L'industrie du disque : comment s'est effondré ce marché?
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L'auteur décrit l’effondrement de l’industrie du disque durant les vingt dernières années ; de manière claire et renseignée, il pointe les erreurs commises par les maisons de disque
depuis l’arrivée du Compact Disc. Matthieu Dartiguenave Publié le 04 mars 2019 UNE INDUSTRIE PROSPÈRE PORTÉE PAR UN NOUVEAU SUPPORT RÉVOLUTIONNAIRE : LE COMPACT DISC Au début des années 80,
la commercialisation du CD, malgré les réticences de quelques labels, apparaît comme une économie lucrative qui semble avoir de beaux jours devant elle. Cependant, avec l’apparition
d’Internet, les espérances d’une croissance à long terme s’estompent à cause du développement du piratage à grande échelle. L’auteur fait ainsi l’inventaire des plus grosses erreurs que
l’industrie du disque a commises pour, au bout du compte, décevoir ses propres clients et rigidifier son modèle de gestion. Etait-ce un effondrement inévitable ? Comment en est-on arrivé à
une lutte entre les mélomanes convertis à Internet et les labels ? Quel avenir pour la musique à l’ère du Mp3 et de l’Ipod ? Steve Knopper débute son enquête lors de l’effondrement des
ventes de disques dans l’ère post-Disco et montre que les chiffres reviennent à la hausse avec le succès de _Thriller _de Michael Jackson et la diffusion des clips musicaux sur MTV. Pour
lui, c’est un jeune ingénieur nommé James T. Russel qui peut être considéré comme l’inventeur du CD. Dans les années 60, celui-ci commence à travailler sur un nouveau support permettant de
réduire le « bruit » que l’on entendait sur les vinyles grâce à la technologie dite « statique ». En utilisant les technologies de l’optique et du laser, il réussit à améliorer la qualité
sonore et la conservation du son. Parallèlement, les ingénieurs japonais de Sony et ceux de Philips travaillent main dans la main à la réalisation des premiers prototypes du Compact Disc.
L’auteur est ainsi soucieux de réhabiliter le travail de James T. Russel dont l’importance est souvent négligée au profit de celui des ingénieurs de Philips et de Sony. Dès lors, grâce à
cette synergie, le marché de la musique est complètement reconfiguré par la distribution du Compact Disc chez tous les disquaires du monde entier. Pourtant, Walter Yetnikoff, la figure de
proue du commerce du disque à la tête de CBS, ne croit pas à l’avenir de cette nouvelle technologie car les coûts de fabrication sont trop élevés. Cependant, malgré les critiques sur la
perte de la sensibilité musicale liée à la numérisation, les oppositions au CD s’effacent vite devant le succès rapide des premières ventes. LE SUCCÈS DU CD FAIT ENTRER L’INDUSTRIE DU DISQUE
DANS LA DÉMESURE DES CHIFFRES Dans un premier temps, les maisons de disque jouissent des profits considérables engrangés par le succès du CD, lancé sur le marché américain et japonais en
1983 et en Europe en 1986. Cette industrie est si florissante que Wall Street s’y intéresse désormais et les majors deviennent cotées en bourse. Mais ceux-ci commettent alors leurs premières
erreurs. En effet, ce nouveau support qui séduit tant les labels contient une faille : la possibilité de copie. Si ce problème était déjà connu avec la K7 audio, le risque de reproduction
illégale est amplifié par l’arrivée des CD-R et des CD-RW. L’institut américain RIAA (Recording Industry Association of America) qui se charge du contrôle du piratage signale dès les années
90 les premiers effets néfastes de la copie des CDs. Cependant, avec l’ère des Boys Bands, les maisons de disque font un maximum de profit et accordent peu d’importance à ce problème. Cette
période faste pour les grandes compagnies du disque, marquée par la création de _superstars_ et la conviction que les profits dureraient toujours, est soudain obérée par le développement
d’Internet. INTERNET ET NAPSTER ÉBRANLENT L’ÉDIFICE Les labels sont pour l’heure rassurés par les chiffres astronomiques des ventes et leurs erreurs ne prêtent pas trop à conséquence dans
