Presstalis et la presse papier : deux crises qui s’alimentent

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Presstalis, le principal service de distribution de la presse papier en France est dans une situation critique. Comment en est-on arrivé là, et que faire pour garantir au public l’accès aux


titres de presse écrite ? Jean-Marie Charon Publié le 12 octobre 2018 Par deux fois à cinq ans d’intervalle, le principal opérateur de la distribution de la presse en France - les NMPP


rebaptisées entre temps Presstalis - se retrouve au bord de la faillite, la dernière en date en 2017. Simultanément le nombre de points de vente continue de diminuer, alors que ceux-ci


dénoncent précisément la mauvaise qualité du service fourni par la principale messagerie de presse. Une nouvelle fois l’ensemble des acteurs se tournent vers l’État, espérant de celui-ci une


nouvelle aide financière et acceptant enfin une révision de la loi Bichet, qui organise le secteur. Deux hauts fonctionnaires, Marc Schwartz et Fabien Terraillot, sont missionnés pour


dessiner les contours d’un nouveau dispositif, sur lequel va devoir trancher la ministre de tutelle Françoise Nyssen. Pour comprendre la nature des problèmes posés, il faut mobiliser


l’économie du secteur, mais aussi son histoire et accepter de remonter aux années 1930. AU XXE SIÈCLE, LE REJET DES MONOPOLES La première moitié du XXe siècle, dans un paysage français de la


presse écrite plus que florissant, est marquée par la multiplication des monopoles des entreprises partenaires des journaux, qu’il s’agisse de l’agence d’information avec Havas, de la régie


publicitaire avec également Havas, mais aussi de la distribution de la presse avec Hachette. Pendant la seconde guerre mondiale, à Londres comme dans la Résistance, ceux qui vont remettre à


plat les structures de la presse à la Libération s’emploient à un projet de réorganisation qui vise à supprimer les monopoles privés, y substituant des organisations publiques, ou en optant


pour un statut coopératif, ce qui aboutit à la création de la Messagerie de presse française (MPF) en 1945, alors entre les mains des éditeurs. Une gestion défaillante et des faiblesses


logistiques conduisent cependant très vite à la faillite de celle-ci, au lendemain des grèves de 1946. Il revient dès lors au législateur de trouver une formule viable, sans revenir au


monopole privé : la première option, qui s’apparente à l’actuel système belge, consistait à confier la distribution de la presse au ministère des PTT (projet de loi Gazier). La seconde


option finalement retenue, combine les principes coopératifs et la maîtrise technique d’opérateurs privés : c’est le projet de loi Bichet, adopté le 2 avril 1947. LES PRINCIPES DE LA LOI


BICHET, ET LA CRÉATION DES NMPP Ladite loi Bichet combine plusieurs principes sur lesquels va s’appuyer la nouvelle architecture de la distribution de la presse en France. Le premier de


ceux-ci stipule que tout éditeur est libre de se distribuer lui-même ou de se tourner vers l’un des systèmes coopératifs existant. > Ce sont les éditeurs qui sont maîtres du nombre 


d'exemplaires > distribués dans chaque point de vente Les éditeurs peuvent en effet se regrouper en coopératives, afin de faire distribuer leurs publications. Ces coopératives se


voient confier lesdits exemplaires, qui restent la propriété des éditeurs jusqu’à la vente de ceux-ci. Ce sont les éditeurs qui sont dès lors maîtres de la mise en place de leurs


exemplaires, et donc du nombre distribué dans chaque point de vente. Les éditeurs sont libres d’entrer dans la coopérative de leur choix. Ils sont également libres du choix de la messagerie


(au moins pour les périodiques) qui doit distribuer leurs exemplaires. Les coopératives peuvent s’appuyer sur un opérateur privé pour assurer la logistique de la distribution. Elles peuvent


créer avec ceux-ci des filiales communes tant qu’elles restent majoritaires dans le capital. C’est de cette possibilité que vont naître les NMPP – Nouvelles Messageries de Presse Parisienne


- filiale d’un groupe de coopératives et d’Hachette. Cet opérateur, en l’occurrence Hachette, racheté par Lagardère en 1980, a la responsabilité de nommer son directeur général. Cette option


de création d’une filiale avec un partenaire privé n’est nullement obligatoire, comme le montre l’exemple de l’autre grande messagerie, MLP (Messagerie de presse lyonnaise), spécialisée


dans la distribution de périodiques. L’ensemble du système de distribution se voit placé sous la surveillance et le suivi d’une instance supérieure, paritaire (entre l’État et les éditeurs) 


