l’ambassade, à Tokyo. Mais avant les discours et les petits fours — on parle plus ici de sushi et

autres délices japonais —, on a eu droit à un récital avec le Quatuor du programme de mentorat de l’OCNA composé de quatre jeunes musiciennes de grand talent. Elles ont à peine 25 ans et

leur virtuosité est spectaculaire. La violoniste japonaise Kanon Itoh complète le quatuor avec les Canadiennes Yu Kai Sun (violon), Emily Kistemaker (violon alto) et la violoncelliste

Évelyne Méthot. En ouverture, elles ont interprété _Dark Energy_, une œuvre de la compositrice canadienne Kelly-Marie Murphy. Par la suite, le pianiste canadien Jaeden Izik-Dzurko s’est

joint au quatuor à cordes pour le _Quintette pour piano et cordes en la mineur, op.34_, de Johannes Brahms. Ce récital frôlait la perfection alors que ces jeunes musiciens ont reçu une

ovation debout. Le parterre s’est levé d’un bond, sous l’impulsion du premier violon de l’OCNA Yosuke Kawasaki. Plusieurs musiciens de l’Orchestre, et le maestro Shelley, s’étaient déplacés

au Théâtre Oscar Peterson situé dans l’ambassade canadien pour voir et entendre leurs jeunes protégés. VIRÉE À SHIBUYA Être à Tokyo sans passer par la mythique intersection de Shibuya est un

manquement grave au devoir du parfait touriste. Et j’ajouterais que ce passage obligé doit se faire de préférence après le coucher du soleil. J’avoue manquer de mots pour décrire

l’expérience que j’ai vécue à cet endroit où le tout Tokyo y converge, même un lundi soir! D’ailleurs, on dit que la station de métro de Shibuya est la plus occupée du Japon avec ses 4,5

millions de passagers par jour. Il y a cette intersection où les piétons et les voitures se côtoient sans histoire, mais il y a aussi toutes les boutiques, restaurants, bars et autres

endroits «flyés» propulsés par la culture pop japonaise. Entre autres, il y a ces boutiques de jouets dans des balles — ou _toys in a ball_ — qui font fureur dans ce quartier du

centre-ville. On n’a pas pu résister à l’envie de voir ce qui se cachait à l’intérieur de ces petites balles colorées. AU TOUR DU SUNTORY HALL Cette journée proposée en deux temps a mis en

opposition le classicisme de la musique de chambre et des réceptions protocolaires à une culture populaire qui baigne dans le_ kitch_ et l’éphémère. J’ai adoré. Le chroniqueur Mario

Boulianne nous fait le récit de sa deuxième journée à Tokyo. ((Mario Boulianne/Le Droit)) Par contre, mardi, on replonge dans l’ambiance symphonique alors que l’Orchestre prévoit offrir un

concert sur la scène du mythique Suntory Hall de Tokyo. À ce sujet, l’Orchestre et les dirigeants du Suntory Hall nous a permis d’assister à la répétition en matinée, ce qui nous donnera

l’occasion de visiter les coulisses de cette grande salle de concert. Je vous préparer un reportage complet sur le sujet. _NDLR: Les coûts de ce voyage en Corée du Sud et au Japon permettant

la réalisation de ce reportage ont été défrayés par le Centre national des arts._