Assassinat de mylène masson-bessette: la communauté s’indigne

L’Escale offre de l’aide et de l’hébergement aux femmes et aux enfants victimes de violence conjugale. La directrice, Dominique Côté, se dit secouée par la nouvelle. «C’est une réalité qu’on

côtoie tous les jours, le risque de féminicide. C’est quelque chose qu’on essaie d’éviter tous les jours. Alors quand on voit ça, peu importe où, à Sherbrooke ou ailleurs, ça vient nous

chercher. C’est notre mission, d’essayer d’éviter que ça arrive. On sait à quel point la ligne est mince et à quel point il y a beaucoup de femmes en danger. La sécurité des femmes est

fragile et je ne suis pas sûre que la population s’en rend toujours compte.» L’histoire de Mylène Masson-Bessette a touché les intervenantes comme les résidentes. > «Pour les résidentes, 

ça fait remonter des souvenirs qui ne sont > pas nécessairement agréables, ce sont des moments difficiles pour > elles aussi. On s’assure de leur donner un espace où elles > peuvent

 en parler.» > —  Dominique Côté, directrice de l'Escale La directrice ajoute: «On héberge des gens qui ont eu peur d’être Mylène ou qui, parfois, ont passé proche de l’être.» «En

fin de semaine, le fait que ce soit proche, ça nous rappelle que la violence conjugale, c’est partout, il n’y a pas de région qui y échappe, et on sait que ça peut toucher tout le monde.»,

dit Dominique Côté. DISCRÈTE VIOLENCE Dominique Côté affirme que la violence est difficile à dépister. «On entend souvent les gens dire qu’ils ne s’en seraient jamais doutés. On n’aurait pas

pu savoir. Des fois les signes sont subtils, parfois on ne veut pas les voir ou les reconnaître.» «On banalise les formes de contrôle qu’un conjoint peut exercer sur la conjointe. Les

premiers signes qui apparaissent sont souvent du contrôle coercitif. Ce sont des gens qui vont vouloir savoir où est leur femme en tout temps, à qui elle parle, qui vont lui imposer toutes

sortes de contraintes, faire de la microgestion.» «À la base, la violence conjugale comprend un paquet de règles sous-entendues et pas claires que les femmes doivent deviner pour garder leur

conjoint de bonne humeur, pour ne pas que ça explose et que ça ne se passe pas bien. Quand on voit ça dans une relation, c’est un signe, parfois c’est le seul qu’on a.» SORTIR, PAS SI

FACILE... Dominique Côté note que les situations sont souvent complexes. «Dire à une femme de sortir de là, ce n’est pas toujours réaliste.» Souhait de la femme, réalité économique,

logement, parcours d’immigration, pressions sociale et religieuse, les obstacles à une sortie de la relation sont nombreux. «On a tendance un peu naïvement à penser qu’elle n’a qu’à s’en

aller. Le fait de quitter un conjoint violent ne fait pas toujours en sorte que la violence va s’arrêter. Beaucoup de féminicides sont commis quand la femme vient de quitter la relation ou

est sur le point de le faire parce que les conjoints sentent qu’ils perdent le contrôle.» > Que faire, alors? Dominique Côté croit qu’il faut écouter > celles qui décident de parler. 

«Être attentifs aux signaux de > détresse, éviter de confronter les conjoints violents en présence > de leur conjointe, ça pourrait la mettre en danger...» «Il faut être prudents dans

la façon d’aborder les conjoints violents, à moins que ce soit quelqu’un qu’on connaît vraiment et avec qui on se sent à l’aise. Il n’y a rien comme un commentaire dans le vestiaire entre

gars, “mon ami, tu es en train de l’échapper...”» Dominique Côté ajoute: «Il ne faut pas hésiter à poser la question directement aux femmes autour de nous. Est-ce que ça va mal dans ton

couple? As-tu peur de ton conjoint? As-tu peur que ça puisse déraper? Si la réponse est oui, il faut aller chercher de l’aide.» POUR TOUTES LES MYLÈNE Dominique Côté a une pensée pour

l’entourage de Mylène Masson-Bessette. «J’aimerais dire aux proches de Mylène que nous sommes avec eux de tout cœur. J’aimerais dire aux amies de Mylène qu’elles ont sûrement fait tout ce

qu’elles pouvaient pour l’aider.» Elle s’adresse également à toutes celles qui se reconnaissent dans son histoire. «J’aimerais dire à toutes les Mylène qu’elles peuvent communiquer avec nous

24 h sur 24, sept jours sur sept.» «J’aimerais dire à toutes celles qui ont peur d’être la prochaine Mylène qu’il y a de l’aide et qu’elles peuvent nous appeler.» L’Escale à Sherbrooke: 819

569-3611 SOS Violence Conjugale: 1 800 363-9010 À Sherbrooke, des organismes comme Le Seuil et MomentHom peuvent aider les hommes qui ont besoin d’aide dans la gestion de leur colère ou qui

traversent une période de vulnérabilité. UNE MANIFESTATION SE PRÉPARE À SHERBROOKE Lundi après-midi, dès 16 h 30, la collective citoyenne féministe Pas une de Plus Sherbrooke tiendra une

action éclair au coin des rues King et Belvédère, au coin de l’hôtel Times. Cette action est en la mémoire des neuf femmes victimes de féminicides au Québec depuis le début de l’année 2025,

dont Mylène Masson-Bessette.