: le Conseil Supérieur des Messageries. VERTUS ET FAIBLESSES DU SYSTÈME ISSU DE LA LOI BICHET La grande vertu de la loi Bichet, revendiquée par le législateur, est de favoriser le pluralisme


des publications en organisant une forme de péréquation des coûts entre les plus faibles et les plus fortes publications, sans prise en compte des coûts liés à la distance ou au poids


(contrairement à l’Allemagne ou au Royaume Uni, où les coûts de transports sont répercutés sur les éditeurs). Au risque de caricaturer, il est possible d’avancer que dans les années 1970 ou


1980 les hebdomadaires de télévision, à la diffusion millionnaire, compensent les surcoûts de titres comme _L’Humanité _ou _Témoignage Chrétien_. Le second facteur de pluralisme de la presse


consiste dans l’abaissement maximum des coûts de lancement d’un nouveau titre puisque c’est son éditeur qui va maîtriser sa mise en place, avec au moins en théorie, une rapide rentrée de


l’argent des ventes. Grâce à la mise en œuvre de ces deux principes, un nouveau titre ou un titre à faible diffusion ne peut être discriminé au niveau de la distribution dans les points de


ventes (comme cela se pratique couramment au Royaume-Uni, par exemple). > Les éditeurs et l’État vont partager une responsabilité sur une > dérive de l’organisation sociale Très tôt le


système de distribution français, tout particulièrement sous la forme des NMPP va s’avérer assez lourd quant à son organisation, avec des questions de gouvernance qui ne feront que


s’accentuer au fur et à mesure que la presse voyait ses structures et son marché se transformer. À cet égard les éditeurs (au travers des coopératives) et l’État vont partager une


responsabilité sur une dérive de l’organisation sociale, qui laisse déraper les questions d’effectifs, de temps de travail et de rémunération. Le rapport Schwartz parle à cet égard de


conflits d’intérêts inhérents au système coopératif. L’illustration de cette dérive sera le règlement du conflit du _Parisien Libéré_ qui conduit à la reprise des effectifs ouvriers de ce


titre, syndiqués au syndicat du livre CGT par les NMMP1, celles-ci devenant une sorte de variable d’ajustement des questions sociales liées à la modernisation de la fabrication des journaux.


Une autre dérive notable consiste en une forme d’inflation dans la création de titres. Quelques titres d’information générale, notamment les _news _magazines pourront profiter du faible


coût à l’entrée, mais ce sont surtout des magazines sur consacrés à tous les sujets possibles et imaginables qui vont se multiplier sans limites, saturant les rayons des points de vente et


alourdissant les charges de ceux-ci. Parmi les perversions du système figure en effet une sorte de parasitisme de certains éditeurs qui substituent à la promotion et aux études de lancement


de leurs titres, leur mise en place, le test se faisant grandeur nature, aux frais de la collectivité, sans compter la fatigue des vendeurs finaux, kiosques, maisons de la presse, etc. Dans


les années 1990 le handicap du système le plus souvent avancé par les éditeurs est le surcroît des coûts de distribution. Toujours est-il que sous la pression conjointe des éditeurs et des


pouvoirs publics, des transformations sont alors engagées. Celles-ci visent d’une part les effectifs de la messagerie, dite « niveau 1 ». Elles concernent d’autre part les grossistes, dits «


 dépôts » ou « niveau 2 », qui se voient regroupés. Enfin les points de ventes, le « niveau 3 » (de l’ordre d’une trentaine de mille) vont voir leurs ressources très sévèrement comprimées.


> Les points de vente sont trop peu nombreux Ces points de vente sont en fait trop peu nombreux au regard de ce qui peut être observé à l’étranger, en Allemagne par exemple, ils sont plus


du triple. Plusieurs facteurs convergent pour expliquer ce petit nombre, à commencer par la répartition des rémunérations, peu favorable au vendeur final, ainsi qu’une réglementation


tatillonne quant à la localisation et les formules2 des dits points de vente, et surtout l’insuffisante autonomie laissée aux vendeurs dans l’inventaire des titres à mettre en place, comme


dans la mise en valeur de ceux-ci, notamment en fonction des caractéristiques de leur clientèle. UN SYSTÈME FRAGILISÉ PAR LA PRESSE GRATUITE, LE PORTAGE À DOMICILE ET L’ESSOR D’INTERNET Dans


les années 1990 – 2000, trois facteurs vont converger et mettre à mal la fragile gouvernance et la difficile adaptabilité, du système de distribution de la presse et singulièrement des


