Athlétisme : la Russie en quête d'une nouvelle image

Quand la Russie et sa capitale, Moscou, ont été désignées pour recevoir les Mondiaux-2013, de nombreuses voix se sont levées pour critiquer ce choix. Car si tous les observateurs

reconnaissaient la capacité du pays à organiser un tel événement, il fallait bien reconnaître qu’en matière de lutte contre le dopage, tout n’était pas rose au pays des Tsars.

Même si le dopage n’y était pas érigé en institution, les dirigeants russes ont eu un peu trop tendance à fermer les yeux sur certaines pratiques. Et encore très récemment.

Ces derniers mois, près de 40 athlètes russes ont été suspendus pour dopage, et parmi eux quelques grands noms, comme la championne olympique 2004 du marteau Olga Kuzenkova et la médaillée

d’argent des JO-2012 au disque Daria Pishchalnikova. Cette dernière a d’ailleurs été suspendue 10 ans pour récidive.

Derrière ces chiffres impressionnants se cache surtout un volontarisme nouveau, assure le président de la fédération russe, Valentin Balakhnichev qui se veut persuasif.

«Il y a trois ans, l’Agence nationale russe contre le dopage (Rusada) a vu le jour, rappelle-t-il. Cela a radicalement changé la situation car le ministère russe des Sports a augmenté le

niveau d’équipements techniques du laboratoire antidopage de Moscou pour lui permettre d’atteindre les standards les plus hauts et d’avoir du personnel très qualifié».

«Maintenant, nous sommes payés en retour, car le laboratoire est capable de faire des tests et contribue aussi à la recherche sur des méthodes d’analyse employées dans le monde entier»,

a-t-il ajouté.

On le croit sur parole, mais dans le domaine de la triche, les Russes sont allés trop loin pour recevoir une absolution immédiate et sans condition.

Le monde de l’Athlétisme attend des preuves et ce n’est pas le Mondial-2013 qui les fournira toutes. Il faudra sans doute attendre quelques années avant de le rassurer.