Dur dur d'être un sexa ! - ladepeche.fr

Sorti mercredi au cinéma , «Place publique» réalisé par Agnès Jaoui, place Jean-Pierre Bacri dans la peau d'un animateur de télé branché mais vieillissant ... Célèbre animateur, depuis

une trentaine d'années, d'une émission de télé branchée, Castro (Jean-Pierre Bacri) lunettes et costard noirs à la Ardisson est en perte de célébrité. La faute, essentiellement à

son âge : Castro a 65 ans. Accompagné par son chauffeur, musique rap, marquant sa branchitude, _à__donf _dans sa voiture, Castro se rend à la pendaison de crémaillère de la nouvelle maison

de campagne de Nathalie, sa productrice (Léa Drucker) qui est également la sœur de Hélène (Agnes Jaoui) son ex -Femme EGO, ÉGOISME, JEUNISME FORCENÉ Vont arriver pour cette chic garden party

, outre toute une clique de bobos parisiens, Hélène, à fond dans l'humanitaire et qui se consacre à une réfugiée afghane menacée d'expulsion, leur fille Nina qui vient

d'écrire un livre dans lequel elle tacle sévèrement ses deux parents «_l'un à l'ego surdimensionné, l'autre préférant s'occuper des autres plutot que de ses propres

enfants__ __»_, un assistant de production palot, l'agriculteur bio du coin, et le jeune Bigistar, nouvel héros du net «_ __1__ __million de vues sur Youtube__ _» accompagné de sa bande

de potes , et de fait, concurrent et futur remplaçant de Castro... Valse des egos, égoïsme, jeunisme forcené, peur de vieillir, de passer la main, jalousie, civilisation des villes face à

celle des champs, nouveaux codes de la célébrité, tyrannie de l'audimat, abêtissement généralisé superficialité, circulent à tous les étages de ce film comme les coupes de champagne de

cette fête dont sait, d'entrée, qu'elle va tourner mal. Ecrit par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, interprété par eux pour les rôles principaux et réalisé par Agnès Jaoui, «Place

publique», s'il possède indéniablement un flot de répliques incisives et qui font mouche, tourne aussi cependant, indéniablement en rond. On retrouve certes la patte des _JaBac_ - ainsi

que les surnommait Resnais-, avec cette de façon de dynamiter, à partir d'un humour mâtiné de cynisme(donc le meilleur qui soit) situations et lieux communs et incohérences de nos

sociétés. Avec aussi un sens unique de ces détails qui révèlent les failles, dérives et vérités profondes (ne dit-on pas que «le diable est dans les détails» ? ), mais le film n'échappe

pas à un air de déjà vu, accentué par un manque de rythme et une mise en scène qui aurait méritée d‘être plus enlevée. Deux scènes, cependant, sortent de l'habituel avec grâce et

émotion et nous étonnent vraiment : celles ou Bacri chante Montand et Bashung («Osez Joséphine»), avec un vrai sens de l'imitation