Agen : maison jean-bru, des murs pour protéger et libérer les victimes d’inceste
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l'essentiel La maison d’accueil Jean-Bru qui accompagne les victimes d’inceste est un exemple au plan national. Alors qu’une commission indépendante est créée, la visite du secrétaire
d’Etat et d’Elisabeth Guigou à Agen avait pour but de servir de base de travail. Avec sa façade cossue d’immeuble Hausmanien, la maison d’accueil Jean-Bru à Agen ouverte aux jeunes victimes
d’abus sexuels à caractère incestueux, se veut discrète par essence. Il a fallu la visite officielle cette semaine du secrétaire d’Etat à l’Enfance pour qu’elle se retrouve une nouvelle fois
en pleine lumière médiatique. Pourtant ce type de structure est unique en France et les jeunes filles viennent de tout l’hexagone pour un éloignement familial salutaire et une
reconstruction nécessaire pour s’autoriser à envisager la vie d’après. Venu prendre la mesure de l’accompagnement éducatif à visée thérapeutique sous le pilotage d’un comité scientifique,
Adrien Taquet a écouté avec attention les témoignages d’anciennes résidentes. Comprendre ce qui dysfonctionne dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles intrafamiliales,
comment s’insinue insidieusement le secret dans les familles, pourquoi l’inceste reste encore à ce jour un sujet tabou quand on a progressé dans le champ des violences conjugales s’interroge
le secrétaire d’Etat. Autant de témoignages éclairants pour la commission indépendante qu’Adrien Taquet vient de créer associant magistrats, médecins, forces de l’ordre. "UN COCON
INSCRIT DANS LA VILLE ET LA VIE" Fondée en 1996 à l’initiative du Docteur Nicole Bru, ancienne P-D.G des laboratoires Upsa, cette maison entend protéger les jeunes victimes de 10 ans à
21 ans d’un entourage malveillant, criminel qui les a conduits à des sentiments de dévalorisation, de honte revenue dans tous les récits et qui font que parfois, elles retournent la violence
contre elles-mêmes au travers de scarifications et tentatives de suicide. "Ici ces murs et cette cour intérieure symbolisent la contenance, pour que ces jeunes filles fassent rupture
avec le cercle familial et se reconstruisent. C’est un giron, un cocon inscrit dans la ville et la vie, le monde ordinaire. Mais le risque c’est de se laisser aller à une déshumanisation, à
ce que ces filles se replient sur elles-mêmes dans leur statut de victimes", souligne William Touzanne le directeur de la structure codirigée avec Marie-Anne Lousteau. L’INTIMITÉ DU
CORPS EFFRACTÉ Apprendre à soigner ses blessures, à s’émanciper de cette victimisation et à dépasser le traumatisme, restent les fondements de cette maison d’accueil. C’est un temps de
passage donné avant de pouvoir redéployer ses ailes. Ces jeunes filles sont liées par un vécu identique : des attouchements, des agressions, des viols commis par un père, un beau-père,
parfois avec la complicité ou le déni d’une mère. Mais le plus souvent, elles ne reparlent pas de leur histoire ou par bribes. "C’était tacite entre nous… Bizarrement on en a beaucoup
plus parlé après avoir quitté la Maison Bru", déclare une ancienne résidente, mère de deux petites filles qui désire plus que tout leur apprendre à se protéger. "Si je témoigne
c’est pour dire que malgré l’importance de ce que l’on a subi, de ce qui a été étouffé, caché, on peut réussir dans la vie et avoir une vie de famille". Cette jeune femme est
aujourd’hui la présidente du conseil de la vie sociale de l’association des Docteurs Bru. Le directeur explique qu’un beau jour, ces filles devenues majeures quittent le dispositif à l’issue
d’une préparation progressive vers l’autonomie avec le soutien des éducateurs. Après l’internat, suit l’étape de la cohabitation dans un studio semi protégé donnant sur la rue. Le premier
sas vers le monde extérieur. Puis on passe dans un appartement avec un accompagnement en journée et une certaine indépendance le soir. Une autonomie sociale, psychologique et affective en
apprenant à refaire confiance, gagnée telle une victoire. Mais avant cela, ces filles, parfois des sœurs qui ont fait l’objet d’une mesure de protection, intègrent l’internat. Chacune
