Le magicien d’oz, tarzan et superman racontent l’histoire du transmédia
Le magicien d’oz, tarzan et superman racontent l’histoire du transmédia"
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
© Crédits photo : DR. Le transmedia a une histoire. C’est ce que montre le chercheur Matthew Freeman à travers l’étude de trois œuvres emblématiques de la culture de masse au XXe siècle.
Mélanie Bourdaa Publié le 04 mars 2019 Le _Transmedia Storytelling_, défini par Henry Jenkins en 2006 dans son ouvrage _Convergence Culture_, met en exergue une stratégie de production qui
vise à augmenter la narration d’une œuvre culturelle en l’éclatant sur plusieurs plateformes médiatiques – numériques ou non numériques. Le terme est certes assez récent mais les pratiques
sont anciennes et permettent de comprendre les évolutions des industries culturelles et de l’écosystème médiatique. On peut, par exemple, considérer que la forme actuelle du _Transmedia
Storytelling_ est né de la convergence de trois évolutions significatives de l’environnement médiatique : une mutation technologique, qui voit une collision de plus en plus grande entre
anciens médias et nouveaux médias ; une mutation narrative, marquée par l’introduction d’une plus grande continuité sérielle dans les productions audiovisuelles (séries télévisées et cinéma
de divertissement hollywoodien) ; et une participation des publics, accrue par la production de contenus originaux et de sens. Matthew Freeman nous propose de découvrir cette histoire du
_Transmedia Storytelling_ à travers l’étude de trois cas emblématiques de changements qui ont façonné, chacun à leur manière, les pratiques de production et de réception, et qui ont émergé
dans un contexte économique, culturel et social spécifique : _The Wizard of Oz _(_Le Magicien d’Oz_), _Tarzan_ et _Superma_n. Et cette histoire est, pour l’auteur, indispensable pour mieux
comprendre les mécanismes de cette stratégie narrative et voir comment « le transmédia dépend d’un certain alignement entre les médias, l’industrie, les publics, les technologies qui
éclatent un univers narratif sur plusieurs plateformes médiatiques » (p. 7). De même que revisiter les enjeux autour des anciens médias permet de mieux saisir ceux que posent les nouveaux
médias et la convergence culturelle et technologique contemporaine. L’IMPORTANCE DE LA CULTURE DE CONSOMMATION ET DE LA PUBLICITÉ : THE WIZARD OF OZ (1900) La stratégie mise en place autour
de l’œuvre multiplateformes de Lyman Frank Baum prend ses racines dans l’apparition de l’industrie publicitaire et par ricochet d’une culture de la communication de masse croissante aux
États-Unis. S’appuyant sur ces nouvelles techniques, l’auteur a « développé son univers fictionnel en utilisant les stratégies promotionnelles du spectacle, des personnages, couleurs, et
affiches comme autant d’éléments narratifs » (p. 72). Dans la stratégie de Baum, par exemple, l’usage des couleurs comme indicateurs de lieux et localisations de l’histoire fonctionnait sur
les multiples supports, invitant les publics à se repérer dans l’univers narratif grâce à ces motifs culturels, à ses itérations. > Le Transmedia Storytelling dépend toujours de facteurs
industriels. L. Frank Baum a par ailleurs déployé sa narration sous forme de continuité sérielle, à travers des affiches, des photos des paysages d’Oz, des romans, des comédies musicales,
des _comic strips_ et des faux journaux, introduisant de nouveaux personnages, les faisant circuler d’un média à l’autre, proposant de nouveaux points de vue à l’histoire et cartographiant
ainsi les lieux. Le pari de l’auto-production, à travers la création de la _Oz Film Manufacturing Company_ pour lui assurer le contrôle sur l’œuvre et ses extensions, le conduisit cependant
à la faillite. On voit donc combien le _Transmedia Storytelling_ dépend toujours de facteurs industriels, ici la « production de masse, les nouvelles technologies, la communication de masse,
et plus spécialement, la publicité, qui a encouragé l’élaboration de narrations racontés comme des fictions transmédiatiques déployées sur plusieurs plateformes médiatiques » (p. 100). LE
PHÉNOMÈNE DU LICENSING ET LA QUESTION DE L’AUTEUR : TARZAN (1912) La question du licensing et des franchises est quant à elle abordée à travers le cas de _Tarzan_, qui permet de comprendre
l’importance des auteurs et du droit d’auteur dans une stratégie de narration transmédiatique. Mais surtout, comme le rappelle Matthew Freeman, « comprendre comment Edgar Rice Burroughs a
construit les aventures de Tarzan comme un univers narratif à travers plusieurs médias signifie rétablir le contexte de l’émergence de la culture de la consommation qui a suivi
l’industrialisation des premières décennies du XXe siècle » (p. 110). À travers la mise en place d’une franchise, l’auteur a réussi à créer une marque, l’univers Burroughian, reconnaissable
par les publics, qui a débuté dans les magazines _pulps_ pour ensuite se déployer sur d’autres médias comme des films, des romans, et des _comic books_ lui permettant de garder un certain
contrôle sur son œuvre. Il a réussi à créer un modèle de franchises en garantissant tous les droits, titres et intérêts de son travail à son entreprise. > Cette fragmentation de l’univers
narratif de Tarzan a fait naître > des frustrations chez les publics et une compétition entre les > partenaires sous licence avec l’auteur. Grâce au développement de la culture de la
consommation aux États-Unis, Burroughs a déployé sa narration à travers la commercialisation de produits de merchandising, permettant ainsi « à l’univers narratif de circuler au-delà des
formes médiatiques et promotionnelles classiques pour inclure le merchandising ainsi que les produits franchisés, industrialisant la pratique du _Transmedia Storytelling_ » (p. 131).
