Saran. Marc boudvillain, un parcours atypique

À 58 ans, Marc Boudvillain a récemment franchi une étape symbolique dans son parcours sportif : il a obtenu sa ceinture noire 1 er dan de judo. Un aboutissement qui n’était pourtant pas

écrit d’avance, puisque il n’a découvert les tatamis qu’à l’âge de 45 ans. Chercheur au Centre national de la recherche scientifique, marié et père de deux garçons de 18 et 22 ans, Marc

Boudvillain n’a pas toujours été judoka. C’est sous l’influence d’une amie pratiquant le jujitsu qu’il a poussé pour la première fois les portes du dojo de Saran, il y a treize ans. Très

vite, il s’initie au jujitsu, puis au taïso, avant que sa rencontre avec Guillaume Gomez, entraîneur de judo, ne le convainque d’essayer cette discipline exigeante. « LE JUDO EST UN

DÉFOULOIR » Ce n’est pourtant pas un long fleuve tranquille qui l’attend. Une fracture de l’épaule et une longue rééducation marquent sa quatrième année de pratique. Mais loin de le

décourager, cette épreuve renforce sa détermination. « Le judo est un défouloir, un univers si différent de mon travail », confie-t-il. « Ce sport m’a permis d’en apprendre plus sur

moi-même, de canaliser mon énergie. Lors d’un combat, tu es seul face à l’adversaire, mais sur le tatami, on partage tant lors des entraînements. » Trois entraînements par semaine (deux de

judo et un de jujitsu) ont rythmé son ascension progressive. De la ceinture blanche à la ceinture marron, les années s’enchaînent, portées par le soutien de ses partenaires d’entraînement.

Ces derniers jouent d’ailleurs un rôle clé dans sa décision de viser la ceinture noire. « Ils ont planté la petite graine », explique-t-il, avec reconnaissance. Dès lors, Marc Boudvillain se

met en mode « examen », épaulé par Benoît, Olivier et Marvin, ses partenaires d’entraînement, sous l’œil bienveillant de son coach, Guillaume Gomez. Cette préparation intense et la

solidarité du dojo le poussent à donner le meilleur de lui-même. Obtenir la ceinture noire en judo est un défi de taille. À défaut de pouvoir la décrocher en compétition, Marc a choisi la

voie technique, accessible aux judokas de 18 ans et plus. Pour cela, il lui a fallu valider quatre unités de valeur, une étape exigeante qui demande rigueur et maîtrise des fondamentaux.

NOUVEAU DÉFI EN VUE Aujourd’hui, le sportif porte humblement sa ceinture noire 1 er dan, conscient du chemin parcouru. Lorsqu’on lui demande s’il en est fier, il répond avec modestie : « Ce

dont je suis fier, c’est d’avoir élevé du mieux que j’ai pu mes enfants. Mais je n’oublie pas que j’ai obtenu cette ceinture avec l’aide des judokas qui m’entourent chaque semaine lors de

nos entraînements ». L’histoire ne s’arrête pas là. Animé par la passion des arts martiaux, Marc envisage déjà un nouveau défi : « Pourquoi ne pas passer un kata de jujitsu ? Cela pourrait

être un bel hommage à mon professeur, Ludo ». Une façon pour lui de prolonger cette aventure sur les tatamis, avec la même détermination et la même humilité qui l’ont mené à la ceinture

noire.