Toxicomanie: «c’est la danse qui m’a sauvé»

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Toxicomanie: «c’est la danse qui m’a sauvé»"


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Entre s’évader dans la drogue et sentir l’odeur du lilas en fleurs, le jeune homme préfère maintenant la deuxième option. Un printemps tout en sobriété. C’est justement un moment puissant


vécu dans les derniers jours qui a fait sortir Nicholas de son mutisme, lui qui gardait dans l’ombre son passé de dépendance. Par honte. Son anecdote publiée sur ses réseaux sociaux a


constitué une véritable mise à nu. APPRENDRE À CÉLÉBRER ET À SE POSER Il parle de ce déclic qu’il a vécu tout récemment. «Je marchais vers mon studio de danse dans Villeray et il y a


plusieurs lilas sur mon chemin. J’ai pris le temps de m’arrêter pour en sentir un ce jour-là. J’ai ressenti une grande paix intérieure», raconte celui qui avait jadis ce type d’arbre dans la


cour de sa maison d’enfance. Une odeur qui l’a transporté dans sa jeunesse, bercée par le jeu et l’imaginaire. Un instant plus tard, le jeune homme est tombé nez à nez avec un sachet de


drogue laissé là sur le trottoir. Comme un test de la vie. «Il était encore plein. Juste là par terre. J’ai trouvé ça dégueulasse, si laid», se souvient-il. L’artiste a ramassé le sachet


sans hésiter et l’a jeté dans les égouts, souhaitant que personne ne goûte à cette joie artificielle. > «Je fais de la scène depuis que j’ai 10 ans, j’ai toujours > été soit le volume 


au maximum, soit le volume éteint. Je n’ai > jamais appris comment redescendre doucement.» > —  Nicholas Bellefleur Nicholas Bellefleur a incarné le Petit Prince dans la production du


même nom aux côtés de Michel Rivard, alors qu’il n’était qu’un enfant, avant d’entrer à l’École de ballet de Québec. Il a aussi été sélectionné pour participer à l’émission _Ils dansent_ aux


côté du danseur Nico Archambault, avant de cumuler les projets et collaborations qui lui ont permis de voyager un peu partout dans le monde et de se tailler une place de choix dans


l’univers de la danse dans la métropole. «J’AI RE-CHORÉGRAPHIER MA VIE» «Je pense que c’est cela qui m’a le plus troublé, d’avoir réussi à cacher ma dépendance à mon entourage...» résume


celui qui souligne maintenant deux ans de sobriété. Le danseur mentionne s’être demandé comment célébrer au quotidien, sans artifice, sans drogue. Revenir au jeu, à l’essentiel. Un chemin


parfois complexe, empreint de dualité, mais qui lui permet désormais de se reconnecter «avec sa véritable essence», sa véritable énergie et non celle fournie par la drogue, qui dénaturait


son feu sacré. > «Je pense que les artistes sont en quelque sorte des alchimistes. > On transforme le vivant!» > —  Nicholas Bellefleur En grande partie justement, cette


transformation vers la sobriété s’est opérée par la danse, mais aussi pour elle, afin de poursuivre sa passion. «Avec le recul, je constate que ç’a été inspirant pour ma démarche», observe


celui qui s’interroge sur le principe du _safe space_ ou encore sur l’autodétermination dans ses créations. L’artiste a collaboré à diverses productions et gravi les échelons de son domaine.


«Je consommais et j’étais fonctionnel, mais je n’étais pas présent émotionnellement», partage-t-il. Une culpabilité s’est installée tranquillement. «J’ai commencé à aller dans une classe de


danse le dimanche matin et je ne pouvais pas arriver là en consommation», affirme-t-il. N’ayant pas reçu d’aide d’un organisme spécialisé en dépendance, c’est cette soif de vivre autrement


et sa grande motivation qui ont porté Nicholas dans son cheminement jusqu’ici. C’est d’ailleurs sa sobriété qui lui a permis de renouer avec ses grands-parents. «Je les vois de temps en


temps, mais je devais avoir quoi 12 ans quand je leur ai parlé vraiment pour la dernière fois.» Après la découverte du sachet dans la rue, il a ressenti le désir de les appeler. «Ils sont en


maison de retraite depuis peu et c’est comme si j’avais compris leur sentiment d’isolement», laisse-t-il tomber. SURMONTER SA VULNÉRABILITÉ POUR TOUCHER À SON AUTHENTICITÉ Si le clin d’œil


aux deux dimensions très opposées de son existence en l’espace d’un instant a chamboulé l’artiste, il dit aussi que ce fut pour lui une révélation. «Ça m’a démontré comment j’ai été


vulnérable, oui, mais comment je ne suis plus rendu à la même place aujourd’hui», résume-t-il. Récemment, Nicholas Bellefleur a terminé une résidence de création en Mauricie qui l’a mené à


réaliser des ateliers avec les jeunes. «On a fait de l’improvisation, j’ai adoré. J’aimerais travailler avec la jeunesse éventuellement», avance celui qui est création de son premier solo de


danse. En action, on peut apercevoir les multiples tatouages qui décorent le corps du danseur, chacun symbolisant un pan de sa vie. La rose et la couronne pour marquer son aventure avec _Le


Petit Prince_, ailleurs un couple de danseurs en l’honneur de son ami décédé... d’une surdose de drogue. «J’ai beaucoup pensé à lui pendant ma guérison...» Avec le printemps qui tire sa


révérence, il n’est pas impossible qu’une fleur de lilas apparaisse bientôt pour marquer la fin d’un chapitre, puis le début d’un autre. «J’ai toujours aimé les fleurs, peut-être à cause de


mon nom!»


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