NMPP. Dans les années 1990, pouvoirs publics et éditeurs de quotidiens s’accordent sur un infléchissement de l’aide en faveur des abonnements qui donnerait moins de place à l’aide postale,


dont le service devient toujours plus inadapté à la périodicité quotidienne (horaires tardifs de distribution, régularité), et davantage au portage à domicile. Dans un contexte de déclin de


la régularité de la lecture, le portage est alors pensé comme un facteur de stabilité, en même temps qu’un service au lecteur, notamment en zone rurale. Le succès de cette approche va être


incontestable, notamment dans l’ouest du pays, notamment pour des titres tels que _Ouest-France_ ou _Le Télégramme_. _Le Parisien_ investit également très sensiblement cette formule, et


conforte alors sa période de reconquête du lectorat de la région parisienne. À l’époque, nul ne s’inquiète de l’effet de cette politique pour les points de ventes, qui pourtant perdent


mécaniquement une partie de la fréquentation régulière de leurs acheteurs. > La question de l’accès à une information omniprésente, sur les > supports audiovisuels et numériques 


commence à se poser Un second choc, au début des années 2000, frappe les points de vente urbains et singulièrement ceux des quartiers centraux, proches des gares et des accès aux transports


en communs. Il s’agit du lancement des quotidiens gratuits d’information. En quelques mois plusieurs millions3 de jeunes urbains éduqués vont prendre l’habitude de trouver leur journal dans


des présentoirs ou de la main même des diffuseurs. Seraient-ils passés autrement par un point de vente pour acheter un quotidien ? Une partie d’entre eux perd en tout cas cette habitude.


Plus globalement la question de l’accès à une information omniprésente, sur les supports audiovisuels (réseaux et chaînes d’information en continu), et numériques, commence à se poser. Le


troisième facteur est bien sûr celui du numérique qui jusqu’au milieu des années 2000 est relativement discret, avant de devenir de plus en plus sensible, avec la montée de l’information à


partir des téléphones mobiles, et la place croissante prise par les réseaux sociaux, notamment pour les plus jeunes. Pour rappel, une étude récente de Médiamétrie avance que 71 % des 15-34


ans s’informent d’abord par les réseaux sociaux. Simultanément la récente étude CNL – IPSOS situe à 8 % la lecture « tous les jours » de la presse des 15-25 ans (6 % chez les collégiens et


lycéens). Dans ce décrochage des jeunes à l’égard de la presse d’information interviennent la gratuité, l’attractivité des contenus proposés par les sites d’information et de plus en plus,


ce qui peut être qualifié de « recherche d’information horizontale »4 en prenant appui sur les moteurs de recherche, réseaux sociaux, plateformes d’échanges vidéo. Le Pew Research Center


situe à plus de la moitié le public américain privilégiant cette manière de s’informer. RUPTURE DU MODÈLE ÉCONOMIQUE DE LA PRESSE ÉCRITE Alors que les années 2000 voient s’installer un peu


partout une stagnation, voire un début de dégradation du modèle économique, les choses s’accélèrent dans la seconde moitié de la décennie : les ressources publicitaires reculent à un rythme


rapide (-7,4 % en 2017 selon l’Irep5, en même temps que la diffusion baisse désormais beaucoup plus nettement année après année. Les chiffres de l’ACPM montrent ainsi un recul de -3,09 %


pour 2017. Selon la DGMIC, le chiffre d’affaire de la presse écrite recule ainsi de 10,8 milliards d’euros à 7,5 milliards entre 2007 et 2015. L’impact sur la vente au numéro est d’autant


plus puissant que pour faire face à cette situation les éditeurs vont adopter des stratégies qui d’un côté tentent de diminuer les coûts, dont ceux de la distribution, tout en privilégiant


des formes de vente qui tentent de stabiliser leur lectorat (par les abonnements, parfois à tarifs très attractifs), alors même qu’ils s’emploient à obtenir une meilleure monétisation des


offres d’information sur supports numériques (principalement par l’abonnement). Pour la presse quotidienne le phénomène ne peut que s’accentuer, les stratégies et les investissements se


concentrant désormais sur les développements numériques, certains s’interrogeant sur l’arrêt de leurs versions imprimées à l’image de _La Tribune_ en France, voire de _La Presse_ à Montréal…


