L’ott, une chance pour le téléspectateur?

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L’ott, une chance pour le téléspectateur?"


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L’OTT (pour _over-the-top content_), consiste à délivrer des contenus audiovisuels via le Web. Beaucoup d’idées reçues circulent à propos de ce principe et l’arrivée sur le marché européen


de sociétés de contenus comme Netflix n’a fait qu’accentuer ces ambiguïtés. Si, dans les années 1950, le téléviseur était au centre du foyer et la famille réunie autour d’un seul et même


programme, il en va autrement dans nos sociétés noyées dans une débauche technologique. Quelque soixante ans plus tard, l’individu est en capacité de consommer une multitude de programmes au


travers d’une grande variété de supports de diffusion audiovisuelle. Nous sommes donc en un peu plus d’un demi siècle aux antipodes du réflexe initial, la télévision n’étant plus


strictement familiale mais devant s’adresser à des individualités potentiellement non sédentaires et consommatrices de programmes 24/24h. Il devient alors complexe pour le diffuseur d’être


en capacité d’accompagner son « spectateur informatisé » tout au long de ses usages quotidiens. C’est à cet enjeu que l’OTT cherche à répondre. YOUTUBE, PIONNIER DE L’OTT MAIS PAS SEUL !


Youtube offre un exemple flagrant de succès remporté sur le terrain de l’OTT. Avec ses qualités et ses défauts, cette plateforme a su s’imposer en quelques années seulement comme le


principal fournisseur de contenus audiovisuels sur le Web. Rappelons rapidement quelques étapes. C’est d’abord le public jeune qui a été conquis, ensuite quelques professionnels y sont


venus, telles les industries désirant s’offrir une vitrine promotionnelle à moindre coût, puis est venu le tour des institutionnels pour toucher au plus près le public par un contenu le plus


souvent culturel. Youtube est alors perçu comme un réseau social, au même titre que Facebook par exemple, et est devenu par là-même une sorte de passage obligé de la diffusion. Dit


autrement, pour diffuser largement sur le web un contenu audiovisuel à destination de tous les publics, autant être compatible Youtube ! En portant notre regard au-delà des frontières, il


apparaît que des chaines comme HBO aux États Unis et Now TV en Grande Bretagne diffusent aussi en OTT et qu’une grande partie de l’offre VoD mondiale se trouve sur le Web. Signalons aussi


que les Replay des chaînes d’informations sont disponibles sur leurs sites internet. Si le principe de l’ISP(1) nous est désormais connu et accapare notre quotidien, la consommation de


contenus audiovisuels en ligne est plus récente, car elle est étroitement liée au dimensionnement de notre réseau de diffusion national. Tout notre système repose sur le principe du réseau


managé, c’est à dire que les fournisseurs d’accès gèrent l’offre, le mode d’accès, la priorisation des fournitures comme les bouquets TV et distillent un semblant d’interaction via la


télécommande propriétaire, principe même du faux libre arbitre et qui symbolise parfaitement la navigation en milieu contraint. Mais les fournisseurs vont devoir réviser leurs positions car


les nouveaux acteurs comme Netflix (et qui sont précédés, de façon plus modeste, par certaines chaînes hexagonales) obligent à une redéfinition de l’espace de diffusion et, par ailleurs, il


leur faudra aussi assumer un certain type de service après vente. La plus grande difficulté vient du réseau Internet qui ne permet pas, dans les conditions actuelles, de garantir (sauf


exception) pour une majorité de fournisseurs de contenus, l’intégrité des données entre un point A et un point B. Ce que d’aucun nomment le QoS (_Quality of Service_) se transforme bien


souvent en _Best Effort_, puisqu’on ne peut garantir la totalité d’un réseau dont on n’est pas propriétaire. À l’heure de la fibre déployée dans les zones urbaines à forte densité de


population, nous aurions pu espérer mieux, mais force est de reconnaître que les médias audiovisuels ont été soumis à une croissance proportionnelle à l’&eacuteacute;volution des tuyaux 


! Ce constat est d’autant plus significatif que le « spectateur informatisé » est lui même beaucoup plus consommateur qu’auparavant. VERS UNE NOUVELLE DÉPENDANCE ? Si l’objectif avoué est de


suivre le consommateur de médias où qu’il se trouve et de toucher le maximum d’individus au sein d’une cellule familiale, nous comprenons que la publicité ciblée devient aussi un enjeu


considérable. S’il est complexe d’identifier clairement face à un téléviseur un profil en particulier (la ménagère de moins de 50 ans représente aujourd’hui une sorte d’anachronisme


sociétal), il est plus concevable de pister un consommateur via sa navigation internet à partir de sa tablette, de son smartphone ou de son ordinateur. L’exemple le plus évident en la


matière est le réseau social Facebook. Initié par les chaînes d’information, le flux de médias en continu représente un fer de lance qui rend l’individu plus dépendant que jamais. Plutôt que


de sélectionner qualitativement un média, nous risquons d’être engloutis sous une masse de contenus que nous souhaiterons consommer parce que nous aurons payé un abonnement pour cela. Si


l’OTT répond à un besoin, c’est avant tout celui de nous rendre plus dépendants que jamais d’une offre pas si diversifiée que cela. Seuls les contenus thématiques et spécialisés risquent de


pouvoir tirer leur épingle du jeu – voir l’exemple du catch. Rendez-vous dans 5 ans, car c’est le temps qu’il faudra pour valider cette mutation et commencer à en mesurer les effets –


positifs comme négatifs – sur notre comportement face à une télévision qui n’en portera sans doute que le nom désuet, réminiscence d’un XXe siècle déjà lointain !


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