La télévision indienne en quête de monétisation

Larevuedesmedias

La télévision indienne en quête de monétisation"


Play all audios:

Loading...

Le secteur de la télévision indienne, très fortement concurrentiel, espère jouer de la numérisation pour transformer son modèle économique, mais les écueils restent nombreux. Hélène Lecuyer


Publié le 10 juin 2015 La visite d’un studio de tournage implanté au milieu des rizières du Karnataka a achevé de convaincre Bob Bakish, le Président de Viacom International Media Network : 


«l’Inde est l’un des marchés majeurs du XXIe siècle ». Fort de cette conviction, Viacom, qui avait introduit MTV en Inde, vient de prendre une participation de 50 % dans Prism TV, un groupe


de 5 chaînes régionales spécialisées dans la diffusion de soap-opéras à bas coût. Dans le domaine de la télévision comme ailleurs, le gigantisme du marché indien et les perspectives de


croissance qu’il laisse miroiter continuent à faire saliver. Le secteur pesait 475 milliards de roupies, en hausse annuelle de 13,8 % à la fin 2014 et ses perspectives de croissance


s’établissaient à 15.5 % par an pour la période 2015-2019 d’après le cabinet d’audit KPMG. L’Inde est un marché de volume mais la pression de la concurrence s’y fait d’autant plus ressentir


que les acteurs sont multiples. Les 821 chaînes de télévision qui diffusent leurs programmes auprès des 134 millions de foyers équipés d’un téléviseur dessinent un paysage audiovisuel indien


en expansion constante – 37 nouvelles chaînes ont ainsi été lancées pour la seule année 2014 - mais très fluctuant. Toutes les nouvelles chaînes ne réussissent pas le défi de la


pérennisation, loin s’en faut. Ainsi, des 5 chaînes généralistes en hindi lancées en grande pompe en 2008, seule Colors subsiste aujourd’hui. > Lancer une chaîne de télévision serait une 


méthode éprouvée > pour le blanchiment d’argent Le taux d’échec est encore plus fort pour les chaînes régionales, d’actualité ou spécialisées. L’une des raisons avancées est la faiblesse


des barrières à l’entrée qui permettent à chacun ou presque de lancer sa propre chaîne, fut-il politicien, promoteur immobilier ou même gourou. Lancer une chaîne de télévision serait


d’ailleurs une des méthodes éprouvées pour le blanchiment d’argent. « Certaines chaînes sont la propriété d’individus mystérieux dont les sources de revenus demeurent inconnus », rappelle


D.P. Satish, un des rédacteurs en chef de la chaîne CNN-IBN. Dans l’affaire Saradha qui a récemment défrayé la chronique, un investisseur frauduleux a racheté un groupe de chaînes de


télévision dans l’État du Bengale, utilisant sa nouvelle respectabilité médiatique pour dépouiller de nombreux petits épargnants. Ce tout dernier scandale a enfin convaincu le gouvernement,


dont les précédents efforts de resserrer les conditions d’accès au marché étaient restés sans effets, de mener la chasse aux irrégularités et aux infractions, révoquant par dizaines les


licences de diffusion des chaînes. Le manque de professionnalisme n’est cependant pas le seul écueil du secteur. Même les chaînes appartenant à des groupes sérieux peinent à établir un


modèle économique qui leur soit favorable. En Inde, contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays, les revenus proviennent pour les deux tiers de la publicité et pour un tiers des


abonnements. Cette répartition ne fait pas l’affaire des chaînes car les revenus publicitaires sont en effet trop cycliques et trop dépendants des taux d’audience. Certes, le marché de la


publicité à la télévision se porte bien : à 155 milliards de roupies et en hausse de 14 % en 2014 par rapport à 2013, il est notamment tiré par l’e-commerce, dont l’explosion en Inde


s’accompagne d’un matraquage publicitaire. L’année 2014 a d’ailleurs été particulièrement faste grâce aux élections législatives et à l’augmentation des taux d’audience qui s’en est suivie.


Mais l’ombre du TRAI – l’organisme régulateur des télécommunications et médias en Inde – plane sur les perspectives de croissance. Depuis le 1er octobre 2013, le TRAI a limité à 12 minutes


par heure le temps pouvant être consacré à la diffusion de spots publicitaires, entrainant un véritable mouvement de protestation dans l’ensemble de la profession. Si les chaînes


généralistes en hindi ont fini par se plier à la règle, nombreuses sont les chaînes qui continuent à faire de la résistance, notamment les chaînes d’actualité qui consacrent près du tiers de


leur temps de diffusion à la publicité. Confronté à un lobbying intense, le gouvernement envisage d’ailleurs de lever cette limite pour les chaînes gratuites pour qui la manne publicitaire


est la seule source de revenus. Du côté des fournisseurs de télévision directe par satellite, actuellement au nombre de sept, la transparence est bien au rendez-vous. Mais s’ils représentent


environ un quart du marché, l’emprise des opérateurs multi-systèmes sur le réseau est telle que la profession pense que l’Inde restera le pays du câble plutôt que celui du satellite,


d’autant plus que la numérisation a permis de gommer les différences de qualité entre l’offre des deux systèmes sans entamer l’avantage du câble en termes de coût.


Trending News

Hamilton en pole à Mugello - ladepeche.fr

Lewis Hamilton partira en pole position aujourd’hui pour le Grand Prix de Toscane après avoir devancé en qualifications ...

Juifs de france : les républicains devraient-ils avoir peur?

Le citoyen éclairé ne peut qu’être interpellé en découvrant le contenu de l’éditorial de Christophe Barbier dans _L_‘_Ex...

A vesc, au col d'espréau, la ferme simond et ses deux labels "picodon" et "bio" - ici

Bienvenue dans le pays de Dieulefit, dans la ferme familiale de Florent Simond. Ici, on est à 900 mètres d'altitude...

Une erreur est survenue, Error 404 Not Found

news people Procès de P. Diddy : ses jumelles Jessie et D'Lila, franchissent un cap très important, le rappeur rate une ...

Zones blanches : six communes de Corrèze seront reliées au réseau mobile d'ici la fin de l'année

La bonne nouvelle est confirmée, ce mercredi. Six communes de Corrèze auront, enfin, du réseau téléphonique pour les por...

Latests News

La télévision indienne en quête de monétisation

Le secteur de la télévision indienne, très fortement concurrentiel, espère jouer de la numérisation pour transformer son...

Jo paris 2024 : les jo, «une compétition mythique» pour antoine dupont

JO PARIS 2024 : LES JO, «UNE COMPÉTITION MYTHIQUE» POUR ANTOINE DUPONT Antoine Dupont a fait part de son ressenti à deux...

Jo de paris 2024 : la poste met en vente un timbre collector représentant la vasque olympique

Les timbres représentant la vasque olympique sont en vente à partir de vendredi sur internet, et dès mardi dans les bure...

L’inde demandera à ses compagnies aériennes de ne pas participer à l’ets - euractiv fr

  L’Inde demandera à ses compagnies aériennes de ne pas participer au système d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’...

Quelques nouvelles du comité des fêtes

L'assemblée générale annuelle du comité des fêtes, initialement prévue vendredi 8 février, a été reportée au vendre...

Top