La vente au numéro recule plus rapidement que la diffusion, les statistiques du Conseil Supérieur des Messageries de Presse révèlent qu’en 2016 le recul des exemplaires vendus était ainsi


de -7,3 %, le recul en valeur étant un peu moins fort (-4 %) grâce à l’augmentation du prix de vente. Il s’agit cependant d’un cercle vicieux puisque ces augmentations de prix accélèrent les


reculs des ventes, incitant les lecteurs à se tourner notamment vers des sources d’information gratuites ou des abonnements, plus avantageux. Le phénomène est particulièrement frappant pour


les quotidiens nationaux, _La Correspondance de_ _la Presse_ (5/01/18) signalait par exemple l’important décalage en novembre 2017 entre le recul de la vente au numéro soit -11,98 % alors


que la diffusion payée avait reculé ce mois-là de 1,80 %. L’économie et l’activité des points de vente, notamment leur fréquentation, est d’autant plus fragilisée que les reculs de la


diffusion sont particulièrement marqués pour la presse populaire. En France, _Aujourd’hui en France_ a reculé en 2017 de -10,52 %. Ce segment avait connu quelques années plus tôt la


disparition de _France Soir_. Ailleurs, l’amplitude du recul des quotidiens populaires est vertigineuse à l’image du _Bild Zeitung_ diffusé à 1,6 million d’exemplaires en 2017, alors que sa


diffusion était de 4,4 millions en 1999. > L’obsession à n’aider que la presse d’information politique > et générale, voulue par le législateur, révèle des effets > pervers Des


phénomènes comparables affectent la presse magazine populaire, vendue majoritairement au numéro : _Télé 7 jours_ est diffusé à 1 049 000 exemplaires (chiffre ACPM), alors que sa diffusion


était de 3 197 000 en 1987 (OJD). _Femme Actuelle_ vend 562 000 exemplaires, alors que sa diffusion était de 1 979 000 exemplaires en 1987. Soit autant d’hebdomadaires qui ne conduisent plus


les lecteurs et lectrices à entrer dans un magasin de presse, avec la possibilité de découvrir d’autres publications. Ici l’obsession à n’aider que la presse d’information politique et


générale (IPG) voulue par le législateur et souvent relayée par une critique radicale, révèle des effets pervers. Elle souligne en tout cas l’importance des ventes de la presse populaire,


fut-elle distrayante et peu valorisée pour sa qualité éditoriale, dans le modèle économique des points de ventes. La conséquence transparaît clairement avec la diminution du nombre de


ceux-ci. Un cercle vicieux s’installe les occasions de contact des lecteurs potentiels avec leurs journaux s’amenuisant et se raréfiant toujours plus. Aujourd’hui, il n’y a plus que 23 450


points de vente, alors qu’ils étaient 38 651 dans les années 1990. Le phénomène n’est pas propre à la France, puisqu’en Belgique, le nombre des points de vente passe de 5 636 à 4 934 entre


2010 et 2018. LES RÉPONSES DES POUVOIRS PUBLICS De crise en crise de la presse ou de la distribution de celle-ci, État et éditeurs n’ont de cesse d’obtenir une meilleure productivité de la


part des NMPP, devenues Presstalis. À chaque moment fort, il s’agit d’une part de diminuer les effectifs tout en réorganisant les plateformes et moyens logistiques, et d’autre part, de


diminuer le nombre d’opérateurs du « niveau 2 ». Le plus souvent les concessions des uns et des autres, à commencer par le Syndicat du livre, ont pour contrepartie une aide publique, directe


ou indirecte (sous forme d’indemnités de départs, ou de reclassement des personnels). Une certaine impasse s’est fait jour à propos du « niveau 3 », alors que les vendeurs de presse sur le


terrain n’ont cessé d’alerter sur la dégradation de l’exercice de leur activité. > Les vendeurs de presse n’ont cessé d’alerter sur la > dégradation de leur activité Jusqu’en 2012,


l’enjeu était principalement d’obtenir une baisse des coûts de distribution au profit des éditeurs, à commencer par ceux de la presse quotidienne, soucieux de contenir les prix de leurs


publications, comme facteur de la diffusion de celles-ci. En 2012, la crise qui a secoué les NMPP n’est plus de même nature. Les effets de la dégradation du modèle économique de la presse,


avec les baisses très sensibles de diffusion des titres avaient conduit à un risque de faillite du principal opérateur du système de distribution. L’État n’avait pas d’autres solutions que


de reprendre les choses en main. Lagardère avait quitté le système en 2011. L’État apportait une aide substantielle (220 millions d’euros, plus un prêt de 30 millions). Une nouvelle instance


de régulation devait superviser le secteur. Les effectifs des NMPP, devenant Presstalis, baissaient très substantiellement, avec 1200 départs programmés. Ceux qui pensaient le système


sauvé, à commencer par les pouvoirs publics devront très vite déchanter, puisque dès 2017, Presstalis se retrouve à nouveau au bord du gouffre : erreurs dans les investissements concernant


une hypothétique diversification, outil trop rigide et insuffisamment flexible pour affronter une période de mutation aussi profonde et brutale, ampleur surtout des reculs de l’activité et


donc du chiffre d’affaire de la vente au numéro, comme vu précédemment. L’État doit s’employer à nouveau à réformer le système, et c’est ce qui justifie la mission confiée à Marc Schwartz et