Cependant, un problème de synergies entre les différentes industries ainsi que des problèmes de sous-licensing ont conduit à plusieurs incohérences dans la narration et la continuité
sérielle de _Tarzan_ et à la naissance d’une narration parallèle non coordonnée par Burroughs. Cette fragmentation de l’univers narratif de _Tarzan_ a fait naître des frustrations chez les
publics et une compétition entre les partenaires sous licence avec l’auteur, conduisant à une fragmentation des publics de _Tarzan_. PARTENAIRES INDUSTRIELS ET PROPAGANDE DE GUERRE :
SUPERMAN (1938) _Superman_, le célèbre personnage de DC Comics né en 1938, permet, pour finir, à Matthew Freeman de développer la notion de développement multiplateformes de personnage
(_character-building_), qui correspond « à la construction et au développement d’un personnage fictif à travers la mise en place d’un passé, d’une apparence, de dialogue, psychologie,
interactions avec d’autres personnages » (p. 146). À l’époque de _Superman_, personnage qui porte en lui des notions d’héroïsme, de combat, de force et d’espoir, les États-Unis rentrent en
guerre et l’industrie cinématographique hollywoodienne et la radio sont utilisés pour supporter l’effort de guerre et délivrer des messages de propagande. DC a assuré la coordination de la
narration autour de Superman et de son univers sur les multiples plateformes utilisées (_comic books_, cinéma et _serials_, feuilletons radiophoniques, pièce de théâtre) pour garantir une
cohérence et un développement signifiant des personnages dans le but de déplacer les publics d’une plateforme à l’autre. Mais c’est bien la propagande de guerre qui a permis le déploiement
de l’univers _Superman_, notamment à travers les films et leurs nombreux slogans, les téléfilms et les romans envoyés aux militaires déployés en Europe. L’objectif était de mettre en avant
une continuité narrative, de souligner l’héroïsme et le patriotisme de Superman, d’introduire des ennemis – notamment Lex Luthor – qui allaient ensuite suivre Superman sur les différents
médias. La synergie entre les différentes industries culturelles en ces temps de propagande de guerre a assuré l’évolution du _Transmedia Strorytelling_ et notamment le développement de
personnages forts et iconiques sur plusieurs plateformes médiatiques. Comme le souligne Matthew Freeman : « les régulations ont amené à des partenariats industriels et ont conduit à une
variété de stratégies pour construire et développer des personnages de fiction à travers des publications, la radio, le cinéma et la télévision pendant les années 1940 et 50 » (p. 180).
L’ouvrage de Matthew Freeman nous permet de comprendre les origines du _Transmedia Storytelling_ pour mieux saisir et capter l’écosystème médiatique contemporain et les enjeux des industries
culturelles. Freeman nous montre comment les régulations, les synergies et les enjeux de production et de distribution, qui existaient bien avant la convergence technologique actuelle, ont
façonné l’émergence de narrations transmédiatiques et ont favorisé la construction d’univers narratifs. Les exemples choisis par l’auteur mettent aussi en évidence l’importance de
l’industrie des _comic books_ – qui repose sur des continuités sérielles, sur le développement de personnages et sur la mise en place de _backstories _– dans l’élaboration d’univers
narratifs.
Trending News
Rugby amateur – régionale 2 : un nouvel entraîneur et des nouveaux dirigeants à lacapelle-bironl'essentiel Au terme d’une saison plus brève que d’habitude, l’ASC fait un bilan positif, validant une nouvelle man...
Vrai ou faux. Arrondis "solidaires" en caisse : les magasins qui proposent ces micro-dons profitent-ils vraiment de déductions fiscales?l'essentiel De nombreux magasins proposent, lors du passage en caisse, d'arrondir la facture finale à l'e...
Milos teodosic devrait reprendre du service au cska la saison prochaine – basket europeTaquiné un temps par son coach en sélection, Sasha Djordjevic du côté de Bologne, Milos Teodosic (1m96, 32 ans) devrait ...
Cette page n'existe plusCette page n'existe plus La page demandée n'existe plus. Vous pouvez accéder à la home page en cliquant ici. Moteur de r...
Regards • et si nous parlions d’art? La boîte de pandore - une autre photographie par jan dibbets_ _18h00 Durée 4h00 * __ Publics Adultes Famille * __ Heures Le : Jeudi 14 avril 2016 de 18h00 à 22h00 9È ÉDITION, DANS ...
Latests News
Le magicien d’oz, tarzan et superman racontent l’histoire du transmédia© Crédits photo : DR. Le transmedia a une histoire. C’est ce que montre le chercheur Matthew Freeman à travers l’étude d...
Effets de la radioactivité sur le corps humain : la série chernobyl est-elle réaliste?La série Chernobyl de HBO accorde une large place aux victimes de la catastrophe nucléaire survenue en 1986. Quels sont ...
Televisa vise le marché américain en investissant sur univisionL'accord entre Univision et le mexicain Televisa va permettre aux deux groupes de se consolider sur le marché améri...
L'algo, le service public et moi© Illustration : Sophie and the Frogs Radio France a voulu développer un algorithme de recommandation unique en son genr...
Bamba dieng a un salaire indécent, ça coince à marseilleC'EST LA RÉVÉLATION OFFENSIVE DANS CETTE PREMIÈRE PARTIE DE SAISON DU CÔTÉ DE L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE, BAMBA ...