dispose d’une chambre individuelle à personnaliser, avec sa propre salle de bain : "Une chambre seule pour retravailler leur espace d’intimité quand le corps a été effracté",
affirme William Touzanne. "Elles ont leur clé perçue comme un symbole de liberté et la possibilité de barrer l’accès au parent abuseur". Ces filles sont toutes scolarisées, à
l’exception d’une dernière arrivante qui fera sa rentrée en janvier. Le lien avec sa mère est maintenu. Elle la reverra à Noël. Les appels sont médiatisés en présence d’un tiers, ainsi que
les visites lorsqu’elles sont autorisées par un juge. Mais une distance est volontairement installée les premiers temps "afin de les libérer de l’emprise familiale". TRAUMATISME DU
COUCHER Des activités sont organisées dans un salon commun, ainsi que des ateliers beauté. Les miroirs ne sont pas là par hasard, histoire d’apprivoiser son image. Les résidantes ont accès
aux loisirs sportifs et culturels comme toutes les filles de leur âge. Un punching-ball intrigue dans la cour. Il sert à déverser le trop-plein de colère si nécessaire. Et la présence d’une
surveillante de nuit a pour but d’exorciser les peurs du coucher. Ce moment angoissant qui ravive des souvenirs traumatiques du passage à l’acte. Le bureau des éducateurs et éducatrices est
tout le temps ouvert. Ils se relaient dans les étages. Des portraits souriants des pensionnaires sont accrochés dans la cage d’escalier. Ils ont été pris lors d’un moment passé avec une
compagnie de cirque. Retrouver une estime de soi, réparer la dichotomie entre le corps dépossédé et la psyché brisée est le but. "L’accueil se veut bientraitant et le contexte
sécurisant", insiste le directeur. Et la transparence déliant les éventuels secrets est une des règles d’or à intégrer. Un règlement intérieur qui sert de cadre structurant. « UN CRIME
D’IDENTITÉ » Patrick Ayoun, éminent pédopsychiatre et psychanalyste, fait partie du conseil scientifique de l’association. Il rencontre chaque semaine à Agen l’équipe éducative de Jean-Bru
qui reçoit parfois de plein fouet les confidences des filles. Les professionnels peuvent subir un état de « sidération » ou a contrario une « fascination » pour ces récits. Conserver la
bonne distance nécessite d’effectuer un travail sur soi avec l’aide du psychiatre. « L’inceste est une forme spéciale d’abus sexuels car l’auteur est dans la famille. Le traumatisme n’est
pas du tout le même. Il y a une atteinte à la filiation, une inversion des rôles en faveur de la parentification. On se retrouve accusé d’avoir détruit sa famille, après avoir parlé ». Le
psychiatre utilise le mot « liaison » dans l’esprit de l’auteur, pour des enfants abusés pendant des années. Des abus homosexués de l’ordre de 20 % et hétérosexués. Et des grands-parents de
plus en plus retrouvés dans les affaires d’inceste, stipule-t-il. Le psychiatre évoque la mémoire traumatique et considère que la médecine doit intégrer les troubles somatiques dans son
approche globale. Des colopathies fonctionnelles, des problèmes gynécologiques et bien sûr les troubles alimentaires type boulimie, anorexie et décompensations de diabète. « C’est une
cascade de réactions du corps ». Ginette Raimbault, autre sommité de la psychanalyse et figure active au conseil scientifique par le passé, insistait pour que la maison Jean-Bru soit avant
tout un lieu de vie et non pas thérapeutique. Pour Patrick Ayoun, au même titre qu’il est utile de préserver des espaces de paroles, il est également primordial de maintenir le lien mère
fille. « La mère a une place centrale afin que sa fille puisse reconstruire sa féminité. Et bien souvent on apprend que ces mères défaillantes, – je ne parle pas des mères complices —, ont
elle-même été abusées ». Des mères carencées affectivement et de profil « abandonnique » qui ne veulent pas quitter un concubin abuseur et qui ferment les yeux. La fille est sacrifiée, quand
ce ne sont pas plusieurs membres de la fratrie. Des affaires bien souvent intergénérationnelles d’inceste avec des schémas de répétition qu’il faut briser. « L’inceste, c’est un crime
d’identité », analyse le docteur Ayoun. C. St-.P.
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