l’immédiat. Mais, un jeune homme de dix-neuf ans bouleverse alors complètement toute l’industrie du disque en mettant en ligne en 1998 une plateforme de téléchargement gratuite de fichiers
audio : Napster. A partir de cet instant, les maisons de disque et la RIAA s’opposent fermement à Napster et entament des poursuites judiciaires. Mais les lois du Digital Millenium Copyright
de 1998 et l’Audio Home Recording Act en 1992 permettent à Napster d’exister tant qu’il n’incite pas explicitement les consommateurs au piratage. La lutte entre les partisans de la _free
music ou le peer-to-peer -P2P_, et les labels se durcit ensuite. Les maisons de disque dépensent alors des sommes considérables pour gagner la bataille judiciaire ou pour protéger le contenu
des CD… jusqu’à endommager les ordinateurs personnels des utilisateurs ! Cette position des maisons de disque est très mal perçue par les consommateurs. En effet, les labels lancent une
campagne médiatique très forte pour dénoncer les utilisateurs de Napster, alors que ceux-ci sont les principaux acheteurs de la musique vendue par les majors. Selon l’auteur, cet épisode
décisif dans l’évolution de l’économie du disque annonce l’incapacité des labels à s’adapter aux nouvelles technologies. Au lieu de se servir de Napster comme d’un nouvel outil marketing,
les majors ont voulu à tout prix sauvegarder leur organisation initiale sclérosée. STEVE JOBS AVEC APPLE RELANCE LE COMMERCE DE LA MUSIQUE MAIS FAIT DE L’OMBRE AUX LABELS QUI METTENT DU
TEMPS À S’ADAPTER Un autre coup est porté aux maisons de disque avec l’arrivée de l’iPod conçu en 2002 par Steve Jobs, co-fondateur d’Apple. Par rapport à un Mp3 classique, l’Ipod intègre
totalement le logiciel iTunes qui permet le téléchargement et l’achat de fichiers audio. Il s’agit d’une véritable révolution pour le marché de la musique digitale, et Universal, conscient
de l’importance de cette manne, passe un contrat de vente de fichiers audio à 0,99 centimes de dollars l’unité. Mais face aux réclamations des artistes qui se sentent lésés par rapport aux
dividendes perçus sur les ventes physiques, les majors renoncent à investir le marché de la musique digitale et laissent ce monopole à Apple. VERS LA FIN DES LABELS DANS UN MONDE OÙ LA
MUSIQUE EST OMNIPRÉSENTE Steve Knopper propose un dernier chapitre de réflexion sur l’avenir de la musique dans lequel il montre bien que les avis sont partagés quant aux effets d’Internet
sur le marché de la musique. En effet, si de nombreux artistes - comme le rappeur Ice-Cube - craignent pour l’avenir de la créativité musicale, d’autres voix plus optimistes s’élèvent pour
louer la diversité musicale et la démocratisation permises par les nouvelles technologies. Pour lui, l’Histoire a donc montré que les maisons de disques ont raté le rendez-vous avec l’ère
digitale, mais que de nouvelles formes d’organisation ont pris le relais dans un cyber-univers où tout semble possible… L’ouvrage de Steve Knopper permet donc de comprendre la situation
actuelle de l’industrie du disque grâce à une très bonne analyse des erreurs du passé. Pour approfondir, les perspectives d’avenir, il peut être intéressant de se référer à l’ouvrage de
David Kusek et Gerd Leonhard _The Futur of Music_. POUR ALLER PLUS LOIN * Fredric DANNEN, _Hit Men,_”Power Brokers and Fast Money Inside the Music Business”, 432 pages, Vintage (July 2,
1991) * David KUSEK, Gerd LEONHARD, _The Future of Music_, “Manifesto for the Digital Music Revolution”, (Berklee Press), 197 pages, Berklee Press (January 1, 2005) * Larry HARRIS, Curt
GOOCH, Jeff SUHS, _And Party Every Day_, “The Inside Story Of Casablanca Records”, 310 pages, Backbeat (November 30, 2009) * Greg KOT, _Ripped_, “How the Wired Generation Revolutionized
Music”, 272 pages, Scribner (May 19, 2009) * Fred GOODMAN, _Fortune’s Fool_, “Edgar Bronfman Jr., Warner Music, and an Industry in Crisis”, Scribner, 2010, 336 pages * Allen BARGFREDE,
_Music Law in the Digital Age_, 176 pages, Berklee Press (December 28, 2009)
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