Poste de brome: les dunhamiens invitent hydro à refaire ses devoirs

Un vent de fronde souffle sur Dunham à l’égard du projet électrique entourant le futur poste de Brome, dans le cadre du plan de modernisation électrique d’Hydro-Québec en Estrie. Une dizaine

de citoyens ont exprimé haut et fort leurs inquiétudes, comme cette notaire oeuvrant en droit agricole. (Stéphane Champagne / La Voix de l'Est) La salle était pleine. Plus d’une

centaine de personnes étaient présentes, plusieurs d’entre elles afin de faire entendre leurs critiques et leurs craintes vis-à-vis du projet en cours. Des trois tracés actuellement à

l’étude par Hydro-Québec, aucun ne semblait satisfaire la population présente à l’école de la Clé-des-Champs. > «Vous êtes dans un casse-tête incroyable.» > —  Mirabelle Kelly, 

résidente de Dunham, à propos > d'Hydro-Québec Chacun des trois tracés de ligne électrique proposés vient «avec des pots cassés», a résumé Mme Kelly. Plusieurs citoyens ont notamment

évoqué les dommages visuels qu’entraînera l’érection d’une ligne à haute tension dans la région, soutenue par un total de 40 à 60 pylônes, de 40 mètres de haut, certains installés tout près

de quartiers résidentiels à Dunham. Certains ont d’ailleurs déploré qu’aucun des cinq critères principaux ayant guidé l’élaboration des trois variantes de tracé ne traite de l’impact sur

les secteurs résidentiels. D’autres ont soulevé la crainte d’éventuels accidents sur l’environnement et la nappe phréatique avec la proximité d’un pipeline. Les ondes électromagnétiques et

leurs effets éventuels sur la santé, préoccupant des citoyens, ont amené à plusieurs reprises la médecin d’Hydro-Québec, présente mardi soir, à préciser que les risques étaient inexistants.

HYDRO-QC APPELÉE À ÊTRE PLUS INVENTIVE Malgré tout, plusieurs citoyens demeuraient sceptiques, dont Mme Kelly, qui est également médecin microbiologiste infectiologue. > «Peut-on se 

limiter aux corridors électriques existants et être > inventifs? Je pense qu’on est capables de trouver des solutions en > se creusant la tête.» > —  Mirabelle Kelly, citoyenne

«N’a-t-on pas atteint la limite de ce que l’on peut faire avec le territoire?» a-t-elle ajouté, son intervention étant chaudement applaudie par l’assistance, comme d’autres au cours de la

soirée. Une autre citoyenne a invité l’entreprise énergétique à s’inspirer de l’avant-gardisme des agriculteurs et des vignerons de Brome-Missisquoi, qui ont façonné la région ces dernières

décennies. LA SOLUTION À 69 KV Porte-parole d’un regroupement citoyen opposé au projet de la société d’État, du moins dans sa version actuelle, Denis Dumouchel a souligné l’existence d’une

solution utilisant justement ces corridors électriques déjà existants. Celle-ci serait à moindre impact qu’une ligne à 120 000 volts (120 kV) proposée par Hydro-Québec. Le choix d’une

solution à 69 kV permettrait de réutiliser les lignes à 49 kV actuelles et désuètes, selon M. Dumouchel, indiquant que cette solution s’appuyait sur les connaissances d’un ancien ingénieur

d’Hydro-Québec et que cette solution serait bientôt présentée publiquement. Ce postulat va à l’encontre de la position de la société d’État, l’ingénieur Thierry Cyr, présent à la rencontre,

prétendant plutôt que de telles lignes à 69 kV nécessiteraient l’arrêt des lignes à 49 kV le temps des travaux, ce qui plongerait dans le noir les municipalités concernées. Le maire de

Sutton, Robert Benoît, est favorable à une solution à 69 kV. Très actif dans ce dossier, il devrait rendre publique cette proposition dans les prochains jours, d’après une entrevue qu’il

nous avait accordée le 9 mai dernier. À LIRE AUSSI «Cette présentation à 69 kV est extrêmement convaincante. C’est une honte que ce soit un ancien ingénieur d’Hydro-Québec qui ait travaillé

sur cette solution, et non Hydro-Québec elle-même», a dit M. Dumouchel, qui a déjà pu en prendre connaissance. HYDRO-QUÉBEC À L’ÉCOUTE M. Dumouchel espérait, avant la tenue de la rencontre,

qu’Hydro-Québec ferait preuve d’écoute: «On veut vraiment qu’il y ait un dialogue avec les citoyens.» À ce chapitre, on pourrait dire mission accomplie pour la société d’État, dont les dix

représentants étaient disponibles pour répondre aux préoccupations de la population. Le modérateur de la soirée, Philippe Michaud, a par exemple entamé la rencontre en permettant à ceux qui

le souhaitaient d’émettre un commentaire sur le projet, avant même la présentation de celui-ci. Il s’agissait de la même présentation, dans les grandes lignes, que celle qui avait été faite

lors de la consultation publique du 3 avril dernier, à Cowansville. Les Dunhamiens présents, dont plusieurs portaient des chandails indiquant leur opposition au projet, n’ont pas semblé

convaincus par la présentation d’Hydro-Québec. L’entreprise publique s’est engagée à bonifier son projet à la lumière des commentaires émis lors de la rencontre. Ce projet du poste de Brome

sera suivi de la reconstruction du poste de Bolton (Bolton-Est), prévue pour 2029.