Ambulances: plus de véhicules à sherbrooke, valcourt ignorée

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a dévoilé jeudi des investissements de 36 millions pour améliorer l’accès aux services préhospitaliers d’urgence, notamment en bonifiant la

couverture ambulancière dans les régions du Québec. En Estrie, cette bonification s’illustrera par l’ajout de 8 213 heures de services à Sherbrooke, 2 920 à Granby (une ambulance, huit

heures par jour), 1044 à Cowansville (une ambulance, 20 heures par semaine) et le passage à un horaire complètement à l’heure à Coaticook. Pour Sherbrooke, les 8213 heures supplémentaires se

traduiront par l’ajout de deux ambulances sur les routes à raison de 12h par jour, confirme le président du Syndicat des paramédics de l’Estrie - CSN (SPEC), Samuel Côté. Ces deux

ambulances étaient attendues: le SPEC, la Coopérative de travailleurs d’Ambulance de l’Estrie (CTAE) et le CIUSSS de l’Estrie-CHUS en avait fait la demande au Ministère, entre autres choses,

en octobre dernier. Depuis, de nombreux moments difficiles sur le terrain sont survenus en raison d’un manque de véhicules. On compte, sur un quart de jour normal actuellement, neuf

ambulances sur le terrain à Sherbrooke. L’ajustement annoncé jeudi est le premier en douze ans. À LIRE AUSSI «C’est une très belle annonce du gouvernement ce matin, surtout pour les citoyens

de l’Estrie qui vont avoir de meilleurs services», convient M. Côté. «C’est important de dire, poursuit-il, que ces ambulances n’aideront pas uniquement Sherbrooke. Grâce à l’ajout, les

ambulances des villes avoisinantes n’auront plus à venir en relève aussi souvent à Sherbrooke.» Pour le directeur général de la CTAE, Pierre-Albert Coubat, l’annonce de jeudi en est une

«historique». «Deux ajouts, sept jours sur sept, c’est une bonification de 20% des heures de couverture à Sherbrooke. C’est très significatif», estime M. Coubat. > «C’est rassurant pour 

les patients.» > —  Pierre-Albert Coubat, directeur général de la CTAE Le coordonnateur aux services préhospitaliers d’urgence du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Guy Bouchard, s’est aussi montré

fort heureux de la nouvelle. Il y voit «un bon rehaussement», alors qu’environ 3,6 millions de dollars ont été investis par Québec en région. «Ça vient soutenir le gros secteur de

Sherbrooke, car il y avait des défis parfois. Veut, veut pas, on utilisait l’ensemble des secteurs pour servir Sherbrooke, donc ces deux véhicules vont venir alléger les défis qu’on pouvait

avoir dans la zone», note-t-il. De son côté, Dessercom, qui emploie les paramédics de Coaticook et Granby, s’est rangée derrière la réaction des différentes associations de soins

préhospitaliers d’urgence, qui saluent l’annonce, tout en demandant à Québec de maintenir la cadence. VALCOURT IGNORÉ Seul bémol dans cette annonce pour MM. Coubat et Côté: les paramédics de

Valcourt resteront avec un horaire de faction, donc sur appel, plutôt que de passer à un horaire à l’heure. Cette demande avait été formulée par la CTAE, le SPEC et le CIUSSS en même temps

que celle de l’ajout de deux ambulances à Sherbrooke. «Valcourt est la zone en horaire de faction qui a le taux d’utilisation clinique le plus élevé au Québec», rappelle le directeur général

de la CTAE. En octobre, M. Bouchard expliquait qu’une augmentation de 20% avait été observée dans les appels à Valcourt, ce qui signifie que les paramédics sur appel se retrouvaient sur le

terrain beaucoup plus souvent. «On avait bon espoir de passer à un horaire à l’heure, mais ce n’est pas le cas en ce moment. On va continuer à travailler là-dessus, c’est certain», exprime

M. Côté. Dans un «contexte budgétaire difficile», il y a «malheureusement des choix à faire», constate quant à lui M. Coubat sur la décision du Ministère de ne pas changer l’horaire à

Valcourt. «Ça ne veut pas dire que les besoins de Valcourt ne sont pas reconnus. On va continuer à porter le message», assure-t-il. Pour le CIUSSS, le maintien de l’horaire de faction à

Valcourt représente une déception, admet Guy Bouchard. «Les horaires de faction sont de moins en moins présents partout au Québec. Le volume de transports et la distance entre Valcourt et

l’hôpital sont des éléments problématiques», reconnait-il. Néanmoins, M. Bouchard assure que le CIUSSS continuera à mettre en place d’autres mesures qui auront pour résultat de diminuer les

difficultés rencontrées dans les soins préhospitaliers d’urgence. Il donne en exemple la coévaluation des patients par les paramédics. En plus de la bonification de la couverture

ambulancière, Québec a triplé le financement pour le programme de premiers répondants pour les municipalités qui souhaitent y participer et a également maintenu son engagement d’installer

450 nouveaux défibrillateurs durant la prochaine année. _AVEC LA PRESSE CANADIENNE_