Fabien Terraillot, de faire de nouvelles propositions de réforme du système de distribution, avec la remise d’un énième rapport sur le sujet en juin 2018. Les grandes options qui se


dessinent sont alors les suivantes : le nouveau dispositif reposerait sur deux principes complémentaires, une régulation prise en main par l’Arcep, qui mettrait en œuvre un principe de « 


droit à être distribué » pour les éditeurs. Reviendrait à l’Arcep le rôle d’agréer des « entreprises de distribution de la presse » qui ne relèverait plus obligatoirement du statut


coopératif. L’agrément se ferait sur la base d’un cahier des charges rédigé également par l’Arcep. Les opérateurs de niveau 2 et 3 seraient eux-mêmes agréés ou régulés par la même instance,


notamment en matière de litiges. Les vendeurs de presse obtiendraient davantage de souplesse quant à l’ouverture des points de vente et le choix des titres proposés au public, voire les


niveaux de rémunérations. La souplesse, concédée à ces derniers ne va pas aussi loin qu’au Royaume-Uni, puisqu’ils sont obligés de diffuser la totalité des titres de la presse d’information


politique et générale. Malgré ces changements, la rémunération du réseau et la prise en charge des coûts maintiendrait la péréquation qui conduit les magazines à financer les surcoûts


générés par les quotidiens. POUR UN « GRENELLE » DE LA DISTRIBUTION DE L’INFORMATION ! La libération des énergies proposée par le rapport sera-t-elle suffisante ? Les acteurs du système


sont-ils prêts à reprendre ces principes ? Dans un contexte difficile, comment la ministre de tutelle va-t-elle valider cette refonte de la loi ? En effet, les préconisations du rapport


risquent de générer un conflit social, car tous les acteurs n’y trouveraient pas forcément leur intérêt. En attendant une réforme de fond, les solutions provisoires trouvées par l’État pour


renflouer Presstalis font également polémique : dans un communiqué, le Syndicat de la presse d’information indépendante en ligne (Spiil) dénonce « un accord secret » pour détourner les aides


à l’innovation, au seul bénéfice de la presse papier. Cette orientation serait totalement contradictoire avec les recommandations du rapport « Presse et numérique – L’invention d’un nouvel


écosystème », validée par la ministre de la culture de l’époque, Fleur Pellerin. De son côté Patrick Le Hyaric, lors du traditionnel « diner de la fête de _l’Humanité_ » a redit à la


ministre son attachement et celui de son journal, au système coopératif. Quelques jours plus tôt la Filpac-CGT avait exprimé le même attachement au principe coopératif. Pour l’instant, rien


n’a encore été décidé, et l’avenir à long terme de Presstalis est toujours en suspens. Plus que jamais, pouvoirs publics et acteurs du système de distribution sont à la croisée des chemins


entre accompagnement, voire accélération du développement numérique, et transformation courageuse et innovante de la logistique nécessaire à la distribution et commercialisation de


l’imprimé. Le sentiment est que la tentation de temporiser est grande, une fois encore. Pourtant le temps presse et des arbitrages forts sont nécessaires. Encore faut-il que ceux-ci soient


discutés et expliqués publiquement à l’ensemble des intervenants de la filière. Une forme de « Grenelle » de la distribution de l’information ? -- Crédits photos : [_Marchand de journaux_].


FG trade/iStock [_Magazines dans un kiosque à journaux_]. assalve/iStock [_Jeunes consultant leurs smartphones_]. viewApart/iStock [_Pile de journaux_]. Whitepointer/iStock * 1Cf. Roger


LANCRY, La saga de la presse, Editions Lieu commun, 1993. * 2Soit la place donnée aux vendeurs finaux dans le portage ou l’expérimentation de distributeurs automatiques. * 3Pour mémoire,


selon l’ACPM, en 2017, 20 Minutes distribuait chaque matin 896 442 exemplaires, pour une audience de 3 783 000 lecteurs (étude One). CNews distribuait de son côté 886 894 exemplaires pour


une audience de 1 803 000 lecteurs. * 4Jean-Marie CHARON, Presse et numérique – l’invention d’un nouvel écosystème, Rapport à la ministre de la culture et de la communication, juin 2015. *


5Après 6,7 % en 2016, 5, 9% en 2015, 8,4 % en 2014.


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