Au poids de ses mots, zola ajoute le choc des photos à versailles

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Dans les rues de Paris / © Fonds Zola On connaît l'immense écrivain qu'est Emile Zola. Beaucoup moins voire pas le photographe amateur qu'il fut et qui s'expose jusqu'au 20 avril à l'Espace


Richaud dans la chapelle de l'ancien hôpital royal de Versailles.


Si on vous dit Zola, vous pensez à la pauvre Gervaise dans L’Assommoir, au mineur combatif Lantier dans Germinal, ou à l’affaire Dreyfus et à l’article choc de l’écrivain pour défendre le


capitaine juif injustement accusé, avec ce titre percutant, « J’accuse ». Des souvenirs de lectures et de cours d’histoire dont vous gardez de très bons ou de très mauvais souvenirs.


Jusqu’au 20 avril, l’Espace Richaud, situé dans la chapelle de l’ancienne hôpital royal de Versailles (Yvelines), vous fait découvrir une facette méconnue de l’auteur du cycle des


Rougon-Macquart : sa passion pour la photographie qu’il a pratiquée en amateur. Un amateur talentueux, nourri par l’art de son époque, au regard attendrissant souvent, drôle parfois. Il faut


voir le portrait du petit Jacques imitant en grimaçant son auguste père !


Émile Zola s’est mis très sérieusement à la photo à partir de 1894 après avoir achevé l’écriture des vingt tomes des Rougon-Macquart. Il a mis au point un déclencheur pour faire des


autoportraits. Il développait lui-même, posant, pour un portrait, en savant en blouse blanche tenant haut une éprouvette. Il a fait installer des laboratoires dans son appartement parisien,


dans sa maison de villégiature de Médan dans les Yvelines et dans celle de Verneuil-sur-Seine (Yvelines) où il logeait sa maîtresse, Jeanne, ainsi que Denise et Jacques, ses deux seuls


enfants, qu’il a eus avec elle. Car Zola a mené à partir de 1888 une double vie, partagée entre Alexandrine, son épouse qui l’a toujours soutenu, et la jeune Rose, ancienne lingère de sa


femme.

Autoportrait de Zola avec ses enfants Denise et Jacques / © Fonds ZolaSa vie cachée au révélateur de la photographie


À Versailles, le travail photographique de Zola se dévoile à travers une trentaine d’épreuves d’époque et une centaine de clichés en noir et blanc modernes, tirés d’après les plaques en


verre négatives de l’écrivain conservées par la Médiathèque du patrimoine et de la photographie. Zola n’a pas documenté la vie des ouvriers ou des mineurs comme dans ses livres. Il a surtout


photographié ses proches (la moitié environ des quelque 2 800 images qu’il a prises en huit ans, selon les estimations des spécialistes), ses amis à Médan qu’on voit par exemple dansant


joyeusement, des animaux (car Zola aimait les bêtes, dont son chien Pinpin), Alexandrine à bicyclette… Et aussi – et surtout – le pan de sa vie cachée : des portraits de Denise et Jacques,


que l’on voit courant, jouant très librement, à une époque où les portraits figés, très posés, étaient de rigueur.


Zola photographia Jeanne aussi. On retrouve dans ses portraits de la jeune femme l’influence de ses amis peintres Manet et les impressionnistes, qu’il défendit en tant que critique d’art :


sa compagne pose allongée comme La Dame aux éventails de Manet, dont une reproduction est accrochée à côté de la photo. Denise et Jacques posent dans l’encadrement d’une fenêtre et l’on


songe au Balcon du même peintre. Une vue de Paris au sol brillant et mouillé évoque les paysages urbains de Gustave Caillebotte. L’écrivain ose des cadrages en plongée, depuis le premier


étage de la tour Eiffel, souligne les formes rondes de pots de lait sur une carriole à Londres où il se trouve un an en exil après son article « J’accuse ». Il a un vrai regard d’artiste,


réussissant à prendre la tour Eiffel de nuit, en 1900, au moment de l’Exposition universelle, alors qu’elle est éclairée à l’électricité : on ne voit pas la structure de la tour, mais sa


silhouette est suggérée par les ampoules lumineuses. À ses pieds, des lampadaires éclairent la nuit avec des halos circulaires. Zola aurait pu faire sien le slogan de Paris Match : le poids


des mots, le choc des photos


Infos pratiques : « Zola photographe » à l’Espace Richaud, 78, boulevard de la Reine, Versailles (78). Jusqu’au 20 avril. Ouvert du mercredi au vendredi de 12 h à 19 h, le samedi et le


dimanche de 10 h à 19 h. Tarifs : de 5 € à 7 €. Visite guidée le 10 avril à 17 h (tarif : 10 €). Accès : gare de Versailles Rive Droite (ligne L). Plus d’infos sur versailles.fr

Au 1er


étage de la tour Eiffel / © Fonds Zola


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