Le média résistances accuse le mr d'être infiltré par les frères musulmans

Cette fois, l'accusation est inversée. Elle vient de la gauche. Le média militant RésistanceS, dirigée par le trotskiste Manuel Abramowicz, affirme que le MR lui-même "_serait sous

l'emprise frériste". _Le trait d'union entre le parti libéral et la mouvance islamiste serait Safa Akyol. Cet échevin à Saint-Josse, souvent présenté comme le bras droit

d'Emir Kir, a rejoint le MR en 2023. Il a emmené plusieurs Tennodois dont certains ont été élus en 2024, à l'instar du député bruxellois Hennan Oflu. LOBBY ISLAMISTE Pour

l'organe de traque de l'extrême droite, Safa Akyol est "_un des maillons forts en Europe du réseau discret du président nationaliste islamiste autoritaire de la Turquie à

l'étranger"_. Ce "_lobby en charge de diffuser les bonnes paroles de Recep Tayyip Erdoğan, de l'idéologie de sa formation politique autocratique turco-islamiste"_

serait l'Adalet ve Kalkınma Partisi (AKP), en français "_Parti de la Justice et du Développement"_. Or, ajoute RésistanceS, "_la filiation politico-religieux du président

turc Recep Tayyip Erdoğan est celle de la confrérie des Frères Musulmans" _et "_les liens entre son parti AKP et les traditionalistes islamistes sont très nombreux".

_Erdogan, décrit comme issu des Frères Musulmans, a établi des relais en Europe. L'un de ces relais serait l'UETD, un outil de soft power turc dont Safa Akyol a été le

porte-parole. RésistanceS accuse Akyol, via ses fonctions passées, d'incarner ce réseau de pouvoir politico-religieux. Contacté par nos soins, Safa Akyol n'a pas souhaité

s'exprimer dans cet article, lassé d'être régulièrement pointé par le média RésistanceS. Il y a deux ans, il nous répondait ceci : "_J'en ai marre de ces allégations qui

sont faites sur ma personne depuis dix ans sur base d'événements auxquels j'ai participé quand j'étais en recherche d'identité"._ Denis Ducarme sous surveillance de

la police après avoir reçu des menaces de mort "FAUSSES, FOLLES ET DÉLIRANTES" Quant à Georges-Louis Bouchez, il rejette ces accusations en les présentant comme "_fausses,

folles et délirantes"_. Le président du MR reconnaît qu'il y a eu, par le passé, des débats sur certaines prises de position de Safa Akyol, notamment par rapport à la Turquie, mais

que "_cela fait deux ans qu'il est avec nous, et il n'y a eu aucun problème"_. _"Tous ceux qui rejoignent notre mouvement adhèrent aux principes du Mouvement

réformateur. Quand on a fait venir des gens du PTB ou d'autres mouvements_ [comme le parti d'extrême droite Chez Nous, NdlR], _mon explication reste la même nous les sortons de

positions extrêmes et nous les ramenons dans le champ démocratique. C'est exactement le même mécanisme."_ Georges-Louis Bouchez estime que l'accusation d'infiltration

frériste est une manœuvre de la gauche pour tenter de le décrédibiliser pour cacher ses propres renoncements. "_Un jour on est accusés d'être anti-musulmans, le lendemain

d'être infiltrés par les Frères musulmans. ça ne tient pas. C'est une méthode bien connue : créer un écran de fumée pour que plus personne ne s'y retrouve. Plutôt que de se

justifier, les élus de gauche essaient d'entraîner tout le monde dans un torrent de boue"._ Mais le vrai problème, ce sont ceux qui, une fois en poste, changent leur ligne

politique. "_Quand un parti historiquement laïque se met à tolérer les signes convictionnels dans l'administration, c'est ça l'infiltration."_ Concernant ses

relations avec des pays comme le Qatar ou l'Arabie saoudite, le libéral reconnaît leur complexité, mais il affirme que ces contacts n'ont jamais remis en cause ses valeurs.

"On ne peut pas me reprocher à la fois d'avoir des contacts avec le Qatar et d'avoir des positions fermes contre les Frères musulmans ou sur le conflit à Gaza. Oui, le Qatar

ou l'Arabie saoudite sont des alliés sur certains dossiers, mais ils ont aussi des positions contraires aux nôtres sur d'autres". Et d'ajouter : "On résout cela par

la diplomatie, pas par la caricature." "Le MR devrait réfléchir à l'entrisme de l'Opus Dei et des catholiques en son sein", attaque Martin Casier